Le Maroc et la Suisse déterminés à renforcer leur coopération dans le domaine des transports ferroviaires et routiers
Le Maroc et la Suisse ont signé vendredi un mémorandum d’entente en vue de renforcer leur coopération dans le domaine des transports routiers et ferroviaires.
Le mémorandum a été signé au terme de la visite de travail en Suisse d’une importante délégation marocaine conduite par le ministre de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, Abdelkader Amara, et composée de hauts responsables du ministère, d’établissements publics et des professionnels des secteurs routiers, des travaux publics et de l’ingénierie.
Il a été signé par M. Amara, et la Conseillère Fédérale Simonetta Sommaruga, ministre de l’Environnement, des transports, de l’énergie et de la communication, à l’issue de leurs entretiens bilatéraux au cours d’un voyage en train à destination d’Erstfeld pour visiter le centre de contrôle du trafic lourd de Ripshausen, la sécurité routière faisant partie des thèmes sur lesquels les deux pays entendent consolider leur coopération.
Le mémorandum d’entente est le fruit d’un travail d’arrache-pied effectué par les deux parties en vue de baliser la voie à un renforcement de la coopération et de l’échange technique et d’expertise dans le domaine des rails et routier, a souligné M. Amara dans une déclaration à la MAP.
Il a indiqué, dans ce sens, que le mémorandum d’entente « couvre une vingtaine de domaines de coopération, de la planification jusqu’à la phase opérationnelle », mettant en avant l’importance de la coopération sur les questions liées au transport, qui, a-t-il-dit, « interpelle au moins à deux niveaux ».
Le premier niveau concerne la thématique « de la durabilité », a fait observer le ministre, notant qu’au Maroc, « cette thématique constitue une orientation stratégique, le Royaume ayant adopté une stratégie pionnière des énergies renouvelables ».
Le deuxième volet se rapporte aux efforts à consentir pour le développement du ferroviaire pour « qu’il puisse prendre de l’importance étant donné que c’est un transport de masse, écologique et permet un aménagement du territoire optimisé ».
Pour sa part, la secrétaire fédérale Simonetta Sommaruga s’est félicitée de « la signature de ce mémorandum d’entente qui porte sur la coopération dans les domaines du rail et des routes », notant que les discussions ont été l’occasion d’échanger les points de vue sur différentes questions ayant trait au transport et aux infrastructures qui s’y rapportent.
Mme Sommaruga a relevé, dans ce sens, « l’importance d’avoir plus de marchandises sur les rails parce que c’est important du point de vue écologique et pour l’efficacité, bien que les infrastructures dans ce domaine prennent beaucoup du temps pour se réaliser ».
« La question du financement de telles infrastructures est aussi très importante », a-t-elle poursuivi.
Elle a mis en avant, à ce propos, la détermination des deux pays « à collaborer, à échanger et à travailler sur des thèmes liés au secteur du transport, qu’il s’agisse du financement, des questions d’infrastructures, des tunnels, un domaine où la Suisse a acquis une grande expérience, et de la sécurité routière ».
Dans un communiqué, le département suisse de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) s’est réjoui de la signature de ce mémorandum d’entente, soulignant que « le Maroc développe actuellement son réseau ferroviaire à grande vitesse ».
« Une première ligne reliant Tanger à Casablanca a été ouverte en novembre 2018, réduisant ainsi le temps de parcours entre les deux villes de cinq à deux heures. Dans le cadre de la « Stratégie ferroviaire 2040″, il est prévu de prolonger cette ligne jusqu’à Marrakech et Agadir et de construire une autre ligne entre Rabat et Oujda », rappelle le DETEC.
Et de souligner que « comme la Suisse dispose d’une grande expérience dans la planification, le financement et la construction de grandes infrastructures de transport et que les entreprises suisses sont leaders dans la construction de tunnels, il est dans l’intérêt des deux pays d’intensifier leur coopération ».
A Erstfeld, M. Amara et Mme Sommaruga, ainsi que les délégations les accompagnant, se sont rendus à l’entrée nord du tunnel ferroviaire du Gothard, le plus long dans le monde (57 km), où des explications ont été fournies sur la gestion du trafic au niveau de ce véritable chef d’oeuvre d’ingénierie, inauguré en 2016.
Ils ont visité, par la suite, le centre de contrôle du trafic lourd de Ripshausen, qui célèbre samedi ses dix ans d’existence. Le centre, le plus grand du pays, contribue « à améliorer la sécurité routière, à renforcer la politique de transfert du trafic et à assurer l’égalité de traitement entre la route et le rail ».
Au cours de cette visite de trois jours en Suisse, M. Amara a tenu une série de réunions avec de hauts responsables des secteurs de l’équipement, des infrastructures et des transports routiers et ferroviaires suisses axés sur les perspectives de renforcement de la coopération entre les deux pays.
Cette visite intervient après celle effectuée au Maroc par Mme Doris Leuthard, Conseillère Fédérale, et ancienne Cheffe du DETEC en juin 2018, avec pour objectif le renforcement de la coopération bilatérale et du partenariat entre le Royaume et la Confédération Suisse.
Outre les rencontres bilatérales, la délégation marocaine a visité les sièges des Chemins de Fer Fédéraux (CFF) et de l’Office Fédéral des Routes (OFROU), des barrages destinés à la production électrique à Grimsel, le chantier du tunnel de Base du Ceneri, ainsi que le Centre de contrôle du trafic lourd à Ripshausen, et le tunnel de base du Gothard, à Rynächt.