Le cheval : Un vecteur de développement rural au Maroc

Dossier du mois

La Société Royale d’Encouragement du Cheval (SOREC) est une entreprise publique, créée en 2003 sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts. Depuis 2011, la SOREC met en œuvre la Stratégie Nationale de la Filière Équine qui vise à positionner le Maroc comme un pays du cheval, et la filière équine comme un moteur de développement économique, social, culturel et patrimonial.

La SOREC se positionne au centre de l’écosystème équin marocain au travers des quatre principales missions suivantes:

• L’encadrement de l’élevage et l’amélioration de la race chevaline dans les haras nationaux
• L’organisation des courses hippiques dans les hippodromes
• La gestion des jeux hippiques
• La réalisation et l’exploitation des infrastructures hippiques

Une nouvelle dynamique de croissance depuis 2011

Sur le plan de l’élevage, la SOREC accompagne les éleveurs à travers un dispositif complet de mesures : soutien financier, mise à disposition de semences, formation et conseil…. Les objectifs étant d’améliorer la génétique d’une part et d’augmenter l’effectif du cheptel équin d’autre part. Sur le plan quantitatif, le nombre de naissances de chevaux par an a augmenté de plus de 28% depuis 2011, sur les cinq principales races : Barbe, Arabe-Barbe, Pur-sang Anglais, Pur-sang Arabe et Anglo-Arabe. La SOREC a également renforcé significativement sa relation de proximité avec les éleveurs : outre les 5 haras nationaux et les 45 stations de monte qui les accueillent toute l’année, elle a créé une série d’évènements annuels qui lui permettent d’aller régulièrement à leur rencontre (caravanes de sensibilisation à travers tout le Royaume, journées de l’élevage équin,…).

Concernant la promotion des utilisations du cheval au Maroc, plusieurs projets ont vu le jour. La Tbourida, en tant qu’art équestre traditionnel majeur au Maroc y occupe une place de choix. La SOREC organise aujourd’hui, en partenariat avec la Fédération Royale Marocaine des Sports Equestres (FRMSE), près de 24 concours par an consacrés à cette discipline. Elle a créé en 2011 à Marrakech la première école au Maroc consacrée à l’enseignement des arts équestres modernes (voltige, liberté, dressage). La SOREC collabore également avec les acteurs privés des loisirs pour développer les utilisations du cheval.

La politique volontariste de sauvegarde du cheval Barbe a porté ses fruits : les effectifs ont augmenté de plus de 50% depuis 2011. La SOREC mène parallèlement différentes actions visant à développer les utilisations et débouchés pour le cheval Barbe et Arabe-Barbe, un point crucial pour l’essor de ces races. L’objectif est de l’introduire dans les disciplines pour lesquelles ce cheval a de très bonnes aptitudes (Tbourida, dressage, endurance, randonnée, voltige…). A titre d’exemple, Le Meeting National du cheval Barbe et Arabe-Barbe, un événement crée et qui se veut la vitrine par excellence des potentiels et débouchés de ces races, ainsi qu’une plateforme unique d’échanges et de rencontres entre les professionnels du secteur.

En ce qui concerne la filière «courses hippiques», l’objectif était de la professionnaliser, la structurer et la renforcer. Pour ce faire, la SOREC a travaillé sur différents axes depuis 2011 :

La professionnalisation de l’élevage, la formation, la mise à niveau des infrastructures, la refonte du programme des courses et la visibilité à l’international. En 2019, plus de 2 460 courses ont été organisées dans les 7 hippodromes du pays, 18 courses marocaines de Pur-sang Anglais ont été exportées sur le marché européen (prise de paris), et le Maroc a désormais son grand rendez-vous annuel, le Meeting International du Maroc, dont la 5ème édition s’est tenue en novembre 2019 à l’hippodrome Casa-Anfa.

Enfin, le dernier axe de travail majeur dans le déploiement de la Stratégie Nationale de la Filière Equine est celui portant sur les infrastructures. Haras nationaux et hippodromes ont été réaménagés, mis aux normes et modernisés. La SOREC a doté le Maroc d’installations hippiques compétitives et aux normes internationales. À titre d’exemple, le centre d’entrainement de Bouznika et l’hippodrome de Marrakech qui ont vu le jour en 2017 en plus du Parc des expositions d’El Jadida inauguré en 2015 sur un espace de 29 hectares et qui peut accueillir tous types de manifestations et de salons.

En somme, Les fondamentaux d’une filière équine performante et structurée ont été bâtis. Sur les cinq prochaines années, la SOREC compte les renforcer et capitaliser sur les acquis. A partir de 2021, la SOREC intègre la nouvelle stratégie du Plan Maroc Vert «Génération Green» 2020-2030. Cette nouvelle stratégie de développement vise à consolider les acquis de la filière équine des dix dernières années, tout en donnant la priorité à l’élément humain, pour faire émerger une classe moyenne agricole en mesure de jouer un rôle important dans l’équilibre socio-économique du milieu rural.