Le HCR s’oppose à l’externalisation des demandes d’asile
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) s’est dit « fermement opposé aux efforts de pays visant à externaliser ou délocaliser les obligations en matière d’asile et de protection internationale vers d’autres Etats ».
Cette prise de position du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, intervient suite à l’adoption par le Danemark d’une nouvelle loi sur le transfert des demandeurs d’asile vers des pays tiers. Jeudi, le parlement de Copenhague a approuvé des amendements à la loi du Danemark sur les étrangers.
Selon les médias, cette nouvelle loi permettrait au gouvernement danois d’ouvrir des centres pour demandeurs d’asile dans un autre pays en dehors de l’Union européenne. S’il le demandeur d’asile n’obtient pas le statut de réfugié, le migrant sera prié de partir du pays hôte.Cette nouvelle disposition renforce les politiques migratoires du gouvernement danois les plus restrictives d’Europe. Selon la presse, Seulement 761 personnes ont obtenu l’asile au Danemark en 2019 et 600 en 2020, contre plus de 10.000 en 2015. Le pays accueille dix fois moins de réfugiés que ses voisins allemand ou suédois.
« Les amendements entreront en vigueur si le Danemark conclut un accord officiel avec un pays tiers », a rappelé le chef du HCR. Mais pour M. Grandi, cela pourrait entraîner « le transfert forcé des demandeurs d’asile et la renonciation du Danemark à sa responsabilité en matière d’asile et de protection des réfugiés vulnérables ».
Les efforts visant à « se soustraire » à ces responsabilités vont « à l’encontre de la lettre et de l’esprit de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés ainsi qu’à ceux du Pacte mondial sur les réfugiés aux termes duquel les pays ont convenu d’un partage plus équitable des responsabilités relatives à la protection des réfugiés », a indiqué Filippo Grandi.
L’agence onusienne indique avoir communiqué, à plusieurs reprises, ses préoccupations et ses objections à la proposition du gouvernement danois. Le HCR signale avoir « offert ses conseils et d’autres solutions pragmatiques ».
Avec MAP