Le Burkina Faso et le Niger invitent le Mali à réintégrer le G5 Sahel
Le Burkina Faso et le Niger, deux pays touchés par les violences djihadistes qui ont débuté dans le nord du Mali en 2013, ont appelé lundi Bamako à « revenir et à assumer ses responsabilités » dans le cadre de la coopération sous-régionale dans la lutte contre le djihadisme.
Mi-mai, les autorités de transition maliennes, empêchées d’assumer la présidence, ont décidé de se retirer du G5 Sahel et de sa force conjointe, une alliance militaire combattant les groupes djihadistes, invoquant une « perte d’autonomie » et une « instrumentalisation » au sein de l’organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger.
« Nous avons passé en revue (…) la situation sous-régionale et nous pensions que le Mali (…) est aujourd’hui le grand absent de la coopération en matière de défense », a déclaré le ministre nigérien de la Défense, Alkassoum Indattou.
« Nous devons travailler pour que le Mali puisse revenir et assumer ses responsabilités et jouer son rôle », a-t-il ajouté.
M. Indattou, accompagné de son homologue, le ministre burkinabé de la Défense, le général Barthélemy Simporé, s’exprimait à l’issue d’une rencontre avec le président de la transition au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo.
« En plus de ces opérations, nous prévoyons de mener des opérations plus régulières et permanentes sur le terrain entre les différentes forces armées pour s’assurer qu’elles occupent le terrain, prennent le contrôle et ne peuvent laisser un seul centimètre, ni au Niger ni au Burkina Faso, aux terroristes », a déclaré M. Indattou.
Du 2 au 25 avril, les soldats des deux armées ont mené une opération conjointe appelée Taanli 3 – « alliance » ou « cohésion » dans la langue Gulmacéma parlée dans l’est du Burkina Faso – qui a abouti à la neutralisation d' »une centaine de terroristes », selon les deux états-majors.
Le Burkina Faso et son voisin le Niger sont confrontés depuis plusieurs années à des attaques djihadistes régulières et meurtrières, attribuées à des groupes djihadistes affiliés à l’organisation État islamique (IE) et à al-Qaïda.
Ils ont fait des milliers de morts dans les deux pays et des centaines de milliers de déplacés de leurs foyers.