Le Maroc, modèle de résilience économique en Afrique selon la CNUCED
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Le rapport 2024 de la CNUCED positionne le Maroc parmi les pays africains les moins vulnérables aux chocs économiques, démographiques et technologiques. Grâce à sa stabilité logistique, son développement des infrastructures et sa stratégie de diversification économique, le pays continue de renforcer sa résilience face aux crises mondiales.
Le rapport sur le développement économique en Afrique de 2024 a placé le Maroc parmi les pays les moins vulnérables aux chocs économiques, démographiques et technologiques du continent. Ce classement, publié par la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), souligne que le Maroc, aux côtés de pays comme l’Égypte, la Tunisie, l’Afrique du Sud et Maurice, bénéficie d’une certaine stabilité face aux défis mondiaux qui affectent d’autres nations africaines. Cette résilience, particulièrement en matière démographique et technologique, témoigne des efforts constants du Royaume dans le renforcement de son économie et sa position sur la scène internationale.
Le rapport met en lumière plusieurs facteurs permettant à ces pays d’afficher une plus grande capacité d’adaptation. En particulier, il souligne l’importance des capacités d’adaptation face aux crises complexes, qu’elles soient économiques, sociales ou environnementales. Le Maroc se distingue dans ce domaine, notamment grâce à des progrès significatifs dans les secteurs logistique et commercial. Le pays est reconnu pour son efficacité dans la gestion des échanges commerciaux, notamment par le biais de ses infrastructures modernes et de ses efforts pour améliorer les performances logistiques. En cela, le Maroc figure parmi les leaders africains, aux côtés de l’Afrique du Sud, de la Tunisie et de l’Égypte, en matière d’optimisation de ses flux commerciaux.
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En effet, les indicateurs de performance logistique pour la période 2012-2022 montrent une nette progression du Maroc dans le domaine des infrastructures de transport et de commerce. Il obtient une note de 2,7 sur 5, ce qui reflète des investissements conséquents dans les réseaux de transport, les ports et les services logistiques. Ces efforts continuent de porter leurs fruits, et permettent au pays de jouer un rôle clé dans le commerce international. En matière d’exportation de services, le Maroc est l’un des cinq premiers pays africains, avec une moyenne de 16,2 milliards de dollars d’exportations entre 2019 et 2021, se classant juste derrière l’Égypte et devant des pays comme l’Afrique du Sud.
Cependant, malgré ces bons résultats, le Maroc n’a pas été épargné par la crise du COVID-19. À l’instar de nombreux autres pays, il a vu son PIB se contracter de plus de 6 %, un impact particulièrement marqué dans les secteurs du tourisme et des services, où la baisse a été importante. Cela démontre la vulnérabilité de certaines branches de l’économie marocaine, même si des mesures de soutien et de relance ont été mises en place pour amorcer une reprise.
Le rapport met également en avant le rôle important des investissements publics. Le Maroc occupe une place de leader parmi les pays africains ayant des fonds souverains solides, aux côtés de l’Algérie, de l’Égypte et du Nigéria. Ces investissements permettent au pays de renforcer ses capacités à faire face aux crises, tout en stimulant sa croissance économique. Grâce à ces fonds, le Maroc peut continuer à soutenir son développement, même en période d’incertitude économique mondiale.
En matière d’importation, le Maroc figure parmi les cinq plus grands importateurs du continent, aux côtés de pays comme le Nigéria, l’Afrique du Sud et l’Égypte. Les produits pétroliers et les véhicules constituent une grande partie de ces importations, ce qui reflète les besoins de l’économie locale. Cependant, cette dépendance aux importations, notamment pétrolières, demeure un défi pour le pays, car elle exerce une pression supplémentaire sur ses ressources financières. Malgré cela, le Maroc s’efforce de diversifier ses importations et cherche à réduire cette dépendance, notamment en explorant des alternatives énergétiques.
Un autre point important est la stratégie de diversification économique du Maroc. Contrairement à d’autres pays africains qui dépendent largement de l’exportation de matières premières, le Maroc mise sur des secteurs comme les biens manufacturés et les services, ce qui lui confère un avantage concurrentiel sur les marchés mondiaux. Cette approche permet au pays de se positionner comme un acteur économique dynamique et flexible, prêt à faire face aux évolutions du marché mondial.
Enfin, le rapport insiste sur la nécessité d’une plus grande intégration régionale, d’investir dans la technologie et les infrastructures, et de continuer à diversifier l’économie pour garantir une résilience à long terme. En ce sens, l’Accord de libre-échange continental africain (ZLECAf) représente une opportunité importante pour les pays africains, avec un potentiel estimé à 3,4 trillions de dollars. Pour le Maroc, cette intégration régionale et cette diversification sont essentielles pour maintenir une croissance durable et renforcer sa position de leader sur le continent.