Le Maroc et la danse du ventre des stipendiés de la presse française
Par Hassan Alaoui
Que la presse française se soit déchaînée contre le Maroc et ses institutions nous en dit, à coup sûr, long sur son évolution. Les soubassements d’un iceberg remontent – la tragédie du Haouz aidant – pour nous en révéler un visage où tous les titres, presse écrite, chaines de télévision et sites digne d’un Pacte faustien se retrouvent. Nous dirions un complot tramé…
« Il n’a jamais fait de doute pour personne que la vérité et la politique sont en assez mauvais termes… » Le propos est de Hannah Arendt. Comment ne pas l’invoquer bien à propos en ces jours où notre pays est confronté à la tragédie du Haouz, faisant plus que 2000 morts et autant de blessés selon un bilan provisoire, soumis à rude épreuve. Il est pris à partie par la camarilla qui compose la presse et les médias français, toutes tendances confondues, lâchés comme une horde, se mélangeant les pinceaux dans une curée qui ne dit pas son nom mais s’inscrit dans une irascible volonté de fourvoyer les esprits… Le propos de la philosophe germano-américaine est plus que justifié donc, car il démonte cette sulfureuse culture de l’amalgame. On semble privilégier cet angle mort du rejet par le Maroc du soutien français et on rejette l’autre dimension essentielle qui est celle de la capacité du Maroc – prouvée et éprouvée – de relever le défi multiple de gestion des tremblements de terre. On oublie que notre pays a connu par le passé au moins deux autres catastrophes similaires
On laisse de côté tout ce qui ressemble à l’animosité, les malentendus appelés à ressurgir éventuellement, une certaine passion et le triste parti-pris ahurissant d’une presse française remontée sur ses chevaux contre le Maroc, devenue donneuse de leçons et miroir du monde. Je parle de la presse bien-pensante, celle de gauche notamment qui ne parvient pas – depuis longtemps d’ailleurs – à quitter son complexe viscéral de l’anti-marocanisme primaire, nous faisant prendre des vessies pour des lanternes, à volonté critique et malhonnête. Des chaînes de télévision et de radios qui, sensationnalisme oblige, se passent le mot : pointer le Royaume, mal dire, déformer, fourvoyer, tromper et mentir même. Tous ces jours de détresse, elles ont vendu l’horreur, convié à leurs plateaux du « n’importe qui et n’importe quoi », des commentateurs improvisés en analystes et spécialistes même du Maroc. Et mieux que nous autres qui sommes concernés, tapis sur leur fauteuil sans aucune pudeur ils ont dessiné le monde, compris et tout commenté, en veux-tu, en voilà !
Les complices de l’imposture
Entre « Libération » et « Le Monde », pour ne citer que ces titres qui jouent les tristes consciences, ce sont à la fois le même acharnement hostile et une impudente ignorance de la réalité du Royaume du Maroc. Ils sont comme on dit les « complices de l’imposture ». C’est le même ton fait de fausse compassion et d’attaques ad-hominem contre le Roi, accusé d’être « absent » selon Mme Rosa Moussaoui, stalinienne invétérée sortie des limbes et avide de régler ses contentieux avec la Monarchie marocaine, vomit sa haine dans son journal « L’Humanité »…Elle ne croit pas si bien dire en affirmant que pendant le tremblement de terre, le Roi était dans sa villégiature, reprenant en effet une littérature des médias algériens qui n’en démordent de falsifier l’histoire.
