Le Maroc en passe de s’ériger en véritable hub africain d’enseignement supérieur
Le Maroc est en passe de s’ériger en hub d’enseignement supérieur en direction de l’Afrique à la faveur de l’impulsion d’une véritable dynamique de diplomatie africaine, a affirmé jeudi à Sala al Jadida le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Said Amzazi.
« De par sa position géographique stratégique entre deux continents, entre deux mers mais aussi entre Orient et Occident, le Maroc au vu de son riche capital humain peut jouer un rôle édifiant pour relever les défis du continent africain », a indiqué M. Amzazi à l’ouverture de la 2ème édition du Forum Afrique, organisé par l’Université internationale de Rabat (UIR) sous le thème « Repenser l’Afrique: Le Maroc, entre l’Europe et l’Afrique, les nouveaux enjeux ».
Ces défis de différentes sortes, a-t-il poursuivi, pèsent aujourd’hui plus que jamais sur le continent et compromettent son plein essor, où s’ajoutent à cela non seulement les défis d’ordre socio-économique et environnemental, mais également ceux qui se rapportent à l’éducation des enfants et des jeunes africains.
Dans le souci de relever ces défis, le ministre a plaidé pour un investissement massif dans la jeunesse du continent, à un moment où le « taux de scolarisation au secondaire ne dépasse pas les 33 % et celui du taux de chômage moyen s’affiche à 31%, alors que 90% des opportunités de travail proviennent du secteur informel ».
Le Royaume, a-t-il indiqué, contribue grandement au changement de ce paradigme dans le continent en s’érigeant en véritable hub africain d’enseignement supérieur, mais aussi dans le volet relatif à la formation professionnelle, en accueillant des milliers d’étudiants issus de pays africains dans ses établissements supérieurs.
Citant les efforts du Maroc dans le domaine de la formation professionnelle à l’échelle continentale, M. Amzazi a rappelé que le pays accueille des milliers d’étudiants issus de pays africains dans ses établissements supérieurs.
Il a dans le même contexte souligné que le Royaume se positionne comme un acteur stratégique de l’interface entre l’Europe et l’Afrique, un atout phare à même de lui conférer un rayonnement et une position incontournable sur l’échiquier mondial de la géopolitique et de la diplomatie.
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L’Ambassadeur-directeur général de l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), Mohamed Methqal, a souligné de son côté la nécessité de repenser l’avenir du continent africain à travers une modification de la perception d’une nouvelle Afrique avec de nouveaux défis, « ce qui implique d’imposer la centralité de l’éducation en tant que levier de développement de cette dividende démographique qu’est l’Afrique ».
« L’être humain devra être au centre de toute stratégie de développement du continent africain », a-t-il noté, relevant que le Royaume a fait de la formation de ses cadres une composante indispensable de sa coopération avec les pays africains.
Il s’agit d’une solidarité agissante prônée dans le cadre de la politique de SM le Roi Mohammed VI, à la faveur d’un développement durable et intégré de l’Afrique, a expliqué M. Methqal, soulignant l’accompagnement par l’AMCI de cette dynamique dans la mesure où l’agence s’attèle à contribuer à renforcer ses relations avec les pays africains, par le biais de la coopération académique et universitaire ainsi qu’à travers l’octroi de bourses.
L’ambassadeur de l’Union européenne (UE) au Maroc, Claudia Wiedey, a indiqué pour sa part que l’Afrique se heurte à d’importants défis relatifs à son développement durable, à la lutte contre les changements climatiques et à l’aspect sécuritaire qu’il convient de hisser à la faveur d’une véritable coopération entre l’UE et l’Afrique, mettant l’accent sur le renforcement de la bonne gouvernance, de la sécurité et de la migration ainsi que du développement régional.
« On ne peut repenser l’Afrique qu’à travers la conciliation entre développement et sécurité, un rapport qui ne peut en aucun cas être dissocié », a-t-elle dit, relevant que le Maroc œuvre largement dans cette perspective à l’image de son retour à l’Union africaine et de sa politique innovante dans le cadre de la coopération Sud-Sud.
Ce colloque international de deux jours, qui a pour objectif de diversifier les regards et les points de vue en réunissant de nombreuses personnalités politiques, associatives et académiques, propose le panorama d’un continent en mouvement à partir de nombreuses tables rondes portant sur les grands enjeux actuels du continent, à savoir la sécurité, la migration, la gouvernance et le développement durable.
Il se veut également un lieu d’échange et d’interaction et ambitionne de rapprocher les communautés académiques et estudiantines africaines. La première table-ronde ayant réuni les ambassadeurs de la République centrafricaine, du Mali, du Niger, du Nigeria, du Sénégal, de la Mauritanie et d’Espagne à Rabat et l’Ambassadeur représentant de l’UE au Maroc.
Le programme prévoit également une exposition de « live painting », un spectacle de danse africaine alliant tradition et modernité ainsi qu’une exposition d’art.