Le Fonds mondial pour la nature s’alarme de l’ampleur croissante de la pollution plastique marine

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a tiré mardi la sonnette d’alarme quant à l’ampleur croissante de la pollution plastique marine qui a atteint « toutes les parties des océans« , appelant à s’engager rapidement en faveur d’un traité sur les plastiques.

Cette pollution « a atteint toutes les parties des océans, de la surface aux grands fonds marins, des pôles aux côtes des îles les plus isolées, et se retrouve du plus petit plancton à la plus grosse baleine», a fait constater le WWF dans un rapport consacré aux impacts de la pollution plastique sur les océans, la biodiversité et les écosystèmes marins.

Selon les estimations, entre 19 et 23 millions de tonnes de plastiques arrivent chaque année dans les eaux de la planète, dont une bonne partie finissent en mer.

Un danger croissant, même si le WWF reconnaît un manque de données sur d’éventuelles répercussions sur les humains de cette présence de produits aux composants chimiques.

→ Lire aussi : Déchets plastiques: les Etats-Unis premier pollueur mondial

Les produits sont pour une bonne part des plastiques à usage unique, que de plus en plus de pays interdisent mais qui constituent toujours plus de 60% de la pollution marine. Ils se dégradent au fur et à mesure de leur séjour dans l’eau, devenant de plus en plus petits, jusqu’au « nanoplastique » d’une taille inférieure au micromètre (millième de millimètre).

Pour Eirik Lindebjerg, responsable du dossier plastique au WWF, « nous atteignons un point de saturation pour les écosystèmes marins qui fait peser une menace non seulement sur des espèces données mais affecte tout l’écosystème ».

«Ce que nous montrons dans ce rapport c’est qu’il y a une limite à la pollution que peuvent absorber nos écosystèmes», poursuit l’expert.

Limite déjà atteinte côté microplastiques en plusieurs points du globe pointe le WWF, notamment en Méditerranée, dans les mers Jaune et de Chine orientale (entre la Chine, Taïwan et la péninsule coréenne) et dans la banquise arctique.

«Nous devons considérer la question comme celle d’un système fini qui n’absorbe pas le plastique et c’est pourquoi nous devons aller vers zéro émissions, zéro pollution, aussi vite que possible», insiste Eirik Lindebjerg. Car chercher à nettoyer les océans est «extrêmement difficile et cher» et il est bien moins coûteux et efficace d’agir en amont.

Le Fonds plaide en conséquence pour le lancement rapide de pourparlers en vue de l’élaboration d’un accord international sur le plastique, un sujet qui sera au menu d’une réunion de l’ONU sur l’environnement, du 28 février au 2 mars à Nairobi. Pour le WWF, un accord devrait a minima aboutir à des standards mondiaux de production et de «recyclabilité» réelle.

(Avec MAP)

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