Le Maroc ouvre une enquête sur la concurrence déloyale des fours turcs

Le ministère de l’Industrie et du Commerce a récemment ouvert une enquête sur l’importation de fours électriques en provenance de Turquie. Cette enquête fait suite à une plainte déposée par les sociétés Deha Electromenager et Sultangaz, qui représentent la totalité de la production nationale de fours électriques au Maroc. Elles soupçonnent les exportateurs turcs de pratiquer le dumping, en inondant le marché marocain de leurs produits à des prix dérisoires, au détriment des producteurs nationaux.

 

L’enquête menée par le ministère vise plus précisément les fours mobiles et non encastrables d’une capacité de 70 litres. Les sociétés plaignantes demandent donc des mesures de protection contre l’importation de ces fours turcs.

Le ministère soutient la plainte des sociétés marocaines et affirme qu’il existe suffisamment de preuves pour justifier une enquête approfondie. Il a calculé une marge de dumping en comparant la valeur normale des fours en Turquie avec le prix auquel ils sont exportés vers le Maroc. Selon les calculs du ministère, cette marge de dumping est bien supérieure au niveau minimum de 2%.

En outre, le ministère souligne que la concurrence déloyale des fours turcs a gravement nui à l’industrie nationale au Maroc. Les producteurs locaux ont perdu des parts de marché et ont vu leur rentabilité considérablement réduite en raison de cette situation. Il est donc nécessaire de prendre des mesures de protection pour préserver l’industrie marocaine des fours électriques.

Lire aussi : Les Républicains français exhortent Macron à renouer les liens avec le Maroc

L’enquête en cours devrait durer environ un an, mais elle peut être prolongée jusqu’à un an et demi si nécessaire. Pendant cette période, des mesures provisoires peuvent être prises si l’enquête confirme le dumping des fours turcs sur le marché marocain. Ces mesures viseraient à limiter l’importation de ces produits afin de protéger l’industrie nationale.

Selon des sources, cette enquête ne remet pas en cause les relations commerciales entre le Maroc et la Turquie dans leur ensemble. Elle se concentre spécifiquement sur le secteur des fours électriques et vise à lutter contre la concurrence déloyale qui nuit à l’industrie nationale marocaine.

Accord de libre-échange : Le Maroc tente d’équilibrer la donne

Le Maroc a récemment amendé son accord de libre-échange avec la Turquie pour imposer des droits de douane sur les produits industriels turcs. Ces droits, qui sont entrés en vigueur le 2 mai, atteindront 90% de la valeur des produits concernés et seront en place pendant une période de cinq ans.

Cette décision vise à rééquilibrer la balance commerciale entre les deux pays, alors que les importations turques au Maroc ont augmenté de manière significative ces dernières années. En 2021, ces importations ont atteint 30,4 milliards de dirhams (MMDH), soit une hausse de 32% par rapport à l’année précédente. En parallèle, les exportations marocaines vers la Turquie ont connu une augmentation de 26%, atteignant 7,19 MMDH en 2021.

Cependant, malgré cette progression, le déficit commercial entre les deux pays s’est accru de 34%.

L’amendement de l’accord de libre-échange prévoit une liste négative de plus de 1 200 produits locaux impactés par les importations turques, regroupés en 630 positions tarifaires. Les produits de cette liste seront soumis à un droit de douane équivalent à 90% du droit commun en vigueur. Cette liste pourra être ajustée annuellement pour inclure de nouveaux produits ou en retirer d’autres.

Ces mesures ont été mises en place pour protéger l’industrie locale et favoriser une concurrence équitable sur le marché marocain. Elles sont également destinées à encourager les exportations marocaines vers la Turquie et à réduire le déficit commercial entre les deux pays.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page