Le Maroc, face à la problématique de la rareté de l’eau
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Dans son rapport de janvier 2025 sur les « Perspectives économiques mondiales », la Banque mondiale a dressé un état des lieux de l’économie globale, soulignant les difficultés auxquelles les pays émergents, dont le Maroc, sont confrontés. Le rapport met en lumière les problèmes structurels qui freinent la croissance et la nécessité d’adopter des politiques économiques résilientes pour surmonter ces obstacles. Selon la Banque mondiale, « des interventions politiques et économiques décisives sont la clé pour un développement plus durable et pour placer les économies émergentes sur une trajectoire positive pour les décennies à venir ».
Au niveau international, la Banque mondiale (BM) prévoit une stabilisation modérée de la croissance économique, avec un taux de 2,7 % pour la période 2025-2026. Bien que cette tendance marque une reprise par rapport aux années précédentes, elle reste insuffisante pour générer un développement durable à long terme, en particulier pour les pays en développement. Ces économies, bien qu’elles représentent 60 % de la croissance mondiale, peinent à rattraper le niveau de revenu des pays avancés, freinant ainsi les progrès dans la réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie.
Au niveau national, le Maroc se trouve confronté à des défis économiques et environnementaux. Parmi les plus pressants, la pénurie d’eau, la sécheresse et les effets du changement climatique figurent en tête de liste. Ces phénomènes affectent non seulement la production agricole, mais aussi les infrastructures du pays, avec des conséquences directes sur la sécurité alimentaire. A cet effet, la Banque mondiale met en évidence la vulnérabilité du Maroc face à ces facteurs, indiquant que « la rareté de l’eau représente l’un des plus grands défis environnementaux et économiques auxquels sont confrontés le Maroc et la Tunisie dans la région ».
Le secteur agricole, traditionnellement un pilier majeur de l’économie marocaine, est particulièrement vulnérable aux aléas climatiques, notamment la sécheresse, ce qui rend l’amélioration de la gestion de l’eau et la diversification des cultures cruciales pour garantir la sécurité alimentaire et la stabilité économique. Dans ce sens, le Maroc a donc engagé des réformes et des investissements dans l’agriculture intelligente, une approche qui intègre les technologies et les pratiques durables pour optimiser la production tout en minimisant l’impact environnemental.
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Le Maroc a aussi mis en place plusieurs politiques économiques visant à assurer une croissance durable et résiliente. En matière de finances publiques, le pays a opté pour une stratégie de renforcement des recettes fiscales et de rationalisation des dépenses publiques. Ces réformes permettent de dégager davantage de marges pour l’investissement dans des secteurs stratégiques tels que les énergies renouvelables, l’agriculture durable, et les infrastructures hydriques.
Cependant, les projets d’énergie renouvelable, comme le complexe solaire Noor, représentent un axe de développement majeur pour le Maroc, dont l’objectif est de réduire la dépendance aux combustibles fossiles et de diversifier les sources d’énergie du pays. Le pays à travers ce projet vise à devenir un leader régional dans ce domaine et aspire à contribuer à la transition énergétique mondiale. À cet égard, la Banque mondiale souligne l’importance de renforcer la coopération régionale et internationale dans la gestion de l’eau et le transfert de technologies pour accroître la résilience face aux impacts du changement climatique.
Au niveau régional, le Maroc n’est pas le seul à faire face à des turbulences économiques. La région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) connaît des fluctuations dues aux tensions géopolitiques persistantes et aux effets du changement climatique. En 2024, la croissance dans cette zone n’a été que de 1,8 %, mais les prévisions pour 2025 annoncent une reprise modérée à 3,4 %, bien que des disparités marquent les performances nationales.