Le HCP présente son programme d’activité pour 2022-2025
Le Haut-Commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, a présenté, lundi à Rabat, le programme d’activité du Haut-Commissariat au Plan (HCP) pour la période allant de 2022 à 2025.
Intervenant lors d’une rencontre, tenue pour faire le point sur les activités du HCP à travers ce programme et proposer une base provisoire d’évaluation du niveau de ses acquis et des potentialités de ses atouts, M. Lahlimi a expliqué les différents axes dudit programme visant notamment à faire du Nouveau modèle de développement (NMD) le référentiel stratégique de contextualisation et d’analyse des objectifs de développement durable (ODD) et actualiser la connaissance des structures économiques, sociales et environnementales du Maroc
Il s’agit aussi de réaliser de grandes enquêtes nationales de structure, promouvoir la régionalisation de l’échange institutionnel de l’information statistique et économique, de continuer à enrichir l’arsenal du HCP d’outils dédiés aux analyses économiques et sociales, de parachever le processus de digitalisation de son modèle de gestion, d’élargir la gamme des modes de dissémination de ses produits et rénover son site institutionnel, de continuer à promouvoir le mode de partenariat pour valoriser ses relations extérieures et de contribuer à une meilleure perception gouvernementale de la problématique de ses ressources humaines.
« Alors que s’annonce la perspective de la refonte institutionnelle du HCP, prévue par les Hautes Orientations de SM le Roi, que Dieu l’Assiste, dans Son message à l’ouverture du parlement en octobre 2021, cette rencontre se veut une occasion de faire le point sur les activités du HCP à travers son programme d’actions entre 2022 et 2025 et de proposer une base provisoire d’évaluation du niveau de ses acquis et des potentialités de ses atouts », a dit M. Lahlimi.
Et de poursuivre que le HCP doit son indépendance institutionnelle à la double origine Royale, de l’initiative de sa création et du constant soutien à la résilience de l’objectivité scientifique de ses travaux aux aléas des conjonctures politiques et gouvernementales.
« Aussi, se doit-il de continuer à consolider sa culture institutionnelle, marquée ainsi par une exclusive allégeance aux valeurs de la science et une rigoureuse conformité opérationnelle à la pratique internationale, mises l’une et l’autre, au service des objectifs de développement de notre pays », a ajouté le Haut-Commissaire au Plan.
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M. Lahlimi a ainsi fait savoir que le programme d’activité du HCP pour 2022-2025 vise dans un premier temps à faire du NMD le référentiel stratégique de contextualisation et d’analyse des ODD.
Il a, dans ce sens, souligné que le référentiel stratégique des activités d’enquêtes et d’études du HCP s’enrichit aujourd’hui et se structure par les orientations, économiques, sociales, environnementales et territoriales retenues par le NMD et actées par SM le Roi Mohammed VI, comme base du pacte national de développement du pays, notant dans ce contexte, que le NMD offre, dorénavant, le cadre stratégique et normatif de la contextualisation du modèle international des ODD dans le but d’aboutir à une convergence dynamique des objectifs des deux modèles.
Il s’agit également d’actualiser la connaissance des structures économiques, sociales et environnementales du Royaume, a dit M. Lahlimi, précisant que pour répondre aux évolutions des sources modernes de compétitivité, des besoins sociaux et des valeurs sociétales dans le contexte d’une géostratégie et d’une économie internationales en profonde mutation, un état des lieux de l’appareil de production et des échanges économiques, sociaux et culturels du pays avec son environnement régional et international, permet, seul, de faire un bilan circonstancié des performances des politiques publiques.
Il est aussi question de réaliser de grandes enquêtes nationales de structure, a-t-il fait remarquer, notant que des enquêtes de structure, particulièrement lourdes, sont en cours de préparation ou déjà amorcées, certaines à caractère économique et d’autres à vocation sociale et seront couronnées par le grand chantier du recensement général de la population et de l’habitat.
Ces enquêtes, a expliqué M. Lahlimi, couvrent l’ensemble du territoire national avec des échantillons suffisamment larges et permettront d’éclairer la situation au niveau des unités administratives les plus pertinentes et porteront sur les structures économiques, l’informel, les Institutions sans but lucratif (ISBL), les niveaux de vie des ménages, la famille marocaine, l’emploi du temps des Marocains ainsi que le Recensement général de la population et de l’habitat.
