Le Maroc se lance dans une stratégie de financement pour la Coupe du Monde 2030

Le Maroc annonce son intention de créer un marché de produits dérivés d’ici la fin de l’année 2024. Cette initiative, révélée par Nezha Hayat, la présidente de l’Autorité marocaine des marchés des capitaux (AMMC) lors d’une interview avec Bloomberg, vise à générer des fonds pour les infrastructures essentielles à l’organisation de la Coupe du Monde de football de 2030. Le Maroc, en collaboration avec l’Espagne et le Portugal, se prépare à accueillir cet événement mondial.

L’urgence de financer ces projets est soulignée par Mme Hayat, qui insiste sur leur intégration dans une vision de développement national sur quinze ans. Elle appelle à une expansion significative du marché financier et à une participation accrue des investisseurs privés, tant locaux qu’internationaux. « Il est impératif que le marché financier puisse exercer son rôle à plein régime », affirme-t-elle.

Pour accompagner ce marché naissant, une législation innovante est prévue, autorisant notamment les fonds cotés en bourse, les fonds d’investissement en devises et les fonds conformes aux principes de la finance islamique. Par ailleurs, un assouplissement des règles d’investissement pour les professionnels est envisagé, afin de stimuler l’engagement financier.

Lire aussi : Coupe du monde 2030 : La gestion des télécommunications a trouvé preneur

Le budget prévisionnel pour l’organisation de la Coupe du Monde s’élève à environ 50 à 60 milliards de dirhams. De cette somme, une part conséquente, estimée à 25 milliards de dirhams, devrait provenir du budget public pour la construction des stades et des centres d’entraînement. En outre, 17 milliards de dirhams pourraient être alloués par des entreprises publiques pour des projets d’infrastructures et de transport, tandis que 10 milliards de dirhams seraient susceptibles d’être acquis via des prêts internationaux à taux préférentiels, des dons et des aides étrangères.

Un modèle de financement hybride public-privé est également à l’étude, incluant le développement des capacités hôtelières nationales. Ce modèle s’inscrit dans la continuité des programmes d’investissement annuels de l’État, avec des retombées économiques positives anticipées dans des secteurs clés tels que la construction, la banque, le tourisme et les télécommunications.

En 2030, le Maroc s’apprête à devenir une scène mondiale en accueillant la Coupe du Monde, un événement qui promet de marquer l’histoire du pays. Cette prestigieuse compétition, co-organisée avec l’Espagne et le Portugal, verra le Maroc ouvrir ses portes à des millions de passionnés de football dans six villes emblématiques, dont Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech, Agadir et Fès.

L’ampleur de cet événement nécessite des préparatifs à la hauteur des attentes internationales. Ainsi, le Grand Stade de Casablanca, avec son budget de 6 milliards de dirhams, se dresse comme le joyau de la couronne des infrastructures prévues. De même, Rabat et Marrakech ne sont pas en reste, avec chacune un stade modulaire de 3 milliards de dirhams, alliant modernité et modularité. La rénovation des stades existants n’est pas oubliée, chaque stade bénéficiant d’un milliard de dirhams pour se refaire une beauté.

Les centres d’entraînement connaîtront également une transformation radicale, avec une enveloppe de 8 milliards de dirhams dédiée à la rénovation totale et à la construction de nouveaux centres. Par ailleurs, le réseau de transport interne et la voie ferroviaire entre Casablanca et Marrakech verront un investissement de 17 milliards de dirhams, une initiative qui va bien au-delà de l’événement sportif, en améliorant significativement le quotidien des Marocains.

Le financement de ces projets ambitieux repose sur un budget de l’État de 25 milliards de dirhams pour la construction des stades et centres d’entraînement, complété par les entreprises publiques qui contribueront à hauteur de 17 milliards de dirhams pour les infrastructures et le réseau de transport. Les autres financements, quant à eux, proviendront de prêts concessionnels et d’aides internationales, à hauteur de 10 milliards de dirhams.

Sur le plan macroéconomique, le Maroc s’attend à un solde budgétaire sans pression sur les taux d’intérêt jusqu’en 2030, malgré un déficit de la balance des paiements estimé à 25 milliards de dirhams, soit 1,5% du PIB, en raison de l’augmentation des importations. Le secteur bancaire, cependant, trouvera son avantage dans le financement des projets de construction et d’infrastructures.

La Coupe du Monde 2030 est une fenêtre d’opportunités pour le Maroc, offrant une chance inouïe de développement et de rayonnement international. Cependant, la clé du succès réside dans une gestion prudente et stratégique des ressources, afin d’assurer un héritage économique et social durable pour les générations futures.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page