L’Amérique Latine se serre les coudes pour réussir sa transformation numérique
Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes préconisent l’adoption d’un nouvel agenda numérique pour la région, afin de progresser vers une transformation numérique qui contribue à surmonter « les pièges » entravant son développement.
Ce nouvel agenda figure en tête des objectifs de la 9ème conférence ministérielle sur la société de l’information en Amérique latine et dans les Caraïbes, qui clôture ses travaux ce vendredi à Santiago.
Cette conférence, organisée par la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepalc) dépendant des Nations Unies, vise à approfondir la coopération régionale en matière de transformation numérique à travers des actions et des projets spécifiques.
Un communiqué de Cepalc indique que les participants au premier jour des débats ont souligné la nouvelle étape du processus institutionnel connu sous le nom d’eLAC, qui est sur le point de fêter ses 20 ans d’existence et qui permet de travailler sur un Agenda numérique pour l’Amérique latine et les Caraïbes.
« Nous considérons la transformation numérique et l’utilisation stratégique des technologies émergentes – telles que l’intelligence artificielle – comme faisant partie de la solution permettant à l’Amérique latine et aux Caraïbes d’échapper aux trois pièges du développement dans lesquels ils sont embourbés », a indiqué pour le secrétaire exécutif adjoint de Cepalc, Javier Medina.
Cette solution ne serait envisageable que si la région « progresse vers une utilisation réelle et efficace des technologies numériques », a-t-il ajouté, insistant sur « la coopération régionale qui sera de plus en plus importante pour faire face aux défis communs, tels que la cybersécurité, la protection des données et la réglementation de l’IA ».
Le représentant de la Cepalc a également souligné que « ces 19 années de travail basé sur l’Agenda numérique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, dans le cadre du processus eLAC, nous ont montré la pertinence de renforcer et de consolider les efforts et les espaces de collaboration régionale pour « être capable d’évoluer vers une région plus interconnectée, productive et inclusive.
Cepalc a présenté aux gouvernements de la région à la société civile et aux acteurs clés du secteur privé, un document intitulé « Surmonter les pièges du développement à l’ère numérique », qui souligne que la région a devant elle une opportunité historique d’utiliser les outils numériques pour surmonter les trois pièges qui entravent son développement.
Le premier de ces pièges, selon Cepalc, est la faible capacité de croissance régionale, le deuxième porte sur les fortes inégalités et la faible cohésion sociale, et le troisième a trait à une « faible capacité institutionnelle et une gouvernance inefficace ».
Amandeep Singh Gill, envoyé du Secrétaire général de l’ONU pour la technologie, a expliqué que « le Pacte numérique mondial relie toutes les nouvelles questions dans ce domaine à une approche holistique qui reconnaît l’interaction entre le développement, l’économie numérique, les droits de l’homme et la sécurité en ligne, les données et bien sûr l’intelligence artificielle.
Le même jour, Cepalc a également dévoilé son nouveau Laboratoire de transformation numérique, une initiative mise en œuvre en collaboration avec la coopération allemande (GIZ) et financée par le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement.
Le Laboratoire a été conçu comme un espace d’expérimentation et d’innovation dans lequel les décideurs politiques, les spécialistes de la technologie, les universitaires et d’autres acteurs collaborent pour relever les défis associés à la numérisation et définir des actions concrètes.
Avec MAP