L’avenir du gaz naturel en Afrique, selon Rita Madeira (AIE)
La deuxième journée de la conférence MSGBC Oil, Gas & Power 2022, qui s’est tenue à Dakar le 2 septembre, a été marquée par une présentation de Rita Madeira, responsable du programme Afrique à l’Agence internationale de l’énergie (IEA), qui a donné son point de vue sur l’avenir du marché du gaz naturel en Afrique.
Exposant un “scénario pour une Afrique durable” et en explorant les voies d’évolution du système énergétique africain vers la réalisation des objectifs de développement de l’Afrique, notamment l’accès universel à des services énergétiques modernes et abordables d’ici 2030, Mme. Madeira a partagé des données sur les tendances mondiales et les projections sur les marchés mondiaux du gaz tirées du rapport Africa Energy Outlook 2022 de l’AIE.
“Bien que les énergies renouvelables devraient représenter 80 % de la capacité ajoutée du continent d’ici 2030, nous comprenons que l’industrialisation du continent africain reposera également sur une utilisation étendue du gaz naturel, notre scénario suggérant que la demande de gaz naturel devrait augmenter de manière exponentielle”, a déclaré Mme. Madeira.
Madeira a souligné le potentiel de l’Afrique à offrir des contributions modestes à la croissance de la demande mondiale de gaz, qui sera principalement alimentée par le développement des récentes découvertes de gaz en Mauritanie, au Sénégal et en Namibie.
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Il a été noté que la production africaine de gaz naturel devrait atteindre environ 290 milliards de mètres cubes d’ici 2025, ce qui correspond à un taux de croissance annuel moyen de 2,7 %.
Cependant, malgré une récente poussée de l’exploration et de la production de GNL, la capacité de liquéfaction est sur le point de ralentir de manière significative, principalement en raison de plans d’investissement déficients et de la lenteur du développement des projets d’infrastructure de liquéfaction.
“Les gouvernements africains et le secteur privé devront prendre des décisions pour développer ou non ces ressources”, a déclaré Mme. Madeira, poursuivant toutefois en affirmant que “le marché le plus sûr pour l’Afrique est l’Afrique. Là où vous avez des marchés internationaux volatils, ce qui est un risque pour les projets dont l’exploitation peut prendre beaucoup de temps, car le monde réduit la demande de gaz naturel, ces projets continueront à trouver extrêmement difficile de rembourser leurs coûts initiaux.”
Soulignant l’importance des capitaux privés, Mme. Madeira a indiqué que l’avenir énergétique de l’Afrique, qui continuera à dépendre fortement du gaz naturel, nécessitera une mobilisation internationale accrue.
Mme Madeira a conclu sa présentation en soulignant que, dans le sillage de la transition énergétique mondiale, la prochaine décennie sera non seulement cruciale pour l’action en faveur du climat, mais aussi pour le développement de l’Afrique, qui aura besoin de développer son gaz naturel pour donner au continent la possibilité de s’industrialiser davantage.
Agences