Le « Fonds Mohammed VI pour l’investissement », acteur majeur pour le financement des secteurs productifs
Le « Fonds Mohammed VI pour l’investissement » se positionnera comme un acteur majeur pour le financement de l’ensemble des secteurs productifs et des grands projets structurels dans le cadre de partenariats public-privé, a indiqué l’universitaire Mohammed Belkasseh.
Cette structure, à laquelle SM le Roi a décidé de donner le nom de « Fonds Mohammed VI pour l’Investissement » dans Son Discours adressé, vendredi, au parlement à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 5ème année législative de la 10ème législature, sera dotée de la personnalité morale amenée à instaurer ses propres organes de décision et à donner l’exemple en matière de gouvernance, d’efficacité et de transparence, a souligné le consultant financier et professeur à l’école nationale de commerce et de gestion (ENCG) de Settat, dans une déclaration à la MAP.
Le Souverain précise que quinze milliards de dirhams du budget de l’Etat seront affectés audit Fonds, a ajouté M. Belkasseh, relevant que cela garantira à la fois le financement de départ en plus de l’assurance requise aux yeux des partenaires marocains et étrangers en vue d’accompagner l’ensemble de ses actions en participant en projets d’investissement soutenant le plan de dynamisation ainsi que son impact socio-économique et environnemental.
Le « Fonds Mohammed VI pour l’Investissement » se basera donc, quant à ses engagements, sur des caisses sectorielles spécialisées dressées par ordre de priorité selon les actions immédiates requises, notamment, la restructuration de l’industrie, l’innovation, les secteurs prometteurs à fort potentiel, le soutien aux PME, les infrastructures, le tourisme et l’agriculture, a t-il précisé, notant que cette dernière, renoue avec sa vocation de vraie niche de création de la valeur ajoutée et d’emploi.
« C’est ainsi que le discours met en exergue la nouvelle stratégie agricole rappelant la mise à disposition d’un million de terres agricoles collectives pour le compte des investisseurs et des ayants droit », a soutenu l’universitaire, faisant savoir que ceci représente une capacité d’investissement d’environ trente-huit milliards de dirhams sur le moyen terme en mesure de réaliser une valeur ajoutée supplémentaire d’environ deux pour cent du PIB annuellement tout en valorisant la production nationale et facilitant l’insertion professionnelle dans le monde rural.
Par ailleurs, M. Belkasseh a souligné que le discours royal recèle la suite logique de la vision pragmatique de Sa Majesté le Roi présentée lors du Discours du Trône du 29 juillet dernier, ajoutant que le Souverain fait part de l’état d’avancement du plan de relance post-Covid, permettant à la fois de dépasser la crise actuelle en minimisant son impact et de préparer les conditions pour asseoir le modèle de développement escompté.
« Par conséquent, l’optique de la dynamisation de l’économie est retenue comme un axe prioritaire. Le Royaume compte focaliser toute son attention sur les actions à forte valeur ajoutée à même d’apporter une forme d’assurance quant à la croissance économique du pays. C’est dans ce cadre que le plan de relance entend soutenir les secteurs productifs tout en portant une attention particulière à la PME marocaine. Cette dernière jouerait alors parfaitement son rôle de catalyseur de l’investissement créateur de la richesse et de l’absorption du chômage », a dit le consultant financier. Il a, en outre, fait remarquer que cet élan de développement économique majeur n’est pas sans écarter l’action structurelle quant au domaine social, notant que le Souverain rappelle, de ce fait, le lancement de l’initiative nationale majeure portant sur la généralisation de la couverture sociale, et laquelle venant redresser l’ensemble des dysfonctionnements révélés par la crise sanitaire.
De ce fait, le Discours Royal éclaire quatre points majeurs, à savoir la généralisation de l’AMO pour environ vingt-deux millions de nouveaux bénéficiaires au plus tard à fin 2022, la généralisation des allocations familiales en vue de comprendre sept millions d’enfants en âge de scolarité en bénéficiant à environ trois millions de familles, l’élargissement de l’adhésion au système de retraite à environ cinq millions de Marocains supplémentaires et la généralisation de l’indemnité pour perte d’emploi au profit des Marocains ayant un emploi régulier, a précisé M. Belkasseh.
Et d’ajouter que « l’ensemble de ces efforts seraient alors couronnés par l’ouverture d’un dialogue national élargi dans l’optique de la création d’une instance de coordination et de supervision des systèmes de sécurité sociale du pays ».
M. Belkasseh a également noté que le Discours Royal attire l’attention sur deux clés de succès majeurs de la nouvelle stratégie ainsi adoptée. « D’abord, le rappel du pacte national constructif entre l’Etat et l’ensemble de ses partenaires socio-économiques. Ensuite, le contexte du redressement des institutions et des entreprises publiques en vue d’en faire un vrai levier et non un obstacle au développement ».
« Ces dernières sont appelées à donner l’exemple de l’application des règles de bonne gouvernance via l’agence nationale précédemment évoquée en charge du suivi et de l’évaluation de leurs performances », a t-il conclu.
Avec MAP