L’assassinat à Gao de diplomates algériens en 2012 ou quand Tebboune rate l’occasion de se taire
Par Hassan Alaoui
On n’en finit donc pas avec cette méthode à peine voilée de provocation insidieuse des dirigeants algériens contre le Royaume du Maroc. Voilà encore M. Tebboune qui, du bout des lèvres ou quasi ouvertement, accuse notre pays d’avoir assassiné des diplomates algériens. Relayé par une presse au réflexe pavlovien…
On se pose quant à nous gravement la question de savoir pourquoi de telles accusations délibérées ? Ensuite comment une affaire qui remonte à plus de dix ans ressurgit-elle aujourd’hui ? Enfin comment le président algérien se permet-il de pointer du doigt le Maroc avec une si dramatique et légère désinvolture ?
On glosera indéfiniment sur cette nouvelle posture d’un président à court d’argument, habitué surtout aux violentes algarades contre nos institutions qui, dépourvu de bon sens, animé par une haine gratuite, soucieux de fourvoyer son peuple, persiste et signe l’interminable et sulfureuse cabale – la sienne – devenue un bréviaire, un programme d’Etat. Le journal algérien lui-même, « Tout sur l’Algérie » (TSA) qui, comme toute la presse algérienne, relaie les accusations de M. Tebboune, écrit ceci : « Sept diplomates algériens ont été enlevés par un groupe terroriste au nord-Mali en 2014. Plus de dix ans après cet acte terroriste qui a coûté la vie à deux otages, le président de la République Abdelmajid Tebboune a désigné pour la première fois la partie commanditaire »…
Et le site algérien de rappeler les circonstances de cet enlèvement survenu à Gao au mois d’avril…2012. Autrement dit il y a treize ans, précisant que si trois diplomates avaient été libérés par le MUJAO ( Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) le Consul Boualem Saies et son adjoint Tahar Touati, étaient morts, le premier tombé malade lors de sa captivité et le second assassiné. La prise d’otages des ces algériens par le MUJAO avait crée un choc, en Algérie d’abord, au Maghreb, en Afrique et bien entendu au Maroc. On ne pouvait imaginer que notre pays eût pu se réjouir d’une prise d’otages de diplomates, ni de croire qu’il eût de près ou de loin participé en soi que ce fût à ce crime odieux qui est aux antipodes des valeurs de notre pays, de nos institutions ou notre culture. On ne peut surtout accepter que de telles accusations miasmiques soient portées contre nous par un président en quête de justifications lamentables, et surtout de prétexte pour attaquer et agresser le Royaume du Maroc.
C’est que tout à ses yeux devient « bon » pour s’en prendre à notre pays, des logomachies ahurissantes à l’agression verbale frontale, des calomnies aux mensonges avec cette triste passion à peine voilée qui est au fondement de sa stratégie piteuse. En 2012, au moment de cette affaire, Abdelmajid Tebboune n’était même pas dans les starting-blocks du pouvoir algérien, dirigé par un Abdelaziz Bouteflika qui n’a jamais , autant que faire se peut, jeté des accusations contre le Maroc. L’actuel président algérien qui doit son existence et sa promotion à l’armée, à Gaïd Salah et Chengriha notamment, inaugure depuis son arrivée à la Mouradia en 2019, une politique de très « mal-voisinage » avec cette particularité de faire du Maroc le bouc émissaire et le responsable de toutes les misères de l’Algérie.
Ainsi, le peuple kabyle fait-il face bravement à des incendies sauvages ? La faute est au Maroc, qui a proposé pourtant son soutien fraternel sans autre prétention que de contribuer à les circonscrire. Tebboune et Chengriha, balayant d’un revers de main le geste du Maroc. Les services de renseignements algériens ont même inventé et trouvé un coupable à ces incendies au beau milieu de la foule qui, montée à crans, l’a lynché au mépris du respect des droits de l’Homme que la junte inscrit sur son frontispice comme la devise de l’Etat.
D’un meeting aux allures agressives auprès de nos frontières, apparenté à une danse de ventre d’un Chengriha, à une réunion solennelle du haut Conseil de sécurité, ensuite à la rupture sans aucune raison des relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021, d’une émission insultante institutionnalisée sur les chaines de télévision et de radio contre le Roi du Maroc, d’une accusation insensée et montée de toutes pièces après le décès en plein territoire mauritanien de camionneurs algériens, hasardés dans un no mans’land inaccessible, Tebboune et Chengriha se sont employés à créer les conditions d’une escalade en puissance.
La vérité est que toutes ces accusations gratuites , non fondées, implacablement démenties par une réalité tangible, participent d’une seule vérité : la hargne irréversible des dirigeants algériens nourrie à l’égard du Maroc. Faute d’arguments et de preuves, fatigués de tirer sur la corde pour justifier une agression contre le Royaume du Maroc, Tebboune et ses acolytes plongent dans la mémoire et l’arsenal du passé, ce passé récent qui nous fait revenir maintenant sur cette tragédie de 2012 , de rapt odieux des 7 otages de Goa qui avait provoqué mort d’hommes. La mauvaise reminiscence, nourrie d’une mauvaise foi désormais hissée en politique d’Etat de Tebboune devrait lui rappeler que l’Algérie a constitué pendant de longues années un terreau de terrorisme et que la plupart des mouvements qui s’en réclament y ont encore pignon sur rue. Nous n’avons pas fini de remonter le choc de cette terrible attaque menée par AQMI en 2015 contre le complexe pétrolier de Aïn Amanas et dirigée par Mokhtar Belmokhtar qui a surtout mis en exergue la terrible défaillance de l’appareil de sécurité algérien.