Le confinement a changé les habitudes de paiement des Français
Les longues semaines de confinement ont eu comme conséquence un changement des habitudes de paiement des Français, affirme, mardi, Banque de France qui fait état d’une hausse « spectaculaire» du paiement dématérialisé.
«Le confinement a été un accélérateur de tendances qui préexistaient dans le changement des habitudes de paiement des Français», a déclaré François Villeroy de Galhau, le gouverneur de l’institution, lors d’une conférence de presse de présentation du dernier rapport de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement.
Plus précisément, «le confinement a stimulé le recours à des modes de paiement dématérialisés» et numériques, par opposition aux moyens de paiement «physiques» que sont notamment le paiement par carte en mode contact, les chèques, les billets ou les pièces, a ajouté le gouverneur de la Banque centrale.
Ainsi, le volume des moyens dématérialisés et numériques a gonflé durant le confinement pour représenter jusqu’aux deux tiers des opérations de paiement, hors usage des espèces. Après le déconfinement, il est redescendu à 60% environ, soit davantage que la part de 50% mesurée par la Banque de France en 2018, a-t-il dit.
«Pendant le confinement, la vente à distance a très fortement augmenté. Après le confinement, (…) la vente à distance a eu plutôt tendance à revenir à son niveau d’avant, par contre l’augmentation du mode (de paiement par carte) sans contact, avec le relèvement de 30 à 50 euros, est spectaculaire», a souligné François Villeroy de Galhau.
Le gouverneur de la Banque de France a également souligné la sécurité de ce mode de paiement. Alors qu’il est encore trop tôt pour dresser un bilan définitif de cette tendance, «il ne nous remonte pas aujourd’hui de la part des réseaux bancaires ou des associations de commerçants le sentiment d’une augmentation de la fraude», s’est-il félicité.
Selon Banque de France, en 2019, «le niveau de fraude observé sur les paiements émis en France est resté maîtrisé sur l’ensemble des instruments de paiement, à l’exception du chèque».
«Alors que la carte reste de loin le moyen de paiement scriptural le plus utilisé et compte pour 60% du nombre d’opérations scripturales, son taux de fraude reste stable et proche de son plus bas niveau historique, à 0,064 %», souligne l’institution.