Le déficit commercial pourrait combler par une bonne campagne céréalière
Le Maroc a enregistré un déficit commercial de plus de 72 milliards de dirhams au cours des trois premiers mois de 2023 avec plus de 13,5% de plus qu’à la même période l’an dernier, selon les chiffres de l’Office des changes. Ces estimations interviennent au moment où le Maroc s’attend à une augmentation de 62% de la récolte des principales céréales par rapport à l’année dernière, de quoi combler le déficit.
Les importations ont augmenté de 10,1% à plus de 182 milliards de dirhams, principalement en raison de la hausse de la demande de biens d’équipement, de biens de consommation, de produits énergétiques et alimentaires. Les exportations ont augmenté moins rapidement : de 8 % à près de 110 milliards de dirhams. Les principaux secteurs d’exportation étaient les automobiles, l’électronique et l’électricité, ainsi que les textiles et le cuir.
Le rapport entre les exportations et les importations est tombé à 60 %. Un an plus tôt, c’était encore plus de 61 %. L’office des changes note que les importations de produits bruts et de produits semi-finis ont en fait diminué.
Ce creusement peut être comble par les bonnes prévisions de récolte du secteur céréalier en hausse de 62 % par rapport à 2022 où le ministère de l’Agriculture prévoit que pour la campagne 2022/2023, une production estimée à 55,1 millions de quintaux (Mqx) est attendue pour le blé, l’orge et le blé dur, grâce à une augmentation de 2,8% des surfaces emblavées.
Selon les prévisions, la production attendue sera répartie entre le blé tendre (29,8 Mqx), le blé dur (11,8 Mqx) et l’orge (13,5 Mqx). Quatre régions – Fès-Meknès, Rabat-Salé-Kénitra, Grand Casablanca-Settat et Tanger-Tétouan-Al Hoceima – représenteront 82,9% de la production nationale.
Le ministère souligne que la campagne agricole s’est accompagnée de conditions climatiques défavorables, avec des précipitations tardives et une pénurie d’eau qui ont affecté négativement les cultures et les pâturages d’automne. Néanmoins, les quantités de précipitations de novembre 2022 à fin février 2023 étaient concentrées.
Fin avril, les précipitations totales étaient de 207 mm, soit une baisse de 36 % par rapport à une année normale (322 mm), mais une augmentation de 13 % par rapport à la campagne agricole précédente (184 mm) sur la même période un an plus tôt. Le pourcentage d’occupation des barrages le 27 avril était de 33%, contre 31% à la même période de la campagne précédente.
Des conditions favorables en 2022 ont cependant assuré une bonne floraison, indiquant un retour à une production normale d’agrumes et d’olives. Les conditions climatiques dans le sud de l’Atlas indiquent également une augmentation de la récolte de dattes par rapport à l’année dernière.
La production de légumes de printemps a entraîné une reprise du marché des légumes les plus importants, à savoir les tomates, les oignons et les pommes de terre.