Même registre, même vulgate du côté de Mediapart, site cofondé par Edwy Plenel après son départ du quotidien « Le Monde » en 2004. L’équipe chargée des « affaires » du Maroc, dans le sillage de ce dernier a fait sienne cette devise d’Albert Londres de « porter la plume dans la plaie », occultant l’autre partie de la citation qui est aussi « ne pas faire de tort » gratuitement et que même Trotsky recommanderait par éthique, puisqu’on y est, dans la philosophie du leader assassiné par Staline en 1940. Ce journalisme « couché » en sens inverse est bel et bien le catéchisme rudimentaire de Mediapart qui ne s’est jamais résolu à un semblant d’objectivité en ce qui concerne le Maroc dont il demeure le contempteur tourmenté. Pourtant le site était très proche d’Abraham Serfaty et de Claudine sa femme qui ne se sont jamais pour autant désolidarisés de leur pays. On n’exige rien de complaisant ou de proche de la vérité de Mediapart, inspiré de la hargne d’un Gilles Perrault, vieux briscard des services, tarentule s’il en est, aigri de son état…Pourtant pour un site dont les valeurs devraient les paroles d’un grand maître à penser qui nous inspire, Charles Péguy pour ne pas le citer, le sens de la vérité semble si loin : ne criait-il pas , « la vérité d’abord, la vérité seule, la vérité triste, la vérité ennuyeuse… » et dont Plenel se targue de faire son bréviaire ?
Tombant comme à Gravelotte, les critiques hargneuses à l’endroit du Maroc suivent à vrai dire une habitude, une propension voire une culture : l’ignorance jubilatoire, trempée dans un balancement qui est à proprement parler l’exemplaire exercice et le modus operandi du « Monde » dont le Maroc est à coup sûr la victime depuis décembre 1969, date à laquelle un certain Jacques Fauvet succédant à Hubert Beuve-Méry, dévoyant aussi son héritage déontologique, a accentué l’antimarocanisme. On en veut pour preuve, ce tournant opéré en faveur de l’Algérie de Boumediene contre le Maroc sous l’impulsion criminelle d’un Paul Balta, alors chef de service adjoint du Service Maghreb qui avait crée, à tout le moins pour les lecteurs du journal de la Rue des Italiens, le problème du « Sahara occidental », payé rubis sur ongle, appointé directement par la caisse de l’Etat, régulièrement reçu et complice de Boumediene. Il avait consacré en mai 1975 deux pleines pages au « Sahara occidental » dans l’édition du mois de mai du « Monde diplomatique », élevant au rang d’un mouvement de libération les mercenaires du polisario dont les dirigeants sont nés et ont grandi au Maroc
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Le petit personnage balzacien, sorti des sombres nuages d’Alexandrie, papillon, pochette et pipe, a sévi des décennies durant contre le Maroc et servi a contrario son « maitre à penser », le féodal président algérien Boukharrouba avec l’ardeur belliqueuse. Nous héritons les conséquences et les miasmes de ce fétide climat dévastateur, drapé dans l’antimonarchisme, succédané du néocolonialisme que l’Algérie, imbue de ses richesses pétrolières, prosoviétique à en crever. Boumediene n’a laissé à ses successeurs et à son peuple que les logomachies et le tragique dilemme : l’orgueil ou la mort.
Dès lors on se rend compte que même dans une tragédie comme celle du Haouz, faisant près de 3000 morts, la plus violente qui fût, il existe une malveillante volonté de s’attaquer au Royaume du Maroc, à son Roi, à son fils même. Le caricaturiste de Libération, coincé sur son tronc dans un livide bureau parisien qui s’essaye à des suggestions obscènes, les prédateurs de l’information précipités sur les chaînes, amatrices, commentateurs sclérosés avides d’en découdre avec un pays qui, manifestant sa volonté de gérer ses propres drames, se voit agresser, s’obstinant à refuser l’aide d’Emmanuel Macron et non des mouvements solidaires des associations françaises et de la société civile, bref toute un paysage d’hostilité fomentée par une presse rompue à l’exercice de la médiocrité rampante. Une armée de godillots estampillés « démocrates », folliculaires au masque raviné, ils fustigent et insultent un pays devenu leur poil à gratter.
La presse en France est morte, celle au sein de laquelle nous avions grandi en tout cas , elle cède le pas aux dérisoires mais périlleux fake-news à celle des procès d’intention, de l’emphase , du complotisme et des procès staliniens, celle des fadeurs incultes, tout juste habiles à exécuter plutôt qu’à s’en tenir à la règle déontologique et éthique.