Le Brésil doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 92 % d’ici 2035 (Observatoire)
Le Brésil, sixième plus grand émetteur de gaz à effet de serre, doit réduire ses émissions de 92 % d’ici 2035 pour contribuer équitablement à l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius, selon une étude de l’Observatoire climat et santé.
Pour atteindre cet objectif, les chercheurs soulignent que le Brésil doit poursuivre plusieurs objectifs clés : atteindre zéro déforestation d’ici 2030, restaurer 21 millions d’hectares de végétation indigène, lutter contre la dégradation des terres, améliorer la protection des biomes, passer aux énergies renouvelables, adopter des pratiques agricoles à faibles émissions et améliorer la gestion des déchets.
L’étude tient compte de la charge de gaz à effet de serre que l’atmosphère peut encore tolérer pour limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius, ainsi que la part du Brésil dans les émissions mondiales, en prenant en considération l’impact des changements d’utilisation des sols dans le pays.
« Il s’agit d’un calcul des besoins de la planète, effectué entre ce qui serait juste et ce que nous pouvons faire pour limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius », explique Márcio Astrini, secrétaire exécutif de l’Observatoire.
L’objectif a été annoncé par l’organisation en prévision de la 30e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP30) prévue à Belém, capitale de l’État du Pará, dans le nord du Brésil, au cœur de l’Amazonie.
En tant que signataire de l’Accord de Paris, le Brésil est tenu de soumettre sa contribution d’ici février 2025. Cette proposition devrait s’appuyer sur le bilan mondial, qui a recueilli des informations sur la réponse mondiale à la crise climatique et qui a été présenté à la COP28 à Dubaï l’année dernière.
Lire aussi : Pour le chef de l’ONU, l’intelligence artificielle doit servir l’humanité de manière « sûre et équitable »
En 2023, le Brésil avait présenté une contribution de 1,3 milliard de tonnes nettes d’émissions pour 2025, soit une réduction de 48,4 % par rapport aux niveaux de 2005 (2,4 milliard de tonnes nettes). Pour 2030, l’objectif est de limiter les émissions à 1,2 milliard de tonnes nettes, soit une réduction de 53,1%.
Les objectifs soumis par tous les pays signataires de l’Accord de Paris ne sont toujours pas à la hauteur de l’objectif mondial de limitation du changement climatique. Si les engagements actuels sont maintenus, la planète devrait se réchauffer de 3 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.
« Nous proposons cet objectif pour ceux qui ont perdu leur maison dans les inondations de l’État de Rio Grande do Sul, pour ceux qui souffrent actuellement des incendies au Brésil et pour les personnes les plus vulnérables aux vagues de chaleur. Nous montrons qu’il existe un moyen pour le pays d’apporter une contribution pour limiter ces événements climatiques extrêmes», a déclaré Astrini.
Selon Astrini, l’objectif est de faire pression sur les responsables publics et de démontrer qu’une plus grande ambition est envisageable.
Avec MAP