Le CMC passe au crible l’environnement économique du Maroc
Le Centre marocain de conjoncture indique que les prévisions de croissance pour l’année 2025 sont à la hausse, avec une perspective de +5,4%. Cette prévision de croissance repose sur des paramètres impondérables en dehors de la sphère économique, qui vont tirer la croissance du Royaume vers le haut. Cependant, la baisse de l’activité agricole induira un niveau d’inflation élevé.
En 2025, le taux de croissance devrait atteindre 5,4%, selon le Centre marocain de conjoncture (CMC). Des facteurs impondérables en dehors de la sphère économique auront tendance à influencer la croissance du Royaume.
En 2024, le CMC table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 3,8%, contre 2,9% en 2023. Cependant, la baisse significative de l’activité agricole conduit à un niveau d’inflation élevé. Par ailleurs, le solde commercial déficitaire s’est réduit de 7,5% entre 2022 et 2023, passant de 309 milliards de dirhams à 286 milliards de dirhams.
Quant au taux de couverture, indicateur du commerce international qui mesure l’équilibre des échanges et l’indépendance économique d’un pays, il peut être global ou spécifique à un type de produit. On note une appréciation de 2 points en un an, pour atteindre 60,1% à fin 2023. On observe une légère baisse des importations. En effet, lorsque le taux de couverture est inférieur à 100, la balance commerciale est déficitaire. On dit alors que le solde commercial est négatif.
L’augmentation des prix n’est pas le problème en soi, mais plutôt la vitesse à laquelle ils progressent en comparaison avec les revenus. Si les prix augmentent de 6% et les salaires de 3%, tout le monde s’appauvrit. Des économistes de l’université de Chicago ou du FMI suggèrent qu’en dessous de 8 à 10%, le taux d’inflation n’a aucune corrélation avec le taux de croissance. Historiquement, les phases d’activité forte comme les Trente Glorieuses se sont accompagnées d’une certaine inflation. La boucle prix-salaire (les prix augmentent, puis les salaires, puis les prix, et ainsi de suite) pourrait amener à l’hyperinflation. Cependant, l’inflation engendre rarement l’hyperinflation. L’inflation doit être surveillée, c’est une évidence. Mais elle ne doit pas être agitée comme un épouvantail lorsqu’il s’agit d’augmenter les bas salaires ou de mettre en place des plans de relance.
La production de richesse d’un pays sur une année est un indicateur phare de l’économie. La mesure du PIB et celle de son évolution (la croissance économique) sont des indicateurs purement quantitatifs et donc par définition limités.