Le Maroc et le Kenya, deux économies complémentaires qui ont beaucoup à gagner en boostant leurs échanges
Le Maroc et le Kenya, deux économies complémentaires qui disposent d’un grand potentiel en commun, ont beaucoup à gagner en boostant davantage leurs relations et leurs échanges, a souligné l’ambassadeur du Maroc au Kenya et au Burundi et représentant permanent du Royaume auprès d’ONU-Habitat et ONU-environnement, El Mokhtar Ghambou.
« Le Maroc en tant que grand hub économique en Afrique du nord et le Kenya en tant que première économie en Afrique de l’Est ont beaucoup à gagner s’ils arrivent à mutualiser leurs efforts pour booster et promouvoir leurs échanges dans plusieurs secteurs porteurs », a soutenu le diplomate marocain dans une interview au magazine mensuel « Business Times ».
« Lors de mes entretiens avec des responsables kényans, on s’accorde toujours à dire que les économies du Kenya et du Maroc sont complémentaires et que les deux pays sortiraient tous les deux gagnants en diversifiant leurs échanges », a ajouté M. Ghambou.
Le diplomate marocain a expliqué que plusieurs domaines pourraient faire l’objet de partenariats entre les deux pays, notamment l’approvisionnement du monde rural en eau potable et en électricité, un domaine où le Maroc se targue d’avoir traversé des étapes très importantes, la gestion des ressources en eau à travers la politique des barrages, l’agriculture avec la grande réussite du Plan Maroc Vert, une stratégie qui définit la politique agricole du royaume pour les dix ans à venir avec pour objectif premier de faire de l’agriculture un secteur performant apte à être un moteur de l’économie tout entière. Dans le domaine agricole qui demeure le premier pourvoyeur d’emplois au Maroc, les efforts sont surtout concentrés sur le développement d’une agriculture productive à haute valeur ajoutée en grande partie tournée vers l’exportation. Pour ce faire, a expliqué le diplomate marocain, le Maroc a mis en place plusieurs organes et instituts ayant une mission de développement ou de vulgarisation agricole, notamment les services déconcentrés du Ministère de l’agriculture (Directions régionales et provinciales de l’agriculture), les Offices régionaux de mise en valeur agricole (ORMVA) opérant dans les périmètres irrigués et l’Office national du conseil agricole (ONCA) nouvellement créé.
M. Ghambou a tenu à rappeler, dans ce cadre, l’initiative « AAA », initiative pour l’Adaptation de l’agriculture africaine, portée par le Maroc et présentée lors de la COP22. « C’est une initiative qui a un double objectif, à savoir mettre l’agriculture africaine au cœur des négociations climatiques et favoriser la mise en œuvre des solutions », a expliqué le diplomate marocain.
M. Ghambou a mis en évidence la politique africaine du Maroc sous le leadership visionnaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et les efforts soutenus du Royaume en faveur du développement dans le Continent et du renforcement de la coopération Sud-Sud, une politique solidaire et mutuellement bénéfique qui a pour finalité d’assurer l’essor de l’ensemble du continent africain et la prospérité de ses populations.
Il a ajouté, dans ce cadre, que grâce aux actions menées par le Royaume, sous la conduite éclairée du Souverain, pour le développement des relations de partenariat maroco-africaines dans les divers secteurs (bancaire, assurances, pharmaceutique, engrais etc) et le renforcement d’une coopération Sud-Sud pluridimensionnelle, le Maroc est devenu le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest et le 2è investisseur africain en Afrique Subsaharienne.
M. Ghambou a, par ailleurs, mis en avant l’approche marocaine dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent qui se distingue par l’accent qui est mis sur la dimension religieuse. Il a rappelé, dans ce cadre, la mise en place de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains, une institution religieuse ouverte à tous pays d’Afrique pour l’encadrement scientifique et religieux afin d’empêcher la radicalisation, mais aussi de combattre l’idéologie salafiste et djihadiste.
Sur la question du Sahara marocain, le diplomate marocain a appelé le Kenya à soutenir l’initiative d’autonomie proposée par le Royaume du Maroc et jugée crédible par les Nations unies, en vue de résoudre définitivement ce conflit artificiel.
« Ce conflit artificiel ne doit pas constituer un obstacle devant le partenariat entre le Kenya et le Maroc, deux hubs économiques dans leurs régions respectives », a soutenu M. Ghambou. « Depuis la glorieuse Marche Verte organisée en 1975, les provinces du sud du Royaume qui n’étaient alors que des régions désertiques sont devenues maintenant de grands pôles économiques grâce à la politique visionnaire de SM le Roi Mohammed VI », a tenu à souligner le diplomate marocain.