Le Maroc, carrefour électrique de l’Afrique de l’Ouest et du Nord
Le Royaume ne se contente pas d’être un pionnier de la transition énergétique sur le continent africain, il aspire également à devenir le carrefour électrique de l’Afrique de l’Ouest et du Nord. Depuis 1988, une ligne de 400 kV relie le Maroc à l’Algérie pour l’échange d’électricité. Cette ligne a depuis été renforcée par l’installation d’une deuxième ligne, suivie d’une troisième en 2009, portant la capacité d’échange à plus de 1.700 MW.
Le producteur et fournisseur d’électricité public ONEE n’a pas trop attendu pour se positionner sur le marché de l’électrification rurale au Sénégal. Cette initiative s’inscrit dans la politique de coopération Sud-Sud que le Maroc souhaite mettre en place avec les pays de l’Afrique de l’Ouest et subsaharienne. Les liens commerciaux historiques entre le Maroc et l’Afrique sont ainsi réactivés et représentent un potentiel pour les entreprises allemandes qui souhaitent s’engager sur le marché africain.
Le Royaume se voit donc comme un hub de l’électricité pour l’Afrique de l’Ouest et du Nord, avec des structures déjà établies dans différents pays du continent. Les entreprises peuvent ainsi s’appuyer sur le Maroc pour conquérir de nouveaux marchés en Afrique tout en bénéficiant de sa position de leader dans le domaine de la transition énergétique.
Le pays ne se limite donc pas à exporter de l’électricité vers l’Europe, il s’ouvre également aux pays de l’Afrique de l’Ouest en tant que fournisseur et hub de l’électricité. Une initiative qui s’inscrit dans une politique de coopération Sud-Sud à long terme et qui pourrait bien faire du Royaume un acteur incontournable de l’énergie en Afrique.
Le Maroc est un pays qui a placé la transition énergétique au cœur de ses priorités nationales afin de lutter contre le changement climatique et de s’engager sur une voie de développement durable. Le pays est considéré comme un pionnier de la transition énergétique en Afrique grâce à l’essor des énergies éolienne et solaire qui ont connu une croissance importante ces dernières années.
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En outre, le Royaume poursuit l’objectif d’une coopération Sud-Sud à long terme en établissant des relations économiques d’égal à égal avec d’autres pays, en priorité en Afrique de l’Ouest et en Afrique subsaharienne, en lançant différents projets pour renforcer son rôle de leader sur le continent africain.
Le Maroc a donc intensifié ses relations économiques avec plusieurs États africains ces dernières années dans différents secteurs, comme les banques et les services. De nombreuses entreprises marocaines souhaitent désormais se positionner sur les marchés africains. Le pays est également devenu un acteur important dans le domaine des exportations vers les pays africains, avec des expéditions multipliées par cinq entre 2003 et 2013.
Le Royaume est également en train de coopérer avec le secteur privé pour atteindre ses objectifs et a mis en place un programme de création d’un institut de formation aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique. Il est aussi en train d’explorer les connexions possibles vers les pays subsahariens via la Mauritanie et espère être un modèle pour les autres pays qui manquent d’opportunités dans le monde des énergies fossiles mais qui ont un grand potentiel à l’ère des énergies renouvelables.
Énergie : L’Afrique ne représente que 3 à 4 % de la consommation mondiale d’énergie en 2020
Le rapport spécial publié par l’Agence internationale de l’énergie souligne l’urgence et les avantages pour les pays africains d’accélérer la mise à l’échelle de sources d’énergie moins chères et plus propres. Les crises économiques et climatiques qui se chevauchent affectent de nombreuses parties des systèmes énergétiques africains, en inversant les tendances positives en matière d’amélioration de l’accès à l’énergie moderne.
L’an dernier, l’Afrique ne représente que 3,3 % de la consommation mondiale d’énergie primaire (pétrole, gaz naturel, charbon, énergie nucléaire, hydroélectricité et autres énergies renouvelables), selon la BP Statistical Review of World Energy. Ce taux était très légèrement inférieur à celui enregistré en 2019 (3,4 %), donc juste avant la pandémie de la Covid-19. En 2010, la proportion était de 3,2 %. La consommation d’énergie primaire par habitant du continent était l’an dernier cinq fois plus faible que la moyenne mondiale et quinze fois inférieure à celle de l’Amérique du Nord. Cette consommation énergétique par habitant n’a d’ailleurs pas décollé au cours des 25 dernières années.