Le Hirak a déjà réussi même si le régime militaire est toujours en place (écrivain algérien)
Le Hirak a déjà réussi même si le régime militaire est toujours en place, a affirmé l’écrivain algérien Youssef Zirem.
« Deux ans après son avènement, le Hirak, ce mouvement de contestation pacifique est toujours là, intact, malgré la crise sanitaire, malgré la répression du régime militaire algérien », a-t-il expliqué dans une tribune publiée par le journal « Le Matin d’Algérie ».
Il a expliqué que le Hirak a réussi car « il a montré aux yeux du monde entier la nature du régime algérien: une dictature militaire ».
Il a indiqué que ce mouvement de protestation pacifique, qui a chassé le président Abdelaziz Bouteflika du pouvoir après 20 ans de règne sans partage, a semé une belle fraternité entre les Algériens que le régime a opposé, les uns aux autres, durant de longues années.
« C’est la première fois que les Algériens, des quatre coins du pays, se parlent vraiment ! Un miracle ! », s’est il réjoui.
Il a estimé que c’est la première fois aussi que les Algériens rêvent, ensemble, sans aucune contrainte, de liberté, de démocratie, de justice sociale, de dignité.
Selon lui, le Hirak renferme des militants de toutes les tendances : des « démocrates », des « islamistes », des « nationalistes », « des culturalistes », des « capitalistes », des « socialistes ».
Il a ajouté qu’aucune de ces tendances ne peut exclure l’autre dans ce large mouvement de contestation qui rassemble les Algériens, le but étant le changement du régime, pacifiquement, pour aller vers un Etat de droit où le pouvoir sera exercé par la souveraineté populaire.
C’est faire rentrer dans les casernes les militaires qui détiennent le vrai pouvoir depuis le 9 septembre 1962, a-t-il lancé.
M. Zirem a souligné que les marches populaires de mardi et de vendredi gênent beaucoup le régime militaire algérien qui veut se donner une image de démocrate à l’échelle internationale, appelant à expérimenter d’autres méthodes de lutte pacifique pour obliger les généraux à céder le pouvoir.
L’une de ces méthodes s’appelle la désobéissance civile pacifique, a-t-il préconisé, soulignant qu’il faudra se donner le temps de bien préparer cette action pacifique de lutte salvatrice, car les manipulations du régime ne manqueront pas de générer des violences.
Il a par ailleurs noté que les islamistes ou un quelconque autre mouvement ne pourront pas « imposer leur dictature une fois la souveraineté revenue au peuple », expliquant que « le peuple est réveillé, la jeunesse, les femmes combattantes, seront un rempart contre de telles dérives.
( Avec MAP )