L’augmentation de la pauvreté dans les zones rurales au Maroc reste tributaire aux chocs climatiques
Entre 2007 et 2013, le Maroc a connu une réduction significative de la pauvreté. La pauvreté mesurée par le seuil national de pauvreté a diminué de 8,9 % en 2007 à environ 4,8 % en 2013. Cependant la Banque mondiale dans un rapport publié en avril 2023 indique que l’augmentation de la pauvreté, en particulier dans les zones rurales qui sont plus vulnérables aux chocs climatiques, et de l’inégalité.
De même, lorsque l’on utilise les nouveaux seuils internationaux (PPA 2017), la baisse est également très marquée. Au cours de la dernière décennie, la croissance a été favorable aux pauvres, mais l’écart entre les taux de pauvreté des zones urbaines et rurales reste important. En 2013, la consommation moyenne des ménages urbains était presque deux fois plus élevée que celle des ménages ruraux. Entre 2006 et 2013, la croissance de la consommation des ménages des deux quintiles inférieurs a été de 3,8 %, contre une croissance moyenne de 3 %. L’évolution des inégalités de consommation a été décevante depuis 2000, le coefficient de Gini stagnant autour de 40 points, ce qui souligne la nécessité d’une croissance plus inclusive.
L’analyse produite par le Haut-Commissariat au plan (HCP) sur la base d’un panel collecté à la suite de la nouvelle enquête sur le budget des ménages (2019) suggère qu’en 2020, les ménages pauvres ont été touchés de manière disproportionnée par la pandémie de COVID, et que les plus vulnérables opèrent dans le secteur urbain, informel et occupent des emplois précaires dans les secteurs des services et de l’artisanat d’art. Après la forte augmentation de la pauvreté en 2020, les conditions de vie ont commencé à se normaliser progressivement en 2021 en raison d’une amélioration des performances du marché du travail et d’une année agricole exceptionnellement bonne.
Une grave sécheresse affectant la production nationale et les revenus des agriculteurs, associée à la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie provoquée par le conflit en Ukraine, a entraîné une détérioration des conditions de vie et de la sécurité alimentaire en 2022. Alors que les projections neutres sur le plan de la distribution indiquent une stagnation du taux de pauvreté national pour l’année, il est plus probable que le bas de la distribution soit affecté de manière disproportionnée, avec pour conséquence une augmentation de la pauvreté, en particulier dans les zones rurales qui sont plus vulnérables aux chocs climatiques, et de l’inégalité.