L’artillerie turque poursuit le bombardement des positions du PYD à Afrin
L’armée turque a poursuivi, lundi au troisième jour de l’opération Rameau d’olivier, le bombardement transfrontalier des positions du parti de l’Union démocratique (PYD, considéré par Ankara comme l’aile syrienne du PKK) à Afrin dans le nord-ouest de la Syrie.
L’artillerie a pilonné, à partir de la province frontalière turque de Kilis, des cibles des Unités de protection du peuple (YPG, bras armé du PYD) en soutien à l’Armée syrienne libre (ASL) qui mène une opération terrestre dans l’enclave d’Afrin alors que des renforts de véhicules militaires ont continué à être acheminés vers les unités frontalières.
Les forces armées turques ont pris, dimanche, le contrôle de 11 positions du PYD et de plusieurs villages ainsi que quatre collines et créé des zones de sécurité, rapporte l’agence de presse Anadolu.
Une personne a été tuée et 46 autres blessées dont 16 syriens, dimanche à Reyhanli (province de Hatay, sud de la Turquie), par des tirs de roquettes en provenance du territoire syrien, selon un nouveau bilan des autorités.
Un total de onze roquettes tirées des régions sous contrôle du PYD sont tombées sur la ville dont neuf dans des zones résidentielles, selon le gouverneur de Hatay Erdal Ata.
L’armée turque a lancé, samedi, le Rameau d’olivier à Afrin, sous contrôle des YPG, afin de « protéger les frontières de la Turquie, de garantir la stabilité, d’éradiquer les terroristes du PYD, des YPG et de Daesh dans la région d’Afrin et de libérer la population locale de l’oppression dont elle est victime », selon l’état-major des forces armées turques (TSK).
Le Rameau d’olivier vise, dans une première phase, à créer une zone sécurisée d’une profondeur de 30 kilomètres afin d’assurer la sécurité des civils de part et d’autre de la ligne de démarcation entre les deux pays, a indiqué dimanche le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement Bekir Bozdag, affirmant que le PYD avait transformé la région en « un centre de terrorisme » qui compromet la sécurité des Turcs et des Syriens qu’ils soient Arabes, Turkmènes ou même Kurdes.
Cette opération sera « suivie par celle de Manbij », a assuré, samedi, le président Erdogan, réitérant que « la Turquie ne sera pas en sécurité tant que la Syrie ne l’est pas ».
La Turquie ne permettra pas « la création d’un corridor terroriste » à sa frontière ni de former une armée terroriste dans le nord de la Syrie. Elle veut empêcher les combattants des YPG de faire la jonction entre les cantons sous leur contrôle entre la rive orientale de l’Euphrate et Afrin (Ouest) et de créer ce « corridor terroriste » de l’Est de la Syrie jusqu’en Méditerranée.
Pour les autorités turques, l’enclave d’Afrin constitue une menace à la sécurité des frontières sud du pays, vu que « la région fournit les armes et les provisions aux terroristes du PKK et appuie les attaques terroristes à l’intérieur de la Turquie et ce, par l’infiltration des terroristes à travers les Monts Amanos dans la province de Hatay » (sud).