L’association Yerma Gnaoua et la SNRT célèbrent l’inscription des Gnaoua sur la liste du patrimoine culturel et immatériel de l’UNESCO
La Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) et l’association Yerma Gnaoua co-produisent une soirée exceptionnelle pour célébrer les Gnaoua et l’inscription de cet art ancestral au patrimoine culturel et immatériel de l’UNESCO.
Longtemps marginalisée, la culture Gnaoua est aujourd’hui reconnue comme un patrimoine universel et une composante majeure de la culture marocaine.
Son inscription, en décembre 2019, sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO a été le couronnement du travail incessant et audacieux mené depuis 1998, avec la naissance du Festival Gnaoua et Musiques du Monde, afin de valoriser cet art ancestral, le protéger et lui permettre de rayonner. Un événement que nous aurions souhaité célébrer au lendemain de son annonce mais la crise de la Covid 19 ne nous en a pas donné la possibilité.
Deux ans après, la SNRT forte de sa mission de service public et de sa vocation de promotion du patrimoine culturel national, et l’Association Yerma Gnaoua pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine gnaoui unissent leurs talents et leurs expertises pour une première dans l’histoire audiovisuelle marocaine : une soirée célébration de l’inscription du patrimoine Gnaoua à l’UNESCO.
73 maâlems viendront de tout le Royaume pour cette production inédite (*).
115 artistes au total, les maâlems et leurs guembris, les mqadmat ou maîtresses de cérémonie, les kouyous et leurs crotales, les porte-drapeaux et leurs couleurs et enfin les mbakhrat et leurs encens.
Il s’agit non seulement d’offrir à tous et à toutes un grand moment de divertissement, mais de mettre en valeur toute la richesse et la magnificence de cette culture, sous la forme d’une lila dans la plus pure tradition. L’émission filmera cette veillée en quatre temps (Al Adda, Oulad Bambara, Nougcha et Leftouh) de rythmes et de transe où se mêlent des pratiques africaines ancestrales, des influences arabo-musulmanes et des manifestations culturelles berbères autochtones.
Au programme, 120 minutes de rythmes, de chants et de partage de la pure tradition gnaouie. Un voyage mystique aux tréfonds de cette culture, format « grandeur nature ». Cette soirée exceptionnelle se déroulera dans le plus bel écrin que l’on puisse offrir : la vieille cité d’Essaouira, place El Manzeh.
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Ce format original et inédit, librement diffusé sur la chaîne nationale marocaine Al Oula est conçu afin d’aller à la rencontre de tous les amatrices et amateurs de la tagnaouite et, via les canaux de diffusion de la SNRT, la faire connaître à de nouveaux publics à travers le monde. Sa diffusion est prévue courant décembre 2021.
Yerma Gnaoua rend hommage à des grands maîtres de la tagnaouite.
7 lilas, 4 lieux
L’Association Yerma Gnaoua saisit l’occasion de cette production exceptionnelle sur l’art ancestral des Gnaoua pour continuer à honorer comme il se doit ces musiciens magiciens que sont les maîtres Gnaoua. Une série d’événements viendra animer la belle médina d’Essaouira le 20 novembre 2021 sous le thème de la reconnaissance et du recueillement. Recueillement avec des soirées en hommages aux maâlems qui nous ont quitté. Reconnaissance enfin lors de lilas qui fêteront les grands maâlems détenteurs de la tradition et qui continuent de la perpétuer auprès des jeunes générations.
Des lilas pour le recueillement
Car c’est une tradition : les maâlems disparus au cours de l’année sont honorés lors d’une soirée de commémoration durant le Festival Gnaoua et Musiques du monde. Les éditions 2020 et 2021 ayant été annulées pour cause de pandémie, l’Association Yerma Gnaoua saisit cette occasion pour organiser une soirée en hommage à trois grands maâlems qui nous ont quitté en 2020 et 2021 : trois lilas seront dédiées à Feus Maâlems Mahjoub Khalmous (Marrakech)à la Zaouia Sidna Bilal, Abdellatif Makhzoumi (Marrakech) à la Zaouia Issaoua et Said Oughassal (Casablanca) à Dar Souiri.
Des lilas pour la reconnaissance
Ce patrimoine si riche qu’est la culture gnaouie, nous le devons à ces gardiens de la mémoire, que sont les grands maâlems du Maroc. C’est eux qui ont permit à cet art de rester vivant, art reconnu à sa juste valeur, apprécié de tous et apprécié partout. Ainsi la Zaouia Sidna Bilal, la Zaouia Issaoua et Dar Souiri accueillent trois lilas, afin d’honorer huit grands maâlems encore vivants : une lila rbatia en l’honneur des maâlems Mahjoub El Gouchi, Mohamed Chawki, Lahcen Touil ; une lila chamalia en l’honneur des maâlems Abdellah El Gord, Abdelwahed Stitou, Abdellah Jamai ; et enfin une lila marsaouia en l’honneur des maâlems Allal Soudani et Said El Bourki.
Une lila sera par ailleurs dédiée à ce courant particulier de la tagnaouite qu’est la Sebtiyine, variante de l’art gnaoua, développée à Fès et Meknès, qui s’adresse aux adeptes de confession juive, lila orchestrée par les maâlems Hamid Dakkaki et Omar Hayat, à Bayt Dakira.
Reconnue enfin comme une expression culturelle majeure de notre identité, riche et plurielle, la culture Gnaoua prouvera une fois de plus son exceptionnelle richesse et son universalité, le 20 novembre 2021 à Essaouira.
(*) De Tanger, Tétouan, Asilah, Fès et Meknès, le Nord sera présent par la voix et le talent de 9 maâlmins. Casablanca et Rabat et ses 20 maîtres offriront à entendre la musique gnaoua d’hier et d’aujourd’hui, grâce à la nouvelle génération. Marrakech et Essaouira seront là en force, riche de leurs si fameux représentants, avec respectivement 20 et 15 maâlems. Du Sud viendront 5 Gnaoua de Taroudant et Agadir, et enfin 4 maâlems de la ville de Safi.