Le Club des magistrats réagit contre l’insécurité de la profession judiciaire actuelle
Le Club de magistrats professionnels a annoncé son intention d’élaborer un document exigeant le renforcement de la sécurité professionnelle des juges, en les invitant à approuver ce document lors de la prochaine séance du Conseil National. Cette annonce est due à la décision de démission de quelques juges. Le Club a mandaté son bureau exécutif de proposer une solution afin de renforcer la sécurité dans la profession.
Lors de la troisième session ordinaire du Conseil National du Club des magistrats, le Club a souligné qu’il existe un risque que la confiance des juges dans la gestion de leur statut professionnel soit ébranlée, avec des avertissements selon lesquels l’indépendance des juges et celle du pouvoir judiciaire en seraient indirectement affectées.
Cependant, le Club a indiqué que cette situation précaire de l’insécurité de la profession à pousser de nombreux juges à quitter leur profession.
A cet égard, le Club a révélé que toute déstabilisation de la confiance des juges dans la gestion de leur situation professionnelle affecterait leur confiance d’une manière qui pourrait indirectement affecter leur indépendance et celle de l’autorité judiciaire qu’ils représentent. En plus, il affirme sa position ferme et met en priorité à élever les indicateurs d’intégrité, de droiture, de sérieux, de courage et d’indépendance, et de travailler à garantir que les juges qui possèdent ces qualités soient récompensés et investis en tant que capital immatériel au sein de l’autorité judiciaire, selon une note du Club.
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Le Conseil a exprimé sa disposition à utiliser toutes les formes d’expression qu’il jugera appropriées pour renforcer la « sécurité professionnelle » des juges. En ajoutant, dans ce contexte, que parmi les points qu’il a abordés figurait un point visant à soumettre les démissions collectives aux membres des instances nationales du « Club des juges marocains » (le Bureau exécutif et le Conseil national), en signe d’inquiétude face à l’état de tension qui prévaut dans le secteur judiciaire, d’une part, et la réduction du rôle des associations professionnelles de juges dans l’activation des principes de coopération et de participation à la mise en œuvre des plans de réforme, d’autre part. La prise de cette décision a été reportée à la prochaine session.
Par ailleurs, le club des magistrats prévoit d’organiser un atelier pour évaluer le système de recours contre les décisions du Conseil supérieur de la magistrature, et étudier en même temps s’il y a un besoin urgent de créer un Conseil d’État, conformément à la volonté royale exprimée le 15 décembre 1999.
En raison d’une forte augmentation constante des procédures disciplinaires contre les juges du royaume, le Club a exprimé ainsi ses craintes concernant la baisse du sentiment de sécurité professionnelle dans la profession judiciaire. Dans ce sens, il exprime sa solidarité inconditionnelle avec le professeur Afif El-Bakali, compte tenu de son intégrité, de sa droiture, de sa compétence et de sa défense de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Enfin, le Club réaffirme son engagement pour défendre l’indépendance de la justice et les droits, la dignité et l’indépendance des juges, conformément aux exigences de la Constitution, de la loi et des Hautes Directives Royales, ainsi que toutes les chartes et déclarations internationales pertinentes.