L’approche genre, un mécanisme scientifique à même d’analyser et d’évaluer les besoins de la société
L’approche genre est le meilleur mécanisme scientifique à même d’analyser et d’évaluer les besoins de la société afin d’orienter les programmes et plans de développement au service des personnes et réaliser la justice socio-économique, a affirmé, vendredi à Rabat, la ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, Mme Bassima Hakkaoui.
Intervenant lors de l’ouverture d’un atelier thématique sur l’approche genre dans sa dimension sociale, la ministre a souligné que la justice socio-économique vise à réaliser l’égalité dans son concept le plus vaste et global, et représente un outil de mesure des engagements des gouvernements en matière d’exécution des obligations constitutionnelles et juridiques en termes d’égalité.
Dans une allocution lue en son nom, Mme Hakkaoui a indiqué que le Maroc s’engage à travers sa constitution à respecter les droits de l’Homme et à ratifier les déclarations et accords en la matière, faisant observer que partant de ce principe, cette approche est appelée à être renforcée à travers des réformes constitutionnelles et juridiques afin de concrétiser l’égalité des chances au sein de la société.
Et de relever que le Maroc aspire à mettre en place le Plan gouvernemental pour l’égalité « Ikram » de l’après 2016 en se basant notamment sur l’introduction de l’approche territoriale dans la programmation et le suivi à travers des partenariats avec les acteurs régionaux et les associations de la société civile selon une logique d’intégration et de participation au service des mécanismes de démocratie participative.
Ce plan est riche en indicateurs composites prenant en considération le genre social et parfaitement lisibles et interprétables selon des données certifiées, appuyant la revalorisation de la logique et des objectifs des plans et politiques publics pour un meilleur respect des droits et devoirs humains, a-t-elle ajouté.
De son côté, le représentant de la délégation de l’Union européenne (UE) au Maroc, Raul de Luzenberger, a indiqué que le Maroc a fait de l’égalité homme-femme le thème principal de sa stratégie de promotion et de protection des droits de l’Homme et un levier essentiel de sa vision d’un développement humain durable et intégré.
Durant les dernières années, le Maroc a éliminé plusieurs formes de discrimination juridiques à l’égard des femmes, notamment en matière de Code de la Famille et de la nationalité, a-t-il affirmé, faisant observer que le Royaume se caractérise par un mouvement de défense des droits de la femme fort et diversifié qui représente un modèle à suivre pour les pays de la région et du monde.
Lancé par le ministère de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, en partenariat avec l’UE, le plan « Ikram » porte principalement sur la diffusion des principes de la parité et de l’égalité dans les politiques sectorielles, l’amélioration de l’image de la femme, l’adoption des textes législatifs et des lois organiques pour la protection des femmes et la lutte contre la discrimination, le développement des programmes préventifs pour la lutte contre la discrimination et la violence à l’encontre des femmes et des filles ainsi que l’institutionnalisation de la prise en charge des femmes et des filles victimes de la violence.
Le plan « Ikram », qui est considéré tel un cadre de convergence des différentes initiatives prises pour l’intégration de l’égalité et de l’équité dans les politiques publiques et les programmes du développement. Il concerne tous les secteurs, en l’occurrence l’institutionnalisation et la généralisation des principes de la parité, la lutte contre les différentes formes de violence, la mise à niveau du système d’éducation et de formation sur la base de l’égalité et de l’équité et la consolidation de l’accès équitable aux prestations de santé.
Cet atelier thématique de deux jours sera l’occasion pour les participants de se pencher sur les droits des femmes et l’approche genre dans sa portée sociale.