Le Grand Atlantique face aux défis de l’insécurité alimentaire et du changement climatique
La crise climatique, associée à la perte de biodiversité, est le plus grand défi auquel notre monde est confronté. L’augmentation des températures moyennes mondiales a un effet profond sur notre climat et ses effets menacent de s’aggraver les années à venir. Ce cheval de bataille accroît l’importance de la coopération internationale pour contourner la crise climatique. Dans cette perspective, le panel dresse depuis l’espace atlantique, un état des lieux sur la coopération internationale en matière de régulation des émissions de gaz à effet de serre, revient sur les recommandations de la COP 27, avec un focus sur la mise en place d’un fonds de dédommagement pour les pays en voie de développement, puis explore les différentes voies de coopération possibles pour remédier à un phénomène qui prend des proportions extrêmement inquiétantes.
Les intervenants dans le cadre du présent panel ont été unanimes quant au caractère crucial de la question du changement climatique et l’urgence d’agir. « Les gens qui sont au pouvoir aujourd’hui, c’est-à-dire nous ici dans la salle, sont la dernière génération qui doit agir a encore la possibilité d’agir. Nous avons les solutions pour rendre la planète vivable », considérera Andreas Kraemer, fondateur de l’Institut écologique.
Le continent africain risque encore plus de souffrir des effets du changement climatique, alertera Hafez Ghanem, Senior Fellow, Policy Center for the New South. « Il y a 230 millions de personnes dans des foyers de famine qui souffrent de la faim et de la sous-alimentation. C’est le nombre le plus élevé jamais constaté depuis que la FAO et le PAM ont commencé à produire leur rapport, il y a dix ans. Sur ces 230 millions de personnes, plus des deux tiers se trouvent en Afrique », exliquera-t-il.
Néanmoins, il existe des exemples en Afrique de pays qui font des progrès considérables en matière de transition énergétique et de sécurité alimentaire, comme rappelé par Saïd Mouline, PDG de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique : « Il est clair que nous pouvons atteindre cette sécurité alimentaire sur notre continent parce que nous avons tous les outils pour la fertilisation, la fertilisation durable, la fertilisation abordable et ce qui est fait actuellement, c’est d’aider les petits agriculteurs. Tous les outils de fertilisation durable et abordable sont disponibles (Groupe OCP). Dans ce domaine, ce que nous avons, c’est une volonté politique forte, qui inclut tous les secteurs, dans une approche de la question du changement climatique », indiquera-t-il.
En ce qui concerne le défi de la coopération climatique, le manque de gouvernance mondiale apparaît comme le principal obstacle à une coopération internationale efficace face au phénomène du changement climatique, comme l’a exprimé Miguel Ángel Moratinos, Haut Représentant pour l’Alliance des civilisations des Nations unies, Espagne. « Dans les objectifs de développement durable, la lutte contre la pauvreté et la faim est l’objectif 1 et 2. La lutte contre le changement climatique est l’objectif 13. Qu’est-ce qui est le plus important ? Le changement climatique, la sécurité alimentaire, l’éducation, les villes, lequel ? Nous faisons de graves erreurs, que nous devons rectifier, car c’est la gouvernance mondiale qui est la plus importante », se demandera-t-il.