Le Maroc récupère un ex-cadre de Daesh arrêté en Grèce
Le Maroc a obtenu l’extradition d’un ancien cadre de l’organisation terroriste Daesh, Mohamed Boudarga, qui avait été arrêté en Grèce en juillet 2021. Selon le média grec greekcitytimes, Boudarga est arrivé au Maroc le 27 décembre, après que la justice grecque a autorisé son transfert.
Boudarga, alias Abou Mohamed Al Fateh, était un haut responsable de Daesh en Syrie, où il a rejoint le groupe en 2014. Il a occupé des fonctions stratégiques au sein de la « Brigade spéciale » à Deir ez-Zor et de la Police religieuse (Hisba) à Raqqa, les deux anciens fiefs de Daesh en Syrie. Il est accusé d’avoir commis des atrocités, notamment la mutilation d’un cadavre, et d’avoir menacé les pays qu’il considérait comme les ennemis de l’islam.
Il faisait l’objet d’une notice rouge d’Interpol, un mandat d’arrêt international, émise à la demande du Maroc, qui le soupçonnait d’être impliqué dans des activités terroristes sur son territoire. Il était également recherché par les services de sécurité de plusieurs pays, dont la Grèce, l’Italie, le Royaume-Uni et les États-Unis.
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Abou Mohamed Al Fateh a été arrêté le 28 juillet 2021 à l’aéroport international d’Athènes, alors qu’il tentait de se rendre en Europe avec de faux documents de voyage. Il était accompagné de son épouse franco-marocaine, Louiza Hajjaoui, qui a également été interpellée. L’arrestation a été rendue possible grâce à la coopération entre les services de renseignement marocains et leurs homologues étrangers, qui ont partagé des informations cruciales sur le parcours et la localisation du terroriste.
Après son arrestation, Boudarga a été placé en détention provisoire en Grèce, en attendant la décision du Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative du pays, sur son extradition vers le Maroc. Boudarga a contesté cette extradition, affirmant qu’il risquait d’être torturé ou exécuté au Maroc, et qu’il ne bénéficierait pas d’un procès équitable. Le Conseil d’État a rejeté ces arguments, estimant qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes pour étayer ses allégations, et que le Maroc offrait des garanties suffisantes pour le respect de ses droits.
Le 27 décembre, Boudarga a été extradé vers le Maroc, où il devra répondre de ses actes devant la justice. Son épouse, Louiza Hajjaoui, a également été extradée vers le Maroc, où elle est soupçonnée d’avoir participé aux activités terroristes de son mari. Les deux sont actuellement détenus dans un lieu tenu secret, sous la supervision du parquet compétent.
L’extradition de Boudarga est un succès pour le Maroc, qui a démontré sa capacité à traquer et à rapatrier les terroristes marocains qui ont rejoint Daesh à l’étranger. Le Maroc est l’un des pays les plus touchés par le phénomène des combattants étrangers, avec plus de 1600 ressortissants partis rejoindre les rangs de Daesh en Syrie et en Irak. Le Maroc a mis en place une stratégie globale pour lutter contre le terrorisme, qui repose sur la prévention, la répression, la coopération internationale et la promotion des valeurs de tolérance et de modération.