Le Maroc face à l’urgence de réformer son système de retraite

Le système de retraite marocain est sous pression face aux enjeux démographiques et économiques actuels. Avec un score de 4,5 sur 7 dans le rapport 2025 d’Allianz, le pays doit impérativement réformer son modèle pour garantir la pérennité des retraites, élargir la couverture sociale et intégrer les travailleurs non couverts.

Le Maroc se voit dans l’obligation de réformer en profondeur son système de retraite afin de faire face aux défis du vieillissement démographique et de l’insuffisance de la couverture sociale. D’après le rapport 2025 du Global Pension Report d’Allianz, le pays obtient un score de 4,5 sur 7, mettant en évidence la nécessité urgente de réformes pour garantir la stabilité financière du système et intégrer un plus grand nombre de travailleurs non couverts, en particulier ceux du secteur informel.

À l’échelle mondiale, les systèmes de retraite sont soumis à des pressions croissantes, et le Maroc n’échappe pas à cette tendance. Bien que le pays ait entrepris certaines réformes, son financement reste fragile et la couverture sociale est encore insuffisante pour une grande partie de la population. Le Maroc doit ainsi réajuster son modèle afin d’éviter une dégradation de la situation dans les années à venir.

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Selon l’Allianz Pension Index (API), qui évalue les systèmes de retraite dans 71 pays en fonction de plusieurs critères (démographie, soutenabilité budgétaire, couverture des pensions, etc.), le Maroc fait partie des pays dont le système de retraite nécessite une refonte majeure. Parmi les critères déterminants figurent la démographie, la soutenabilité des finances publiques et l’adéquation des pensions, qui sont des facteurs essentiels pour mettre en place un système de retraite plus résilient et inclusif.

L’API repose sur trois grands axes d’évaluation : l’environnement démographique et budgétaire, la viabilité financière du système et la pertinence des prestations de retraite. Le Maroc, avec un score global de 4,5, fait face à des défis significatifs. La dimension démographique et budgétaire du système est notée 3,7, ce qui met en lumière l’impact du vieillissement de la population sur les finances publiques et le manque de ressources allouées aux retraites. En ce qui concerne la durabilité du système, avec une note de 4,4, le rapport souligne la fragilité du financement des retraites, et l’adéquation des pensions, qui obtient un score de 4,7, révèle l’insuffisance de la couverture sociale pour de nombreux citoyens.

Un problème majeur qui freine l’efficacité du système de retraite du royaume est l’absence de couverture pour les travailleurs du secteur informel. Ceux-ci représentent plus de la moitié de la population active du pays et ne cotisent pas aux régimes de retraite, ce qui crée une inégalité importante et menace la pérennité du système à long terme. La réforme du système de retraite devra ainsi intégrer cette population pour renforcer l’équité et garantir que tous les travailleurs, qu’ils soient dans le secteur formel ou informel, puissent bénéficier d’une couverture de retraite adéquate.

À l’échelle internationale, le Maroc n’est pas le seul à rencontrer des difficultés. D’autres pays émergents, comme la Malaisie, l’Inde et le Sri Lanka, partagent les mêmes défis en matière de couverture insuffisante. En Afrique du Nord, la Tunisie fait face à une situation similaire, bien que l’Égypte, avec un score de 3,8, semble légèrement mieux positionnée.

De plus, certains pays se distinguent par la solidité de leur modèle de retraite. Le Danemark, les Pays-Bas et la Suède, avec des scores inférieurs à 3, bénéficient de réformes basées sur la capitalisation et la durabilité des systèmes de retraite, permettant à leurs citoyens de jouir de retraites plus sécurisées. Le Japon adopte quant à lui une approche différente, en repoussant progressivement l’âge de départ à la retraite, avec environ un tiers de la population âgée de 65 à 70 ans toujours en activité.

Enfin, plusieurs économies développées, comme la France, l’Allemagne et l’Autriche, font face à une pression de réforme accrue. Ces pays, qui reposent principalement sur un système de répartition, doivent faire face à un vieillissement rapide de leur population, ce qui complique leur transition vers un modèle de retraite plus durable. Ainsi, la pression exercée sur les systèmes de retraite est un défi global, mais la situation du Maroc demande une attention particulière pour éviter un déséquilibre économique et social dans le futur.

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