Parmi les axes dudit programme figure aussi la promotion de la régionalisation de l’échange institutionnel de l’information statistique et économique, selon le Haut-Commissaire au Plan qui relève que dans la perspective d’un « Maroc des régions », le HCP a entamé, depuis 2017, un grand chantier de mise en place des bases de données statistiques régionales, lesquelles comportent des plateformes dédiées aux indicateurs ODD, qui permettront aux différents acteurs régionaux et locaux d’élaborer leurs programmes de développement et de suivre et évaluer leurs réalisations.
D’après M. Lahlimi, ce programme porte aussi sur la continuité de l’enrichissement de l’arsenal d’outils dédiés aux analyses économiques et sociales.
« Nous continuerons à renforcer et à diversifier notre arsenal de modèles d’analyses économiques, développés en interne et/ou en collaboration avec nos partenaires tels que l’INSEE, le Centre des Etudes Prospectives et d’Informations Internationales (CEPII), le PNUD, la CEA ou avec des experts internationaux, pour enrichir nos outils de suivi et d’évaluation et de simulation d’impact des politiques publiques à moyen et long terme sur la croissance et sur les différents agents économiques ou encore de conduite d’analyses prospectives », a-t-il ajouté.
Le HCP œuvre aussi à travers son programme, à parachever le processus de digitalisation de son modèle de gestion, poursuit M. Lahlimi, précisant qu’un processus d’automatisation des échanges de données, à travers une plateforme dédiée, est amorcé avec certains des partenaires, dans la perspective de le généraliser aux autres producteurs de statistiques permettant d’assurer la disponibilité et la régularité des données sous produites.
« Le centre de gestion de données constituera une fois mis en place, le réceptacle de l’ensemble du patrimoine de données du HCP et le futur cloud de la statistique 5 nationale. C’est un dispositif où toutes les données et métadonnées du HCP seront embarquées pour traitement, contrôle et validation, avant d’en assurer automatiquement la diffusion auprès du public à travers le site institutionnel du HCP ou de les partager, selon des modalités spécifiques, avec des tiers », a-t-il détaillé.
Parallèlement, M. Lahlimi a mis l’accent sur l’élargissement de la gamme des modes de dissémination des produits du HCP, ainsi que la rénovation du site institutionnel, tout en notant que les bases de données statistiques et notamment celles dédiées aux ODD, seront enrichies en termes de contenu, de fonctionnalités, de mise à jour et d’accessibilité bénéficiant des retombées du programme de transformation digitale.
« Déjà en 2020, avec un score de 65 points, le Maroc, représenté par le HCP et par référence au niveau de qualité et de désagrégation des données publiées dans sa plateforme centrale de diffusion, a amélioré son classement mondial pour occuper la 40ème place parmi 178 pays évalués et le premier rang au niveau de l’Afrique alors qu’il était troisième en 2018 », a-t-il rappelé.
Aussi, M. Lahlimi a souligné l’impératif de continuer à promouvoir le mode de partenariat pour valoriser les relations extérieures du HCP, mettant en exergue la nécessité de cibler l’innovation technologique, l’harmonisation avec les nouveaux standards internationaux et l’utilisation d’outils et approches innovants pour répondre aux orientations stratégiques de l’institution.
« Elles seront pour nous des opportunités d’accompagnement par des pairs de nos chantiers structurant dans les domaines de production statistique, de l’élaboration d’études analytiques, de suivi-évaluation et de re-engineering des lignes de production et de services », a-t-il fait remarquer.
Le Haut-Commissaire au Plan a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de contribuer à une meilleure perception gouvernementale de la problématique des ressources humaines, rappelant dans ce sens que le HCP a enregistré durant les cinq dernières années un besoin en recrutements de 168 postes, alors que les départs en retraite prévus pour la période 2022-2025 s’élèvent à 472 personnes. « D’après notre dernière étude de gestion prévisionnelle des emplois, réalisée cette année, le HCP aura besoin en moyenne de 90 nouvelles recrues par an sur la période 2022-2025 ».
Et de conclure que l’Institution a ainsi accumulé un déficit en ressources humaines qualifiées qui s’accroitra davantage avec les besoins en nouvelles compétences et qualifications pointues pour accompagner aussi bien son programme de modernisation et de transformation digitale que les attentes des nouvelles missions de coordination stratégique des politiques publiques et d’accompagnement de la mise en œuvre du NMD.
Avec MAP