Le gouvernement français appelle les «Gilets jaunes» à ne pas manifester samedi
Le porte-parole du gouvernement français, Benjamin Griveaux, a appelé jeudi les «Gilets jaunes», un mouvement né sur les réseaux sociaux, à ne pas manifester samedi, précisant toutefois que l’exécutif n’a pas à ce stade décidé d’interdire les manifestations lors de cette journée sur tout le territoire français.
Maintenant que la colère des «Gilets jaunes» s’est «exprimée», a été «entendue» par le gouvernement, et qu’il y a «répondu», «ce que nous vous demandons, en responsabilité, c’est d’être raisonnables samedi et de ne pas aller manifester», a affirmé M. Griveaux sur la chaine d’information en continu CNews.
«A ce stade, nous n’avons pas décidé d’interdire les manifestations qui se tiennent samedi» dans toute la France, a-t-ajouté estimant cependant qu’ «il n’est pas raisonnable de manifester vu l’ampleur de la mobilisation des forces de l’ordre ces dernières semaines et au regard de l’attentat de mardi dans le centre-ville de Strasbourg».
Le gouvernement français a annoncé, mercredi, le renforcement du dispositif sécuritaire sur tout le territoire français.
«Dans les jours qui viennent, 1.800 personnes supplémentaires vont être mobilisées pour assurer la sécurité après l’attaque de Strasbourg», a indiqué le premier ministre Edouard Philippe.
Dans le détail, 500 militaires de l’opération Sentinelle ont déjà été mobilisés. 1300 viendront s’ajouter sur le terrain. «La détermination du gouvernement est totale», a assuré le chef du gouvernement français dans des déclarations relayées par les médias.
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Le ministre de l’écologie, du Développement durable et de l’Énergie, François de Rugy, a considéré également que «le temps est venu de cesser les manifestations» des «Gilets jaunes» dont la mobilisation dure depuis la mi-novembre.
S’exprimant dans le même sens, le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a estimé qu’il fallait «maintenant que le mouvement des Gilets jaunes s’arrête» compte tenu des «réponses massives» de l’exécutif aux revendications sur le pouvoir d’achat «fondatrices» de cette mobilisation.
«Sur la question fondatrice du mouvement qu’est le pouvoir d’achat, des réponses honnêtement massives ont été données», «des choses de court terme ont été mises sur la table», et il faut maintenant «que nous retrouvions le chemin du dialogue», a-t-il affirmé sur France Inter.
Lundi dernier, le président Emmanuel Macron avait annoncé une série de mesures visant la valorisation du pouvoir d’achat des travailleurs dont les «Gilets jaunes» font leur cheval de bataille depuis quatre semaines.
Au nombre des mesures annoncées, le chef de l’Etat français a cité une augmentation du SMIC de 100 euros par mois dès 2019 et, le retour des heures supplémentaires défiscalisées. Il a appelé également les employeurs à verser une prime aux salariés en fin d’année et annoncé l’annulation de la hausse de la Contribution sociale généralisée (CSG) pour les retraités gagnant moins de 2000 euros par mois.
L’acte IV de la mobilisation des «Gilets jaunes», ce mouvement né sur les réseaux sociaux pour protester contre la politique fiscale et sociale du gouvernement, avait rassemblé, samedi dernier, quelque 136.000 manifestants partout dans le pays.