Le groupe Nissan n’arrive toujours pas à choisir son nouveau PDG
Saad Bouzrou
Le groupe a réuni, ce lundi, un conseil d’administration avec son allié Renault en vue de nommer un successeur à Carlos Ghosn. Le climat tendu des discussions n’est pas très prometteur.
Un mois presque après l’arrestation et la mise en examen de Carlos Ghosn pour dissimulation de revenus, l’état des relations entre Nissan et Renault n’est toujours pas au beau fixe.
Après la tenue du Conseil d’administration, aucun accord n’a été conclu entre les deux partenaires. Le nom d’un certain M.Saikawa avait manifestement circulé dans les médias nippons, en revanche tous ont décidé de reporter cette succession. « Cela ralentit les choses, mais ce n’est pas la fin du monde. Mieux vaut ne pas se précipiter », souligne un responsable après la fin des discussions.
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Renault veut maintenir Carlos Ghosn dans ses fonctions de PDG du constructeur français en s’appuyant sur un rapport préliminaire interne du Groupe qui a conclu à la conformité de sa rémunération pour la période 2015-2018. Ce rapport confirme, selon Renault, qu’il n’y a aucune anomalie dans les revenus de Carlos Ghosn. Toutefois, ce dernier est soupçonné d’avoir certifié, en tant que PDG de Nissan, des rapports financiers tout en sachant qu’ils comportaient des inexactitudes concernant ses propres revenus.
Pourtant, la lettre envoyée, vendredi dernier, par Thierry Bolloré –Directeur-adjoint du groupe Renault- laisse entendre que le constructeur français ne restera pas sans rien faire. Selon des médias français, le patron de Michelin, Jean-Dominique Senard, figure en tête de liste des candidats à la présidence du constructeur.
A rappeler que Renault détient, aujourd’hui, 43,4% des actions du constructeur japonais, qui, de son côté possède seulement 15% de son allié français. Avec le temps, ce déséquilibre est devenu déplaisant pour la marque nippone, qui se retrouve, encore une fois, touchée par un scandale lié à l’inspection des véhicules.