Le Maroc place l’aquaculture au cœur de sa vision de développement des secteurs maritimes
Le Maroc a placé l’aquaculture au cœur de ses priorités et de sa vision de développement des secteurs maritimes, encouragé en cela par un contexte national et international favorable, et capitalisant sur ses atouts géographiques et naturels. En alignement avec les Hautes orientations royales, le Nouveau modèle de développement du Maroc place aussi l’aquaculture comme une composante prioritaire de l’économie bleue, à fort potentiel de développement et qui « mérite une forte impulsion pour réaliser les objectifs qui lui ont été impartis », en s’inscrivant dans une dynamique qui vise à « accompagner les investisseurs par un appui technique et financier approprié en liaison avec des objectifs précis d’investissement, de transfert et de développement de savoir-faire », indique le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts.
Cette vision trouve son ancrage dans la stratégie Halieutis, qui a donné un élan d’envergure à ce secteur pour soutenir la croissance de l’économie halieutique et contribuer dans l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD), notamment la sécurité alimentaire et la promotion des emplois décents, ainsi que l’amélioration des capacités de résilience et la protection des océans et des ressources halieutiques.
La lisibilité de la politique gouvernementale se traduit sur le plan institutionnel par la création de l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA), qui, en droite ligne avec sa mission, a œuvré depuis sa création, en 2011, à promouvoir le développement de l’aquaculture marine, en renforçant l’attractivité de ce secteur pour l’investissement dans les différents maillons de la chaîne de valeur, à même d’en faire un levier d’une économie bleue inclusive autour duquel gravitent plusieurs nouveaux secteurs porteurs d’innovations, d’opportunités d’investissement, de recherches scientifiques et d’emplois.
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Actuellement, le secteur aquacole au Maroc compte 442 projets et fermes aquacoles d’une capacité de production cible dépassant les 300.000 tonnes/an à terme.
Portés par des opérateurs privés, ces projets nécessiteraient des investissements estimés à environ 5 milliards de dirhams et devraient à terme créer plus de 7.000 emplois directs, fait savoir le ministère, soulignant que ces projets, étant répartis tout au long du littoral national, sont diversifiés en termes de taille et de filières.
Le ministère note, par ailleurs, que la stratégie de développement de l’aquaculture nationale mise en œuvre par l’ANDA place la durabilité du secteur au cœur de ses priorités, relevant que l’ANDA a, dans ce sens, mis en place un plan d’action s’inspirant des directives et codes de bonnes pratiques internationaux, tout en construisant sur les leçons des expériences passées, aussi bien nationales que celles des pays voisins.
Il précise que le plan d’action en déclinaison de la stratégie de développement de l’aquaculture repose sur plusieurs chantiers structurants, à savoir la planification des territoires régionaux pour révéler le potentiel aquacole des côtes nationales, l’élaboration du cadre juridique spécifique à l’aquaculture marine, le renforcement du climat des affaires et l’encouragement de l’investissement, l’organisation socio-professionnelle et le renforcement des compétences et qualification professionnelles.
Ces axes stratégiques couvrent les principaux leviers, à la fois techniques, économiques, réglementaires et sociaux pour le développement de l’aquaculture marine durable.
En vue de dimensionner les potentialités du littoral national et mettre à la disposition des investisseurs des espaces pertinemment sélectionnés et propices au développement des activités aquacoles, l’ANDA a réalisé des Plans d’aménagement aquacole dans 8 régions du Royaume qui ont couvert plus de 2.300 km de côte, soit 66% du littoral national, souligne la même source.
En effet, une superficie maritime totale propice d’environ 24.000 ha a été identifiée au niveau de ces régions, répartie sur 1.540 fermes potentielles, dédiées à la pisciculture, la conchyliculture et l’algoculture, pour un potentiel de production cible de plus 300.000 tonnes.
Aussi, et afin d’accompagner la mise en œuvre des plans aquacoles réalisés, l’ANDA a engagé plusieurs actions visant à développer des pôles aquacoles intégrés, permettant à l’activité de relever les défis auxquels elle est confrontée et de maintenir durablement le cap de la croissance du secteur.
Ces actions portent principalement sur la mise en place de plateformes terrestres ayant pour vocation de fournir un cadre favorable au développement de l’activité, d’organiser et de moderniser les installations annexes aux fermes aquacoles en mer, ainsi que de créer une nouvelle dynamique entre les professionnels du secteur.
A cela s’ajoutent la mise en place des infrastructures logistiques appropriées pour faciliter le débarquement des navires auxiliaires aquacoles, et l’établissement de cadres de partenariat avec les parties prenantes concernées afin d’accélérer la concrétisation de ces plateformes et infrastructures, et d’harmoniser les programmes d’actions pour mieux soutenir la croissance du secteur.
Dans le cadre de la promotion de la diversification de la production aquacole nationale et le renforcement de la compétitivité du secteur, un programme de planification aquacole à terre a été initié par l’ANDA, en vue d’établir une cartographie des espaces propices pour la mise en place de projets d’aquaculture marine à terre.
Ce programme a pour objectif d’orienter les investisseurs intéressés vers les sites potentiels pour les différentes filières, et de mettre à leur disposition les données nécessaires pour la conception de leurs projets.
Aussi, ce programme vise à contribuer au développement de l’économie productive nationale, à travers la gestion durable et la valorisation du foncier non exploité dans les différentes régions du Royaume, plus particulièrement dans les zones arides ou reculées, où les possibilités d’emploi sont limitées.
Dans le cadre de ce programme, l’ANDA est en cours d’exploration du potentiel aquacole à terre de certains espaces terrestres relevant des régions de Laâyoune Sakia El Hamra et de Guelmim Oued Noun. Ces régions ont été priorisées au vu de l’intérêt considérable qu’elles suscitent auprès des investisseurs pour la mise en place de projets d’aquaculture marine à terre.
Ces plans aquacoles régionaux ont mis en évidence d’importantes potentialités pour le développement de l’aquaculture marine, offrant des opportunités substantielles pour l’essor socio-économique des régions concernées.
Avec MAP