Le gazoduc d’hydrogène entre le Maroc et l’Europe estimé à 4 millions de dollars
L’initiative d’un gazoduc d’hydrogène reliant le Maroc à l’Europe représente un projet ambitieux et visionnaire qui pourrait transformer le paysage énergétique de la région. Avec le soutien de la France, ce projet pourrait non seulement renforcer les liens économiques entre le Maroc et l’Europe, mais aussi jouer un rôle clé dans la transition vers des sources d’énergie plus propres et durables.
Le concept proposé par Reda Hamdoune, directeur exécutif de Nareva, envisage la construction d’un pipeline d’hydrogène vert s’étendant de Dakhla, au Maroc, jusqu’au nord de l’Europe. Ce gazoduc transporterait de l’hydrogène produit de manière écologique, utilisant des sources d’énergie renouvelables telles que le solaire et l’éolien, abondantes dans la région de Dakhla. L’objectif est de fournir de l’hydrogène à des prix compétitifs, en profitant de la position géographique stratégique du Maroc comme porte d’entrée vers l’Europe.
L’hydrogène vert, considéré comme une source d’énergie de l’avenir, offre plusieurs avantages. Il ne produit pas de CO2 lors de sa combustion, ce qui en fait une alternative propre aux combustibles fossiles. De plus, il peut être stocké et transporté sur de longues distances, ce qui le rend idéal pour les pays qui cherchent à diversifier leurs sources d’énergie et à réduire leur dépendance aux hydrocarbures.
Cependant, le projet soulève des défis significatifs, notamment en termes d’investissement. Les coûts d’infrastructure sont estimés entre 2,5 et 4 millions de dollars américains par kilomètre, ce qui nécessitera l’attraction de milliards de dollars d’investissements pour développer une chaîne d’hydrogène vert. Pour atténuer ces coûts, Reda Hamdoune suggère de connecter ce gazoduc au projet de gazoduc Nigeria-Maroc, qui traverse déjà 13 pays africains.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a exprimé son intérêt pour une coopération dans le domaine de l’hydrogène vert avec le Maroc. Cette coopération pourrait s’étendre à d’autres secteurs énergétiques, tels que le stockage de l’hydrogène, les terminaux chimiques et la mobilité durable, qui sont cruciaux pour une transition énergétique réussie.
Le transport représente près de 40% de la consommation finale d’énergie. Par conséquent, le développement de solutions de mobilité durable, telles que les véhicules à hydrogène, pourrait avoir un impact significatif sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le gazoduc d’hydrogène pourrait donc devenir un élément essentiel de la stratégie énergétique du Maroc et de l’Europe, favorisant une économie basée sur des énergies renouvelables et une réduction des émissions de carbone.
Quelles pourraient être les stratégies efficientes pour le Maroc ?
Le Maroc, avec l’appui de la Banque africaine de développement, envisage de devenir un leader dans le domaine de l’hydrogène vert. Pour ce faire, il établit des partenariats stratégiques, notamment avec le Nigeria, pour étendre le gazoduc Nigeria-Maroc à l’hydrogène vert.
Pour séduire les investisseurs, le Maroc offre des incitations financières attractives, telles que des réductions fiscales et des subventions. Un cadre réglementaire stable et favorable est également mis en place pour assurer la viabilité à long terme des investissements dans les infrastructures énergétiques.
Le projet promet des avantages économiques considérables, comme la création d’emplois et le développement industriel, positionnant le Maroc comme un pionnier de l’hydrogène vert.
L’intégration avec des infrastructures existantes, comme le Gazoduc Maghreb-Europe, est prévue pour réduire les coûts et augmenter l’efficacité. La sécurité de l’approvisionnement en hydrogène vert est une priorité pour garantir la stabilité de la chaîne d’approvisionnement énergétique. Des investissements sont également prévus dans la recherche et le développement pour améliorer les technologies de l’hydrogène.
En combinant ces stratégies, le Maroc crée un environnement propice aux investissements et s’affirme comme un acteur clé du marché de l’hydrogène vert. La Banque mondiale reconnaît l’importance de ces efforts pour la transition énergétique mondiale.