Le Maroc à l’honneur au Congrès américain : Une fidélité diplomatique gravée dans l’Histoire
CE QUE JE PENSE

Un souffle nouveau, chargé d’histoire et de reconnaissance, s’est élevé récemment au cœur du Congrès américain. À l’initiative des représentants Brad Schneider (Illinois) et Joe Wilson (Caroline du Sud), une résolution d’envergure – la H. RES. 251 – a été introduite à la Chambre des représentants, visant à inscrire le 1er décembre 2027 dans les annales diplomatiques comme une date d’exception. Ce jour marquera officiellement les 250 ans depuis que le Royaume du Maroc, visionnaire et pionnier, fut le tout premier pays à reconnaître les États-Unis d’Amérique.
Ce n’est pas là un simple rappel historique. C’est l’élévation solennelle d’un lien unique, tissé dans le respect mutuel, la continuité diplomatique et une convergence stratégique rare. Le texte, désormais entre les mains de la Commission des affaires étrangères, consacre une amitié millénaire érigée en modèle de coopération entre deux rives que l’Atlantique ne sépare plus depuis longtemps. En effet, le 25 mars 2025, la Chambre des représentants s’est faite le théâtre d’un moment symbolique d’une densité peu commune. L’introduction de cette résolution est venue rappeler, avec force, que le partenariat maroco-américain ne relève ni du hasard ni de la circonstance, mais d’une fidélité éprouvée par le temps : deux cent cinquante ans d’alliances, de dialogues et d’engagements, inscrits dans le marbre de la diplomatie mondiale.
La résolution met en lumière bien plus qu’un héritage. Elle reconnaît la richesse des communautés américano-marocaines, qui participent au tissage culturel des États-Unis tout en préservant le souffle de leurs racines. Elle rappelle que le Maroc, seul pays africain à avoir conclu un accord de libre-échange avec les États-Unis, est un partenaire économique stratégique et un pilier de la coopération sécuritaire à l’échelle régionale. À travers des exercices conjoints comme African Lion, Rabat et Washington renforcent une coordination militaire qui s’inscrit dans une vision commune de la stabilité. Mais derrière l’apparat protocolaire, se dessine une vérité politique éclatante : le Maroc n’est pas seulement un allié. Il est devenu, dans un monde en recomposition, un acteur de poids, porteur de stabilité, de dialogue interreligieux et de résilience géopolitique. À l’heure où les certitudes vacillent et où les repères géopolitiques se redéfinissent, le Royaume incarne une constante précieuse.
Cette résolution, plus qu’un hommage, est une reconnaissance. Une reconnaissance de l’histoire, de la constance, et de la grandeur tranquille d’un royaume qui, depuis 1777, n’a jamais détourné le regard. Ce texte consacre donc un quart de millénaire d’alliance ininterrompue – un record dans l’histoire diplomatique américaine.
Le Maroc, socle africain et arabe de l’alliance stratégique américaine
Dans un monde secoué par les reconfigurations diplomatiques et les basculements d’alliances, le lien entre le Maroc et les États-Unis se distingue par sa profondeur, sa longévité et sa résilience. La résolution introduite récemment à la Chambre des représentants américaine ne se contente pas de rappeler les jalons historiques d’un partenariat d’exception : elle en explore les fondements vivants, les prolongements contemporains et la portée stratégique à l’aune du XXIe siècle. Elle met en lumière des piliers fondamentaux, à commencer par le rôle vibrant des communautés américano-marocaines, qui incarnent une double appartenance féconde : enracinées dans l’héritage marocain, elles contribuent pleinement à la richesse culturelle des États-Unis. Le texte souligne aussi la singularité du Royaume comme seul État africain signataire d’un accord de libre-échange avec Washington, illustrant une confiance économique rare et durable. À cela s’ajoute une coopération sécuritaire robuste, portée par des exercices conjoints de haute intensité, à l’image du désormais emblématique « African Lion ».
LIRE AUSSI :Sous l’égide du Maroc, une Afrique qui dialogue, écoute et bâtit la paix
Mais au-delà de la synergie militaire et économique, c’est toute une vision commune du monde qui s’esquisse. La résolution consacre ainsi l’engagement des États-Unis à soutenir activement les célébrations du 250e anniversaire de la reconnaissance américaine par le Maroc — un événement à la portée hautement symbolique, prévu pour décembre 2027. Elle rappelle l’importance stratégique d’une alliance qui, à travers les siècles, n’a cessé de se réinventer sans jamais se renier. Dans cette fresque diplomatique, certaines dates résonnent avec éclat. Le 1er décembre 1777, quand le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah, animé d’une intuition politique rare, ouvrit les ports marocains aux navires américains en guerre pour leur indépendance. Le Traité de Marrakech de 1787, toujours en vigueur, constitue à ce jour le plus ancien traité diplomatique actif des États-Unis. Et l’année 1821, où la Légation américaine de Tanger devient la première propriété diplomatique des États-Unis dans le monde. Autant de preuves d’une relation qui, loin d’être figée dans le protocole, s’inscrit dans l’histoire vivante des relations internationales.
