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Le Maroc intensifie sa lutte contre l’invasion des criquets pèlerins

Les régions frontalières du Maroc sont confrontées à une menace sérieuse avec l’arrivée imminente de criquets pèlerins en provenance d’Algérie. Pour protéger les cultures agricoles, le Centre National de Lutte Antiacridienne (CNLA) intensifie ses efforts. Ce phénomène affecte également l’Algérie et la Libye, menaçant ainsi la sécurité alimentaire.

Les régions frontalières du Maroc se trouvent actuellement dans une situation de vigilance extrême face à un danger imminent : une invasion massive de criquets pèlerins en provenance d’Algérie. Le Centre National de Lutte Antiacridienne (CNLA) a intensifié ses efforts pour protéger les cultures agricoles situées dans ces zones particulièrement vulnérables aux infestations. Cette situation met en lumière la fragilité de certaines régions marocaines, dont les agriculteurs dépendent en grande partie de leurs récoltes pour subsister.

L’alerte a été déclenchée après l’apparition de nuées de criquets qui ont déjà dévasté des surfaces agricoles en Libye, en Tunisie et en Algérie. Les essaims, qui se déplacent en masse à la recherche de nourriture, ont été repérés à plusieurs endroits du Maroc, notamment à Tata, Bouarfa, Errachidia et Tinghir. Ces régions frontalières, de par leur proximité avec l’Algérie, sont les plus exposées à ce phénomène. La situation a conduit les autorités marocaines à agir en urgence pour éviter la propagation des essaims sur le territoire national. Le gouvernement marocain a ainsi mobilisé toutes les ressources nécessaires pour éviter que cette invasion n’atteigne les zones agricoles sensibles.

Dans ce cadre, le CNLA a déployé des équipes d’intervention spécialisées dans la surveillance des zones proches de la frontière algérienne, en particulier à Tata et dans les provinces du sud-est. Les équipes sont en charge de la surveillance continue de la situation, avec pour objectif de prendre rapidement les mesures nécessaires en cas d’apparition de nouveaux foyers de criquets. Ces opérations de prévention s’appuient sur des informations recueillies dans les régions voisines, où des bandes de criquets ont été repérées dans des villes algériennes proches de la frontière. Le Maroc a renforcé ses capacités d’intervention en préparant ses avions Canadair, qui sont habituellement utilisés pour lutter contre les incendies de forêt. Ces appareils pourraient être utilisés pour effectuer des pulvérisations aériennes d’insecticides en cas de propagation des essaims sur le territoire marocain.

Lire aussi : La Tunisie en « état de vigilance » après l’arrivée de criquets pèlerins au Sud

Une menace pour tout le Maghreb

Le criquet pèlerin est une menace particulièrement grave pour la sécurité alimentaire dans la région. Le Maroc, tout comme de nombreux pays voisins, fait face chaque année à des invasions de ces insectes dévastateurs. Ces essaims se forment généralement dans les zones de reproduction situées dans les régions désertiques et côtières du Sahara, où les conditions climatiques sont propices à leur prolifération. Lorsqu’ils arrivent à maturité, les essaims de criquets franchissent les frontières et envahissent les terres agricoles. Une fois sur place, ces insectes dévastent tout sur leur passage, détruisant les cultures agricoles, notamment les céréales, les légumes, les plantes fourragères, ainsi que les cultures fruitières. Cela met en péril l’approvisionnement alimentaire de toute la région.

En Algérie, la situation est particulièrement préoccupante, notamment dans les régions méridionales du pays, où les agriculteurs ont vu leurs terres envahies par les criquets. La panique est grande, et des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des essaims massifs en provenance du sud-est, atteignant des villes comme Ouargla, située à plus de 800 kilomètres au sud d’Alger. Ces invasions ont provoqué une véritable crise agricole, certains agriculteurs se retrouvant sans ressources face à la destruction de leurs cultures.

La Libye, quant à elle, a dû déclarer l’état d’urgence face à la progression des criquets. Selon Mehdi Mohamed Attarqi, porte-parole de la Commission Nationale de Lutte contre le criquet en Libye, cette invasion ne touche plus uniquement les zones agricoles traditionnelles, mais s’étend désormais aux terres agricoles du centre du pays, y compris les oasis, habituellement épargnées par ces invasions. Cette situation a généré des craintes considérables quant à l’ampleur des dégâts que pourrait entraîner l’invasion dans les semaines à venir.

Malgré les efforts déployés par les autorités locales, de nouveaux foyers de criquets ont émergé, notamment dans les régions d’Al-Jufra et de Syrte en Libye, où la situation reste difficile. Les équipes de lutte ont pu observer que ces nouveaux foyers affectaient des zones agricoles qui avaient déjà été traitées dans le passé, ce qui rend leur gestion encore plus complexe.

Le criquet pèlerin représente un véritable danger pour l’agriculture et la sécurité alimentaire des pays touchés. Un essaim d’un kilomètre carré peut contenir jusqu’à 80 millions de criquets adultes, capables de dévaster en une seule journée l’équivalent de la nourriture nécessaire à 35 000 personnes. Les dégâts infligés aux cultures sont colossaux, et les conséquences économiques sont sévères pour les agriculteurs, dont les moyens de subsistance sont directement liés à la production agricole. Dans cette région déjà fragile, l’impact des invasions de criquets pèlerins pourrait aggraver la situation économique et humanitaire, ce qui rend les efforts de lutte et de prévention encore plus cruciaux.

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