Le Japon relance la pêche commerciale de la baleine
Par Désiré Beiblo
C’était prévisible, mais c’est désormais officiel. Le Japon a annoncé le mercredi 26 décembre, son retrait de la Commission baleinière internationale (CBI), afin de pouvoir reprendre la pêche commerciale de la baleine à partir de juillet 2019, selon le porte-parole du gouvernement.
Comme on pouvait s’y attendre, la nouvelle ne fait pas plaisir à tout le monde, mais cette information n’est pas aussi bouleversante qu’elle n’y parait, car en réalité, l’archipel n’a jamais véritablement interrompu la pêche du cétacé.
Depuis une trentaine d’années, le Japon a ‘‘officiellement’’ stoppé cette pratique, mais s’est appuyé sur une faille du moratoire mis en place en 1986, qui autorise la chasse aux cétacés pour des recherches scientifiques pour poursuivre son activité en toute légalité.
En rendant publique sa volonté de relancer la pêche commerciale de la baleine, le Pays d’Asie de l’Est rejoint l’Islande et la Norvège.
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Le Japon s’est toutefois engagé à limiter la pêche ‘‘aux eaux territoriales et à la zone économique exclusive (…) en accord avec les quotas de prises calculés selon la méthode de la CBI afin de ne pas épuiser les ressources », a déclaré lors d’un point de presse, Yoshihide Suga, porte-parole du gouvernement, assurant par ailleurs, que son pays s’abstiendra d’aller chasser « dans les eaux de l’Antarctique ou dans l’hémisphère sud ».
En réaction, l’Australie a exprimé sa déception et a appelé le Japon à revoir sa position. Même son de cloche du côté de la Nouvelle-Zélande dont le ministre des Affaires, Winston Peters, a fustigé une pratique « dépassée et inutile ».
Les organisations écologistes ont également condamné avec force la nouvelle annonce du gouvernement nippon. Et à l’instar de l’association américaine Humane Society International (HSI), Sam Annesley, responsable de la branche japonaise de Greenpeace, a fait part de sa désapprobation dans un communiqué: « Il est clair que le gouvernement tente de faire passer cette annonce en douce à la fin de l’année, loin des projecteurs des médias internationaux, mais le monde n’est pas dupe », a-t-elle déclaré.