Le développement humain serait loin d’être le point fort du Maroc, selon l’IDH
Alors que le Maroc se démarque, cette année, par son classement Doing Business, il paraît qu’il a encore du retard à rattraper en termes de développement humain. En effet, le Royaume est classé 121ème sur 189 pays dans l’Indice de développement humain (IDH) 2019, d’après le programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Certes, le Royaume a gagné deux places dans l’Indice de développement humain (IDH) du PNUD en 2019, mais il reste 121ème sur 189 pays, avec un score de 0,676.
Placé dans la catégorie des pays à «développement humain moyen », le Maroc est devancé également par les pays voisins. Au niveau du Maghreb, l’Algérie est au 82e rang et la Tunisie au 91e rang. Alors qu’au niveau régional, six autres pays africains sont mieux classés que le Royaume.
Le document fait état d’un niveau d’inégalité élevé, « seulement 5% de la population marocaine vit en dessous du seuil de la pauvreté, avec plus de 1,90 $ par jour ». Selon la même source, « 19% des Marocains souffrent de pauvreté multidimensionnelle ».
Les femmes semblent subir la grande part d’injustice, selon le PNUD, « les femmes exerçant des tâches domestiques non rémunérées sont 7 fois plus nombreuses que les hommes », parce qu’elles passent 20,8% de leur journée au « travail domestique non rémunéré ».
L’agence onusienne avance que le revenu national brut par femme est de 3.012 dollars par an, contre 12.019 dollars pour chaque homme, soit un écart de 9.007 dollars. Le rapport indique également que le taux d’activité des femmes est nettement moins que celui des hommes, soit 21,4% contre 70,4%.
En terme d’accès à l’éducation, le ratio de la scolarisation des filles par rapport aux garçons est de 0,83 pour le préscolaire, 0,95 pour le primaire et 0,89 pour le secondaire.
Dans le même registre, l’IDH indique que 29% seulement des femmes âgées de plus de 25 ans ont au moins complété leurs études secondaires, contre 35,6% pour les hommes.
Sur le volet de la mortalité maternelle, le PNUD estime que 121 est le nombre de décès pour chaque 100.000 naissances.
Par ailleurs, les experts du PNUD, notent que « ces inégalités de développement humain constituent une entrave à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 ». Les raisons sont les suivantes : « elles ne se résument pas à des écarts de revenus et de richesses, et l’on ne peut en rendre compte au moyen de simples indicateurs synthétiques unidimensionnels. Elles détermineront aussi les perspectives de ceux et celles qui seront peut-être encore vivants au XXIIe siècle ».
En revanche, le rapport soutient qu’il est possible de « combattre les inégalités », mais la tâche n’est pas aisée. Pour le PNUD, « Elle suppose de déterminer quelles inégalités sont importantes pour le développement humain, mais aussi de mieux comprendre les schémas d’inégalités et leurs déterminants ».