Le Maroc en passe de devenir un fournisseur clé d’hydrogène vert
L’hydrogène vert constitue un vecteur incontournable de la transition énergétique du royaume. Il revêt désormais une attention particulière en tant qu’alternative propre aux combustibles fossiles et ne cesse d’attirer de grands investissements. Un montant de 90 milliards de dirhams devrait d’ailleurs être investi d’ici 2030 contre 760 milliards envisagé à l’horizon de 2050.
La production de l’hydrogène vert figure désormais parmi les grands objectifs de la stratégie énergétique du royaume.
Alors que la flambée des cours du gaz fossile atteint des niveaux records, l’hydrogène vert, issu de l’électricité renouvelable, est devenu une énergie prometteuse à même de préserver l’environnement. Mais pas que, il est, de surcroît, susceptible d’accélérer la transition énergétique du royaume.
Dans ce sens, la réunion de travail sur les énergies renouvelables, présidée par le roi Mohammed VI, le mardi 22 novembre, a remis sur la table la mise en œuvre de la feuille de route nationale de production d’hydrogène vert et de ses dérivés.
L’objectif étant de positionner le Royaume sur cette filière considérée comme étant une solution de conversion et de stockage d’énergie. Mais aussi de faire passer le Maroc d’un pays importateur « d’énergie grise » à un exportateur d’énergie verte.
760 milliards de dhs d’investissements d’ici 2050
En effet, la feuille de route nationale sur l’hydrogène vert met en avant les potentialités du Maroc. Elle révèle, par ailleurs, que le royaume peut devenir un acteur clé du développement de cette filière au niveau régional.
Signalant, à cet égard, que la demande nationale en hydrogène vert et ses dérivés est estimée à 4 TWh en 2030 pour une puissance de 2 GW en sources d’énergie renouvelable, 22 TWh en 2040 pour une puissance de 12 GW et 40 TWh en 2050 pour une puissance d’environ 20 GW. Chose qui équivaut à un investissement cumulé de 90 milliards de dhs à l’horizon 2030 et de 760 milliards de dhs d’ici 2050.
La demande à l’export est quant à elle estimée à 10 TWh en 2030 pour une puissance de 6 GW en sources d’énergie renouvelable, 46 TWh en 2040 pour une puissance de 25 GW et 115 TWh en 2050 pour une puissance d’environ 60 GW. Les revenus annuels pourraient ainsi atteindre jusqu’à 22 milliards de dirhams en 2030 et 330 milliards de dirhams en 2050.
Un climat propice à la production de l’hydrogène vert
Baisse du prix du kilowattheure renouvelable, abondance de sites alliant fort ensoleillement et vitesses de vent élevées…autant de potentiels qui offrent au Maroc une réelle opportunité pour la production de l’hydrogène et ses dérivés sans CO2.
Compte tenu de sa position géographique optimale et ses ressources exceptionnelles en énergies renouvelables, le Maroc est en passe de devenir un fournisseur clé d’hydrogène vert pour l’Europe, voire un leader sur le marché mondial de l’hydrogène.
Plusieurs pays européens ont d’ailleurs exprimé leur disposition à consolider leur partenariat énergétique avec le Maroc. La ministre belge de l’Energie, Mme Tinne Van Der Straeten, l’a souligné clairement lors du Sommet « World Power-to-X Summit », tenu du 22 au 24 juin 2022 à Marrakech.
« Nous pouvons réaliser le rêve de construire une société « zéro carbone » si nous nous travaillons la main dans la main ». Mettant l’accent, par ailleurs, sur les importantes perspectives de coopération dans le domaine des énergies renouvelables entre les différentes parties de l’écosystème dans les continents européen et africain.
Infrastructure et Formation, deux déterminants de la réussite de la filière
Certes le Maroc s’est engagé depuis des années dans la trajectoire de la transition énergétique. De nombreux projets ont été d’ailleurs mis en place et les efforts ne cessent de se multiplier pour assurer la transition du Maroc vers une économie verte, inclusive et propre.
Toutefois, les actions devront se focaliser davantage sur l’infrastructure afin de garantir les meilleures conditions de transport de l’énergie. C’est d’ailleurs ce qu’indique Anas Raisuni, Sales Director for North and Sub-Saharan Africa, qui soulignent, par ailleurs la nécessité de dispenser des formations approfondies autour des énergies renouvelables. Des formations qui devraient , selon lui, s’universaliser dans l’ensemble des enseignements techniques et technologiques. L’adaptation entre les apprentissages structurels autour des énergies fossiles et les nouvelles connaissances évolutives, relatives aux énergies renouvelables, est loin d’être évidente. Elle requiert, en revanche, du temps et de l’accompagnement.
