L’assaut de migrants clandestins contre la clôture métallique de Melilla marqué par une violence féroce
L’assaut de migrants clandestins contre la clôture métallique de Melilla a été marqué par une violence féroce de la part des assaillants, a écrit le journal koweïtien « An-Nahar ».
Le quotidien a noté dans son numéro de mardi que la violence féroce des assaillants, la stratégie d’attaque et la structure hiérarchique des chefs dirigeant l’assaut aux caractéristiques des membres expérimentés des milices qui opèrent dans les zones de conflit, sont tous des éléments qui reflètent un « sens élevé de l’organisation » de cette opération.
L’assaut n’était pas dirigé de manière classique vers la clôture de Melilla, mais vers le point désigné pour le passage des résidents vers et depuis cette ville, avant sa fermeture en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, qui compte 4 voies étroites, a-t-il expliqué, notant que l’afflux massif d’assaillants dans ces couloirs exigus a provoqué une grande bousculade, entraînant la mort de 23 migrants et la blessure de 76 autres.
Le média a dénoncé la blessure de plusieurs membres des forces de l’ordre engagés dans une réponse proportionnée dans le plein respect de la loi, lors de cet assaut.
« An-Nahar » a, par ailleurs, mis en avant la Stratégie nationale d’immigration et d’asile du Maroc, soulignant que la vision du Royaume quant à la question de l’immigration se caractérise par « une charge émotionnelle car, outre la mobilité, ses enjeux comportent un paradigme majeur centré sur l’être humain, avec le caractère sacré de ses droits fondamentaux ».
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Il a mis en exergue que c’est cette logique humaine qui structure la gouvernance des migrations au Maroc autour de la Stratégie nationale d’immigration et d’asile, lancée en 2013, sur Hautes directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et qui a renforcé cette approche solidaire et intégrée consacrée à la continuité du plein engagement du Royaume en faveur de l’Afrique.
La publication a estimé que la Stratégie nationale d’immigration et d’asile constitue une initiative inédite au niveau régional, et traduit la reconnaissance internationale et continentale en désignant Sa Majesté le Roi Mohammed VI en qualité de Leader de la migration en Afrique.
Elle a fait savoir qu’il a été procédé, dans le cadre de la Stratégie nationale d’immigration et d’asile, à la régularisation de la situation de plus de 50.000 ressortissants de pays africains amis et frères.
Les personnes régularisées ont également bénéficié d’un dispositif national d’intégration qui leur permet d’accéder pleinement aux services sociaux, éducatifs, médicaux et économiques, à l’instar des citoyens marocains, a-t-on précisé, rappelant que des milliers de citoyens d’Afrique subsaharienne vivent au Maroc, dont 12.000 étudiants qui poursuivent leurs études de premier cycle par le biais de la coopération internationale, 90% d’entre eux bénéficient de bourses d’étude.
« An-Nahar » a aussi passé en revue les efforts du Maroc pour faire face aux activités des réseaux de traite des êtres humains, regrettant que cette noble dimension de la migration est sapée par les actes criminels de ces réseaux qui exploitent la vulnérabilité des victimes et les poussent vers des aventures dangereuses et meurtrières.
Les autorités marocaines sont engagées dans une guerre sans merci contre ces réseaux, a fait remarquer le journal, indiquant que plus de 1.300 réseaux ont été démantelés au cours des cinq dernières années (256 en 2021 et 100 jusqu’en mai 2022).
La dimension humaine de la gestion des migrations au Maroc réside également, selon « An-Nahar », dans les opérations de retour volontaire organisées avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au profit des migrants souhaitant retourner dans leur pays d’origine, en plein respect de leurs droits et de leur dignité, relevant que plus de 8.100 ressortissants africains ont bénéficié de ces opérations depuis 2018.
Partant de sa volonté de continuer à renforcer la gestion humanitaire des frontières, le Maroc a adopté, en 2020, une référence en matière de procédures normatives d’un système d’orientation et de prise en charge des migrants secourus en mer ou arrêtés au niveau des frontières, et ce, afin d’organiser le processus d’accueil, d’orientation et de prise en charge des migrants en fonction de leur statut (migrant économique, demandeur d’asile, victimes d’esclavage), a fait observer le quotidien.
Dans ce contexte, le journal koweïtien a mis en avant la volonté de Sa Majesté le Roi Mohammed VI de donner la priorité à la coopération Sud-Sud en tant que levier fondamental pour réduire les disparités de développement et soutenir la stabilité dans les zones d’origine des migrants, affirmant que les initiatives pratiques pour un développement conjoint lancées par le Souverain constituent une concrétisation de cette vision solidaire.
Le journal a noté la disponibilité du Maroc à coopérer pleinement avec ses amis et frères africains à travers l’échange d’expériences et la formation mutuelle, rappelant ainsi, l’adoption par le Royaume de deux actions majeures qui ont consolidé la dimension continentale de la migration, en l’occurrence l’Observatoire africain de la migration et l’Agenda africain de la migration.
Il a également relevé que l’environnement régional, le contexte post-Covid, la guerre en Ukraine et la crise alimentaire qui se profile exacerbent le défi des migrations, nécessitant plus que jamais des actions concrètes en termes de solidarité agissante et d’entraide.
À cet égard, il a souligné que les pays du Nord devraient avoir un point de vue équilibré dans leur approche, qui ne devrait pas se limiter uniquement à l’aspect sécuritaire, mais devrait être basée sur des solutions structurelles autour du développement durable des pays d’origine et encourager la circulation légale entre les deux rives.
Avec MAP