L’Approche marocaine en matière de lutte contre l’extrémisme hautement saluée à Pretoria
L’approche marocaine en matière de lutte contre l’extrémisme, dans ses dimensions sécuritaires, socio-économiques et religieuses, a été hautement saluée lors d’une table-ronde de haut niveau, tenue mercredi dans la capitale sud-africaine, Pretoria.
Prenant part à cette rencontre organisée par l’Institut d’études de sécurité de l’Union européenne (UE) en collaboration avec «l’African Centre for the Constructive Resolution of Disputes» (ACCORD), sous le thème «la menace de l’extrémisme violent en Afrique australe», de nombreux experts africains, européens et américains ont souligné la pertinence de l’approche du Maroc, tout en souhaitant voir les pays du sud du continent africain bénéficier, à l’instar d’autres régions, de cette expérience.
Il s’agit, selon eux, d’une démarche qui a non seulement permis au Maroc de préserver sa stabilité et sa sécurité, dans une région qui fait face à de nombreux défis géopolitiques, mais également de s’imposer comme partenaire écouté sur des questions de grande importance stratégique.
Intervenant lors de cette conférence, l’ambassadeur du Maroc en Afrique du Sud, Youssef Amrani, a expliqué que les menaces terroristes interpellent l’ensemble de la communauté internationale et que le leurre «d’un sentiment d’immunité» constitue plus qu’une erreur d’appréciation, une véritable brèche dans les politiques de lutte contre l’extrémisme menées à l’échelle régionale, continentale et plus globalement internationale.
Rappelant que la paix, la stabilité et la sécurité sont chaque jour davantage mises à rude épreuve par des contextes géopolitiques difficiles faits d’instabilités systémiques et de prolifération de zones de non droit, l’ambassadeur a insisté sur l’impératif de conjuguer les efforts internationaux pour apporter les réponses efficientes, durables et innovantes exigées par le contexte d’incertitude auquel elle fait face.
Contrastant cette nécessité d’une coopération internationale plus avancée avec les connexions bien établies entre les différents réseaux et fronts terroristes (au Sahel, au Moyen Orient, en Afrique australe, centrale et de l’ouest), l’ambassadeur a souligné que chaque échec de l’effort multilatéral est une victoire pour l’idéologie extrémiste.
Il a, dans ce contexte, souhaité que l’Afrique prenne en charge sa destinée en attaquant de front et à l’unisson la menace qui pèse sur l’ensemble des pays indifféremment de leurs particularités, et ce, à la faveur d’une action civique, responsable et concertée.
«La scène politique doit être établie en tant qu’espace à la fois crédible et légitime pour une action civique responsable, où toutes les aspirations et doléances peuvent être exprimées démocratiquement, dans le cadre de l’Etat de droit», a indiqué l’ambassadeur, relevant qu’aujourd’hui plus que jamais un Etat stable capable de défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale est la meilleure garantie de la sécurité de ses populations et celle des pays voisins.
Etayant son propos, l’ambassadeur a mis en avant les grandes lignes de la stratégie marocaine en la matière, affirmant que le Royaume conscient de l’ampleur de la menace terroriste avait pris les devants en instaurant un cadre réglementaire avancé, des politiques publiques adaptées et des mesures sécuritaires orientées.
Il a ajouté que le Maroc bénéfice aujourd’hui sur un large éventail de questions liées à la gestion terroriste, d’un leadership reconnu et d’une expérience avérée dument acquise à la faveur d’un engagement global et continu aussi bien à l’échelle nationale que régionale et internationale.
A la lumière de la Vision pionnière de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a mis la dimension humaine au centre de ses priorités, en s’engageant sur la voie d’un développement social, économique, culturel et cultuel poussé dans le sens d’une prospérité partagée et d’une sérénité généralisée à l’échelle nationale.
Quatre dimensions ont été retenues par l’ambassadeur comme devant focaliser les efforts de toute stratégie pertinente contre l’extrémisme violent à savoir le volet politique, la dimension économique, la coopération sécuritaire et l’approche humaine et cultuelle.
Au niveau politique, il a souligné que la gouvernance est la pierre angulaire de toute stratégie durable en la matière, affirmant que le Maroc a réalisé des progrès démocratiques importants avec un certain nombre de réformes politiques et constitutionnelles renforçant l’Etat de droit, élargissant le pluralisme politique et renforçant la moralisation de la vie publique.
Le volet économique est central, a dit l’ambassadeur, soulignant que les réponses adéquates aux aspirations légitimes des populations en quête de prospérité, à travers la création d’emplois et la promotion de la croissance, constituent des préalables fondamentaux pour affaiblir la vulnérabilité des franges les plus fragiles de la société aux discours extrémistes.
Il a, dans cette veine, mis l’accent sur la nécessité pour la communauté internationale d’identifier les moyens afin d’accompagner les pays fragiles dans leurs démarches souveraines pour relever les défis de la pauvreté dans le cadre d’une coopération pragmatique et solidaire.
L’approche sécuritaire doit, quant à elle, inéluctablement se voir sous le prisme d’une coopération internationale renforcée entre les services compétents de nos différents pays.
Plusieurs opérations de démantèlement de réseaux terroristes ont de fait été couronnées de succès grâce à l’efficience de cette coopération basée sur la confiance et le partage d’information entre les autorités compétentes de nos pays, a noté l’ambassadeur.
La déconstruction des narratives extrémistes constitue enfin un effort capital et une priorité a-t-il souligné, notant que le versant humain des stratégies adoptées est sans aucun doute déterminant dans notre capacité à apporter des réponses efficientes et durables aux défis terroristes.
L’ambassadeur a rappelé que la stratégie marocaine a porté ses fruits en facilitant notamment un dialogue pour «mieux comprendre la logique extrémiste».
Plus encore, la réforme des champs religieux, initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, vise la promotion de l’image de l’Islam en tant que religion de modération et de tolérance, en soulignant que cette stratégie globale a permis de déconstruire le message des groupes djihadiste tout en préservant le système de référence religieux du Royaume.
Amrani a rappelé, à cet égard, les initiatives pionnières prises par le Maroc dans le domaine de la formation des Imams et des Mourchidates.
Le succès de la stratégie se mesure à l’aune de l’intérêt fort et palpable porté par plusieurs pays africains qui bénéficient de l’expérience marocaine, qui montre sans conteste que l’Islam véritable est parfaitement compatible avec les valeurs de démocratie, des droits de l’Homme et de liberté.
Enfin, plusieurs intervenants ont rendu un vibrant hommage au modèle marocain, soulignant que le Royaume est parvenu, en dépit d’une exposition forte au risque terroriste, à apporter des réponses durables, innovantes et efficientes aux dérives extrémistes, et s’érige ainsi, pour tous, comme exemple dont l’analyse est porteuse d’enseignements riches et pertinents.