Lancement officiel du Plan d’action national en matière de démocratie et de droits de l’Homme
Le Plan d’action national en matière de démocratie et de droits de l’Homme (PANDDH)(2018-2021) a été lancé officiellement, mercredi à Rabat, lors d’une cérémonie présidée par le ministre d’État Chargé des droits de l’Homme, Mustapha Ramid, en présence du Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani.
Ce Plan, qui a été élaboré dans le cadre des réformes politiques et de l’ouverture volontaire qu’a connue le Maroc depuis les années 90, vise à consolider le processus des réformes politiques, à institutionnaliser la protection et la promotion des droits de l’Homme et à encourager les initiatives contribuant à l’émergence d’une démocratie participative.
S’exprimant à cette occasion, M. El Othmani a souligné l’importance du PANDDH qui constitue le couronnement des étapes transitoires que le Maroc a traversées avec fermeté et le fruit d’un processus participatif de concertation qui a été lancé par le symposium national, tenu les 25 et 26 avril en 2008.
Après avoir rappelé les lignes directrices du programme gouvernemental 2016-2021 stipulant l’adoption d’une politique gouvernementale intégrée en matière de droits de l’Homme sur la base d’une programmation stratégique et participative et la mise à jour du PANDDH, M. EL Othmani a réitéré l’engagement du gouvernement à présenter la nouvelle version de ce Plan d’action au Conseil du gouvernement lors d’une prochaine réunion, après examen et approbation par les différents secteurs gouvernementaux.
Il a, dans ce sens, affirmé que le gouvernement s’engage à publier le PANDDH dans le bulletin officiel et à mobiliser tous les moyens financiers et humains nécessaires à son application, saluant les efforts qui ont été entrepris par le comité de pilotage pour l’élaboration de ce plan national « prometteur ».
Tout en passant en revue le processus en matière de promotion des droits de l’Homme au Maroc, M. El Othmani s’est attardé sur l’expérience de l’Instance équité et réconciliation (IER) qui a permis au Royaume de lire le passé et d’en tirer les leçons pour garantir la non répétition des violations en matière des droits de l’Homme, selon une approche globale visant la consolidation de la transition démocratique. Il a assuré à cet égard que le gouvernement s’engage à statuer sur les demandes reçues de la part des victimes des violations graves des droits de l’Homme avant la fin de l’année en cours.
De son côté, M. Ramid a indiqué que le PANDDH vise à réaliser plus d’acquis en matière de démocratie et de droits de l’Homme ainsi que de relever les défis et de remédier aux lacunes, à travers l’adhésion aux chartes internationales, en les adaptant aux législations nationales et l’intégration de la dimension des droits de l’Homme dans les politiques, les plans et les programmes publics.
Il a aussi rappelé que son département a lancé la mise à jour du PANDDH en juin 2017, en concertation avec tous les secteurs concernés, ce qui a permis d’enrichir et de développer ce plan.
« Le Maroc, qui figure désormais parmi les pays qui ont adopté un plan d’action national en matière de démocratie et de droits de l’Homme, occupe la 39ème place dans le domaine », a-t-il fait savoir rappelant que ce plan d’action, inscrit en droite ligne avec les recommandations de la conférence de Vienne tenue en 1993, a été élaborée en 2010 après deux années de concertation et de dialogue.
Pour sa part, le Secrétaire Général du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Mohammed Essabbar, a souligné que le Maroc, après le lancement officiel de ce plan d’action, a rejoint le club de ceux qui ont mis en place des plans similaires conformément aux recommandations de la conférence de Vienne, mettant en avant la phase préparatoire de travail collectif « assidu et coordonné » ponctué par plusieurs rencontres depuis 2008 visant la mise en œuvre de ce projet.
Il a, en outre, souligné l’engagement du CNDH, en tant qu’institution nationale, à accompagner et suivre la dynamique participative qui va influer sur le travail fait en amont.
Mme Khadija Rebbah, membre du comité de pilotage du PANDDH, a, quant à elle, estimé que ce plan qui repose sur deux dimensions stratégique et pratique, a été marqué par l’adoption d’une approche du genre.
M. Mohamed Mostapha Raissouni, également membre du comité de pilotage, s’est arrêté sur la méthodologie suivie pour mettre à jour le PANDDH en s’inspirant des expériences des pays étrangers dans le domaine, notamment l’Espagne et l’Australie.
Le Plan d’action national en matière de démocratie et de droits de l’Homme comporte 430 mesures répartis en 4 axes liés à la démocratie et gouvernance, aux droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux, à la protection et promotion des droits catégoriels et au cadre institutionnel et juridique.
Cette cérémonie à laquelle ont pris part des ambassadeurs accrédités au Maroc, des représentants des Organisations des Nations Unies et des organisations non gouvernementales, des membres du comité de pilotage du Plan et de la société civile, a été marquée par un hommage à deux figures œuvrant dans le domaine des droits de l’Homme, Mme Nezha El Alaoui et M. Mohamed Mostapha Raissouni.