« Le dernier combat du captain Ni’mat », une réédition d’un roman de Feu Mohamed Leftah
Dans le cadre de sa collection dédiée à la réédition de certains ouvrages de Mohamed Leftah, La Croisée des Chemins publie « Le dernier combat du captain Ni’mat », qui a reçu le Prix Littéraire La Mamounia en 2011.
À propos du livre
« La beauté comme révélation tardive, comme promesse et menace à la fois, la beauté consolante et inquiétante, une et multiple, chatoyante, mystérieuse, ambiguë, indécidable. »
Comme d’habitude chez Leftah, le texte est court, brillant, admirablement écrit dans le genre chantourné, plein de charme, d’humour et d’insolence. C’est un peu une curiosité littéraire, le clin d’œil d’outre-tombe d’un Voltaire oriental trop tôt disparu.
Livres Hebdo – décembre 2010
Couronné par le prix de la Mamounia, «Le dernier combat du captain Ni’mat» est considéré par les critiques littéraires comme l’un des meilleurs romans de l’écrivain et de l’année 2010. Le livre raconte l’histoire du capitaine Ni’mat, réserviste de l’armée égyptienne désœuvré et vieillissant et qui tue le temps dans un club privé du Caire. Son existence monotone est subitement bouleversée par un jeune domestique nubien. Il cède à la tentation et savoure, en cachette de son épouse et son entourage, son nouvel amour. Dans un pays de plus en plus intégriste, cette passion va le conduire à la déchéance et à la vindicte de la société.
L’Économiste – novembre 2011
À propos de l’auteur
Né en 1946 à Settat, Mohamed Leftah fait ses études à Casablanca et se dirige par la suite dans une carrière scientifique ; il étudie à Paris dans une école d’ingénieurs en travaux publics. En 1972, il revient au Maroc, devient informaticien puis journaliste littéraire au Matin du Sahara et au Temps du Maroc.
Il commence sa carrière d’écrivain dans les années 1990, avec la parution en 1992 de Demoiselles de Numidie (Éditions de l’Aube). Il renonce ensuite à publier ses textes jusqu’à ce que Salim Jay le fasse découvrir auprès des Éditions de la Différence qui éditeront le restant de son œuvre à partir de 2006, dont Au bonheur des limbes, Une fleur dans la nuit ou encore Un martyr de notre temps. Mohamed Leftah meurt en 2008 en Égypte où il vivait depuis l’an 2000.
Le style de Mohamed Leftah
Souvent décrit comme étant une figure emblématique de la littérature marocaine, Mohamed Leftah demeure sans doute l’un des plus grands écrivains, capable d’avoir su intégrer dans son œuvre le pluralisme des modes de vie et de pensée de nos sociétés contemporaines. Son style particulier a été salué par les critiques littéraires dont Salim Jay qui l’a qualifié de « styliste à la Genet. Voluptueux interprète des pulsions et des passions, il nous révèle la société marocaine à la lumière du désir sexuel ». Dans un article paru sur le journal Le Monde en novembre 2007, on peut lire : « Mohamed Leftah n’a qu’une certitude ‘’ la littérature a toujours été et peut être encore une promesse de bonheur’’[1], et préconise un seul remède ‘’Le roman contre la barbarie. Nous n’avons pas d’autres armes’’[2] ».
Le choix de La Croisée des Chemins
C’est parce que l’un des piliers fondateurs de la ligne éditoriale de La Croisée des Chemins est la liberté d’expression qu’elle a tenu à faire de cette nouvelle collection un événement à part entière. De 2018 à 2020, les publications de quelques ouvrages de Feu Mohamed Leftah sont diffusées dans tout le pays. Une occasion de rendre hommage à ce talent rare de la littérature marocaine à l’écriture splendide et au service d’une pensée libre et d’une sensibilité poétique et à fleur de peau.
Pour cette collection, et afin de mettre en valeur ces parutions, La Croisée des Chemins a opté pour un graphisme au style moderne et contemporain, que ce soit dans le choix iconographique, dans la typographie ou dans les couleurs, afin d’évoquer l’univers particulier de Mohamed Leftah.
Sont déjà parus dans le cadre de cette collection : Une chute infinie en 2018, Au bonheur des limbes en 2019, L’Enfant de marbre en 2020.
« Nous espérons que cette série de publications rencontrera des lecteurs qui pourront découvrir ou redécouvrir un écrivain au talent sûr et dont la plume manie de manière subtile la langue française pour nous conter des histoires qui ont souvent des allures de quêtes initiatiques. C’est en même temps une bouffée d’oxygène littéraire et une plongée dans l’esprit de l’auteur. Il ne faut pas oublier que Feu Mohamed Leftah était un grand homme de culture et, pour reprendre la formule d’un magazine littéraire français à son égard, avait des références qui allaient d’Ibn Battûta à Rimbaud, Levinas ou Todorov. C’est une réelle fierté pour moi en tant qu’éditeur de publier cette collection. »
Abdelkader Retnani,
Directeur de La Croisée des Chemins
[1] L’Enfant de marbre de Mohamed Leftah, Editions La Croisée des Chemins, 2020
[2] Un martyr de notre temps de Mohamed Leftah, Éditions La Différence, 2007