Le Maroc engagé depuis longtemps sur les questions climatiques pour un développement durable
Le Maroc, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi, s’est engagé de longue date sur les questions climatiques, avec pour ambition de construire un modèle de développement durable et contribuer à l’action climatique internationale et continentale, a affirmé, mercredi au Cap (1470 km de Pretoria), l’ambassadeur du Maroc en Afrique du Sud, Youssef Amrani.
Intervenant lors d’un panel sur l’Innovation, organisé dans le cadre du Sommet de l’économie verte en Afrique, M. Amrani a indiqué qu’une stratégie nationale pour le développement des énergies renouvelables a été mise en œuvre par le Maroc depuis plus d’une décennie, dont les centrales solaires de Noor, la plus grande centrale solaire à concentration dans le monde, est à la fois une merveille d’ingénierie et une source d’inspiration pour des millions de personnes en Afrique et dans le monde entier et qui place le Royaume comme un pionnier dans ce domaine.
Rappelant que le Maroc avait accueilli, en 2016, la COP22 et le Sommet de l’Action Africaine, il a expliqué que selon sa stratégie nationale, le Maroc devrait produire 80% de son mix énergétique, d’ici 2050, à partir d’énergies renouvelables et atteindre la neutralité carbone conformément à l’échéance convenue au niveau international. «La transition énergétique au Maroc pourrait nécessiter des investissements de 250.000 milliards de dollars sur 30 ans», a-t-il précisé.
En effet, le Maroc dispose d’un potentiel exceptionnel en matière d’énergies renouvelables qui, combiné à l’expertise et aux capacités d’innovation qu’il a développées, donnera une impulsion au développement d’un écosystème économique vert rentable et innovant, renforcera la sécurité énergétique et créera de nouvelles opportunités d’emploi et d’insertion pour la jeunesse, soutient-il.
Dans ce même ordre d’idées, le diplomate marocain a fait constater que grâce à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, «le Maroc est devenu un exportateur net d’électricité au cours des deux dernières années».
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Plus récemment, a-t-il poursuivi, le groupe OCP, le plus grand Office d’extraction et de production de phosphate au Maroc et en Afrique, a jeté son dévolu sur la production d’hydrogène vert et d’ammoniac, nécessaires aux engrais. «Il s’agit d’un investissement de 13 milliards de dollars pour le Maroc qui créera 25 000 emplois directs et indirects, soutiendra 600 entreprises industrielles marocaines et atteindra un taux d’intégration locale de 70 %», s’est-il enorgueilli, notant que le Royaume dispose aussi de la ressource renouvelable la plus importante et la plus précieuse qui est la jeunesse marocaine.
L’ambassadeur a rappelé que c’est dans ce contexte que le Partenariat Vert entre le Maroc et l’Union européenne (UE) a été signé, précisant qu’il s’agit du premier accord de ce type que l’UE conclut avec un pays partenaire. «A travers ce partenariat, le Maroc et l’UE confirment leur volonté commune de construire un modèle de coopération énergétique réussie dans la région. La relation exceptionnelle qui nous lie a suffisamment de maturité pour innover et investir encore plus fortement dans les domaines de coopération d’avenir», a-t-il déclaré.
Notant que ce Partenariat a été conçu en cohérence avec les orientations stratégiques du Royaume, l’ambassadeur a soutenu que la situation énergétique mondiale montre toute la pertinence des choix faits par notre pays, à partir de 2009, à travers la diversification des sources de production d’énergie et le développement des énergies renouvelables.
«Ce Partenariat Vert prend tout son sens dans le contexte actuel où la question énergétique est une préoccupation majeure», a-t-il encore souligné, arguant que les réseaux électriques du Maroc et de l’Espagne sont déjà connectés, alors que l’énergie solaire est déjà exportée vers l’Europe.
Dans cette même veine, M. Amrani a soutenu que l’initiative Green Partnership est également une réponse concrète au plan européen REPowerEU, qui restructure le modèle énergétique européen, une initiative qui entend accompagner l’UE dans le déploiement de la vision innovante Global Gateway, qui promeut les interconnexions Europe–Maroc–Afrique.
«La conclusion aujourd’hui d’une coopération tournée vers l’avenir montre une pleine confiance dans nos perspectives communes et la volonté de travailler ensemble. Cette approche commune reflète également l’engagement du Maroc à travailler en synergie avec les stratégies prioritaires de l’UE», note-t-il.
Le diplomate a, par ailleurs, relevé que le gazoduc Maroc-Nigéria est l’une des illustrations de cette déclinaison stratégique permettant de libérer le fort potentiel d’intégration régionale et continentale de la relation Maroc-UE. En effet, cette dynamique Maroc-UE n’est pas isolée, mais elle a vocation à s’inscrire dans une démarche régionale et internationale, a-t-il dit, arguant que le développement d’un modèle de coopération «vert» réussi servira inéluctablement de modèle pertinent pour d’autres partenaires.
Il estime également que les opportunités de partenariats énergétiques UE-Afrique sont énormes et que l’ampleur du déploiement potentiel des énergies renouvelables en Afrique est vaste. «Il est nettement supérieure à la consommation d’énergie actuelle et projetée du continent et, par conséquent, pourrait facilement répondre à la croissance nécessaire attendue des services énergétiques, éliminer la pauvreté énergétique et alimenter une économie verte basée sur les énergies renouvelables, comme indiqué dans l’Agenda 2063 de l’Afrique», a-t-il soutenu.
Dans ce contexte, l’ambassadeur fait constater que le continent joue également un rôle de premier plan dans la production d’énergie hydrogène, cherchant à utiliser l’hydrogène comme multiplicateur de force local pour ses sources d’énergie largement disponibles et dispersées. Et d’ajouter que bien qu’à leurs débuts, les projets d’hydrogène vert sont censés accroître l’efficacité énergétique et la durabilité environnementale et financière dans les six membres de l’Africa Green Hydrogen Alliance (Maroc, Égypte, Kenya, Mauritanie, Namibie et Afrique du Sud).
Et de conclure qu’il est dans l’intérêt de l’Europe et de l’Afrique de développer des initiatives et des programmes conjoints qui mettent fin à la pauvreté énergétique et créent un accès universel à l’énergie, accélèrent le déploiement des énergies renouvelables, alimentent les industries et les secteurs clés pour la transformation socio-économique de l’Afrique et maximisent l’efficacité énergétique.