Le Maroc a connu « un tournant historique » en matière d’encouragement de l’investissement privé
Le Maroc a connu « un tournant historique » en matière d’encouragement et de promotion des investissements privés, a affirmé, jeudi, le président de la Chambre de commerce britannique pour le Maroc (BritCham), Stephen Orr.
Lors d’un webinaire organisé par la BritCham sous le thème « Nouvelle Charte de l’Investissement : Une dynamique pour le climat des affaires au Maroc », M. Orr a souligné que les mutations économiques, sociales, institutionnelles, technologiques et environnementales « ont rendu impérative une réforme de la politique de l’Etat en matière d’investissement ».
Et de poursuivre que la nouvelle charte de l’investissement promulguée en décembre 2022 et qui a vu son premier décret mis en application en janvier de cette année se voit comme « la feuille de route stratégique pour donner un nouveau souffle à l’investissement au Maroc ».
Elle permettra ainsi de faire du Maroc une économie hautement compétitive, tout en valorisant le rôle des acteurs privés et du système productif marocain, a-t-il fait valoir.
Il a, par ailleurs, précisé que cette nouvelle charte renforce la dynamique collaborative entre les acteurs publics et privés et booste les sociétés nationales grâce notamment aux améliorations apportées à la fiscalité et la gouvernance.
Pour sa part, le Directeur de l’Investissement au ministère délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Evaluation des politiques publiques, Hicham Chaoudri, a fait remarquer que la dynamique de l’investissement privé est au cœur de la stratégie de relance économique du Maroc, rappelant que la Charte de l’investissement vise, dans ce sens, à créer des emplois stables, réduire les disparités territoriales, valoriser les secteurs prioritaires et les métiers d’avenir, faire du Maroc un hub continental et international et favoriser l’export et le développement des entreprises marocaines à l’international.
Il a également précisé que la Charte, qui se caractérise par la transparence, l’objectivité et la lisibilité par les investisseurs a accordé une place importante à l’intégration locale, au développement durable et à la facilitation de l’acte d’investir, notant qu’aujourd’hui près de 40% des procédures liées à l’investissement ont été revues.
Et de poursuivre que des mesures d’appui spécifiques, en particulier pour les projets à caractère souverain ou avec une capacité d’attraction d’écosystème, ont été mises en place, avec des avantages négociés au cas par cas, notant que ces mesures auront un impact significatif sur le rayonnement économique et le positionnement stratégique du Maroc à l’échelle régionale, continentale et internationale.
En outre, M. Chaoudri a fait savoir que la nouvelle charte encourage une nouvelle génération d’investisseurs, car aujourd’hui plus de 50% des investissements sont faits par les grandes entreprises, notant qu’un dispositif dédié au développement des entreprises marocaines à l’international, ainsi que des mesures de simplification d’accès au financement pour les très petites, petites et moyennes entreprises ont été mises en place afin de soutenir cette nouvelle génération d’entrepreneurs.
De son côté, Abelkader Boukhriss, membre du Conseil d’Administration de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et président de SFM Conseil, a relevé que la Charte est arrivée dans un contexte où l’écosystème marocain avait besoin d’un levier réglementaire, ajoutant qu’ »il a fallu une cohérence entre plusieurs textes de lois (fiscalité, digitalisation, protection de donnée,…) pour que cette lois cadre de l’investissement trouve un sens ».
« L’état est arrivé au maximum de ses investissements, le Maroc investit aujourd’hui 30% de son PIB, et nous aspirons à réduire ce pourcentage au future pour favoriser la création de la richesse sans alourdir les dépenses publiques », a-t-il dit, ajoutant que le secteur privé, à travers la CGEM, le secteur public et le secteur bancaire, sont les trois grands piliers de la mise en œuvre de cette charte.
Il a, aussi, regretté que 60% du PIB soit créé par seulement 3 régions du Maroc, soulignant la nécessité de promouvoir les investissements dans les zones défavorisées pour accélérer la décentralisation, permettre aux populations de ces régions une croissance économique importante et profiter des spécificités de chaque région.
Dans ce sillage, M. Boukhriss s’est félicité des efforts déployés ces dernières semaines en faveur de la simplification des procédures administratives, notant que la fluidité des procédures est parmi les facteurs clés qui motivent les investisseurs.
Pour sa part, le directeur des Opérations chez Sound Energy Plc, Mohamed Seghiri, a souligné que la nouvelle Charte de l’investissement constitue « un changement majeur des paradigmes pour les investisseurs étrangers au Maroc », mettant en avant le potentiel important du Maroc en matière d’énergie et en matière de forage gazier.
Elle permettra, a-t-il poursuivi, d’accélérer la décarbonation des processus industriels au Maroc, un facteur clé de l’accélération industrielle, notant que le volet foncier de la loi-cadre jouera un rôle important dans l’objectif de création d’un écosystème gazier au Maroc.
M. Seghiri a, par ailleurs, fait part de la volonté de la Sound Energy Plc de continuer à explorer le potentiel du territoire marocain, et de participer à la stratégie du Royaume en termes de sécurisation des systèmes électriques et de décarbonation de l’économie.
« Le Maroc qui ambitionne de renforcer sa place de pays économique et industriel va aujourd’hui dans le bon sens », a-t-il relevé, soulignant que la sécurisation des systèmes électriques actuels et des centrales électriques futures sont des champs stratégiques qui contribuent à la souveraineté industrielle du Royaume.
Avec MAP