Le changement climatique aggrave la situation humanitaire dans les pays africains touchés par des conflits (FMI)
Alors qu’elle ne pollue que faiblement l’atmosphère comparée aux autres continents, l’Afrique paie le plus lourd tribut lié au changement climatique. D’après le FMI, au-delà des conséquences des catastrophes naturelles, elle doit aussi assumer des retombées humanitaires.
Le changement climatique empire la situation humanitaire dans les pays africains touchés par des conflits. C’est ce qu’indique le Fonds Monétaire International dans son rapport intitulé « Défis climatiques dans les États fragiles et touchés par un conflit ».
Rendu public le mercredi 30 août, le document signale qu’en 18 ans, la situation des pays fragiles dans le monde et en Afrique ne s’est pas améliorée. Elle est entre autres due à la corrélation entre changement climatique et conflits, deux fléaux qui frappent de nombreux pays africains. D’après le FMI, en 2024, 21 pays africains devraient se trouver sur la liste des États fragiles et touchés par un conflit (FCS).
Le Fonds alerte également que d’ici 2060, le nombre de décès liés à des conflits dans les pays fragiles pourrait augmenter de près de 10% en proportion de la population. Il précise que 50 millions de personnes supplémentaires pourraient sombrer dans la famine sur la même période en raison du changement climatique.
« Les chocs climatiques augmentent l’intensité des conflits dans le monde, exacerbant ainsi leur fragilité. D’ici à 2040-59, ces pays seront confrontés 61 jours par an, à des températures supérieures à 35 degrés Celsius, contre seulement 15 jours pour les autres pays dans le cadre d’un scénario d’émissions élevées », détaille l’institution de Bretton Woods dans son rapport.
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Elle estime également que chaque année, le nombre de personnes touchées par des catastrophes naturelles dans les pays fragiles est 3 fois supérieur à celui des autres pays, et que 2 fois plus de personnes en pourcentage de la population se retrouvent déplacées en raison de ces catastrophes. « Les chocs climatiques exacerbent la fragilité en aggravant les conflits lorsque les groupes se disputent des ressources rares. Les partenaires internationaux doivent aider les FCS à s’adapter aux conditions météorologiques extrêmes, sinon, les retombées pourraient entraîner davantage de perturbations ».
Selon le tableau descriptif dressé dans ce rapport, 29 pays africains sur 55 sont présentés comme fragiles et touchés par un conflit sur la période allant de 2013 à 2022. Cependant, le Fonds établit une nette distinction entre les cas extrêmes et ceux les moins graves. En ce sens, 9 pays africains et 7 autres dans le monde sont en rouge depuis plusieurs années. 20 pays africains n’ont en revanche été indexés qu’une seule fois, à l’instar de 13 autres pays dans le monde.
Sur les 9 pays africains en rouge, la Somalie, la Centrafrique et la Libye sont les cas les plus extrêmes, avec une intensité de conflit supérieure à 95%. Les pays africains présentant la plus faible intensité sur la période 2013-2022 sont au nombre de 13.
Agence