Pourtant, ce texte ne s’ancre pas seulement dans les archives de l’Histoire. Il embrasse les enjeux actuels et futurs avec une rare lucidité : éducation, santé, cybersécurité, coopération humanitaire, non-prolifération, et surtout transformation numérique – un domaine dans lequel la volonté est affirmée d’intensifier les synergies. La résolution consacre aussi le Maroc contemporain, tel que voulu et façonné par la Vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI : un carrefour de tolérance religieuse, un bastion du dialogue interconfessionnel, un acteur stratégique ancré dans son temps, multipliant les initiatives concrètes dans la lutte contre le terrorisme, la formation des élites militaires, le commerce agricole ou encore l’action éducative et humanitaire. L’accord de libre-échange avec les États-Unis, unique en Afrique, n’est plus seulement un levier commercial, mais un instrument géopolitique majeur.
En filigrane, c’est bien la Vision Royale qui transparaît : celle d’un Maroc stable, souverain, ouvert sur le monde, et écouté sur toutes les scènes. De Washington au Sahel, du Golfe à Bruxelles, le Royaume incarne cette rare capacité à fédérer sans diviser, à relier les peuples sans renier ses principes, et à porter une parole de paix dans un monde qui en manque.
Rabat–Washington : une alliance rare, ancienne et tournée vers demain
La résolution portée devant le Congrès américain n’en est encore qu’au seuil de son parcours législatif. Transmise à la commission compétente, elle devra franchir plusieurs étapes avant, peut-être, d’être soumise au vote de la Chambre ou du Sénat. Mais déjà, son introduction marque un tournant. Par ce geste solennel, le Congrès ne se contente pas d’honorer l’Histoire. Il inscrit l’avenir. Il érige le Royaume du Maroc en allié durable, stratégique et écouté, non pas à travers un simple énoncé symbolique, mais par une feuille de route claire pour les décennies à venir : renforcement de la cybersécurité, transition numérique, santé mondiale, lutte contre le changement climatique. Autant de champs d’action où l’intelligence stratégique marocaine est aujourd’hui reconnue.
L’introduction de cette résolution constitue un coup diplomatique d’envergure, remporté dans le style discret et feutré qui caractérise la diplomatie Royale. Aucun éclat inutile, aucune agitation : seulement l’efficacité tranquille d’un Royaume qui, dans un monde en recomposition, continue de faire valoir une constante rare — celle d’une fidélité à ses principes et à ses partenaires. Ce texte consacre aussi un changement de regard. À Washington, le Maroc n’est pas perçu comme un pays à encadrer, mais comme une voix à entendre. Il est considéré non plus comme un simple interlocuteur régional, mais comme un pôle de stabilité, un levier d’influence, un allié crédible.
Dans un contexte international en proie à l’incertitude, cette reconnaissance prend tout son sens. Elle s’inscrit dans la continuité d’une politique étrangère conduite avec discernement et sens du temps long. La diplomatie marocaine, forgée dans la modération, l’équilibre et la projection stratégique, trouve ici l’une de ses plus éclatantes validations.
L’appel à célébrer le 250e anniversaire de cette amitié fondatrice est bien plus qu’une commémoration : c’est une opportunité diplomatique majeure. Un moment de lumière sur un héritage, certes, mais aussi une vitrine offerte à la Vision Royale, tournée vers la coopération continentale, la paix mondiale et l’innovation partagée. Cette reconnaissance est également un sceau discret mais fort posé sur le leadership du Maroc dans la région MENA. Un leadership qui ne s’impose pas par la force, mais qui s’affirme par la constance. Dans la tempérance, dans la patience stratégique, dans l’écoute. Ce sont là les fondements du soft power marocain, inspiré par la Vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Il appartiendra au Royaume de transformer l’échéance de 2027 en levier d’influence, en moment structurant de diplomatie d’influence. Faire de cette commémoration une scène mondiale, un exercice de projection internationale, une affirmation d’une présence qui conjugue Histoire et avenir, tradition et innovation. Car cette résolution n’est pas seulement un hommage. C’est un acte de reconnaissance profonde. Une reconnaissance de ce lien tissé dès les premiers jours de l’Amérique indépendante, et maintenu intact depuis plus de deux siècles. Une reconnaissance de dette, diront certains. Une reconnaissance de confiance, diront les plus lucides.
Le Maroc n’est pas seulement un partenaire des États-Unis. Il en est l’allié de toujours. Un ami des origines, un acteur stratégique de demain.