L’assistance sociale doit constituer un trait d’union entre la justice et le citoyen (M. Ouahbi)
Le travail d’assistance sociale doit constituer un trait d’union entre la justice dans son sens le plus large et le citoyen, a affirmé mardi à Salé, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi.
Intervenant à l’ouverture de la deuxième Conférence nationale placée sous le thème « Institutionnalisation de l’assistance sociale auprès des juridictions et perspectives de développement des services dispensés aux enfants, aux femmes et aux catégories spécifiques », M. Ouahbi a mis en avant le rôle important joué par les assistant(e)s sociaux en matière de suivi de la condition de la femme et de l’enfant, d’accompagnement du parcours de prise en charge juridique et de sensibilisation à leurs droits ainsi que de soutien psychologique et social.
Le ministre a souligné, dans ce sens, l’importance de la promotion de la culture de l’assistance sociale dans les différentes juridictions du Royaume, eu égard à son rôle important en ce qui concerne l’humanisation des procédures judiciaires et la facilitation des services rendus aux citoyens.
M. Ouahbi a appelé, dans le même registre, à ouvrir la voie devant les assistants sociaux pour qu’ils puissent accomplir leurs rôles dans les meilleures conditions, mettant l’accent sur la nécessité de définir ces rôles selon les missions et la nature de la formation, en vue de leur permettre d’avancer dans leur parcours professionnel.
Le ministre a, par ailleurs, souligné la nécessité d’accélérer le processus de modernisation du système judiciaire et de numérisation de ses services dans le but de faciliter l’accès des citoyens à la justice, à travers la simplification et la digitalisation des parcours de l’administration judiciaire, dans le but d’accélérer et simplifier les procédures tout en offrant des services de haute qualité aux citoyens.
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La séance d’ouverture de cette conférence, organisée par le ministère de la Justice et le fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), a été notamment marquée par la projection d’une vidéo retraçant le parcours de l’assistance sociale dès la mise en place des cellules d’accompagnement des femmes en 2004 et le recrutement en 2011 d’assistants sociaux lauréats de l’Institut national de l’action sociale (INAS) et détenteurs de la licence professionnelle dans la branche d’assistance sociale, dont le nombre total a atteint 337 en 2023, et qui ont été affectés dans les cellules de prise en charge des femmes et des enfants ou dans les sections de la Justice de la famille.
Elle a également connu la remise d’attestations aux assistants sociaux ayant bénéficié d’une formation avancée dans le domaine du langage des signes, afin de leur inculquer les techniques de communication pour sourds, dans le cadre d’un partenariat scellé en octobre 2022 entre le ministère de la Justice et la Fondation Lalla Asmaa pour jeunes enfants sourds.
Ont pris part à cette rencontre la représentante du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) au Maroc, Speciose Hakizimana, et le médiateur du Royaume, Mohamed Benalilou, ainsi que plusieurs intervenants marocains et étrangers.
Cet événement, qui fait suite à une première conférence nationale, organisée par le ministère de la Justice à Marrakech en 2016, autour du thème « rôle de l’assistant social dans la réalisation de la protection des enfants en contact avec la loi », se tient à la lumière des nouveautés apportées par la loi 38.15 relative à l’organisation judiciaire, publiée en juillet 2022, en ce qui concerne notamment l’institutionnalisation de l’assistance sociale à travers la mise en place de bureaux d’assistance sociale dans les tribunaux de première instance et les cours d’appel.
Il constitue aussi une occasion pour le partage de plusieurs expériences internationales d’assistance sociale dans le domaine juridique, présentées par des spécialistes internationaux de pays arabes, européens, asiatiques et des Etats-Unis.
Avec MAP