Le Maroc s’engage dans la coalition mondiale contre les drogues de synthèse
Le rôle actif du Maroc dans la lutte contre les drogues de synthèse a été souligné lors d’une réunion ministérielle virtuelle pour lancer la Coalition mondiale contre les menaces liées aux drogues de synthèse. La coalition, mise en place à l’initiative du secrétaire d’État américain Antony Blinken, vise à mutualiser les efforts pour prévenir la production et le trafic de drogues synthétiques illicites, identifier les tendances émergentes en matière de drogues et les modes de consommation, et répondre à leurs impacts sur la santé publique.
Le Maroc s’engage à jouer un rôle actif dans la lutte contre les menaces des drogues de synthèse, conformément à ses engagements mondiaux, a souligné, vendredi depuis Rabat, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, qui s’exprimait lors de la réunion ministérielle virtuelle sur l’accélération et le renforcement de la riposte mondiale aux drogues de synthèse.
Bourita a salué la mise en place de ce nouveau mécanisme mondial, notant que la coalition arrive à un moment crucial, compte tenu des conséquences dévastatrices de la consommation de drogue sur la santé, la sécurité et la cohésion sociale.
Le succès de cette coalition mondiale nécessite l’engagement collectif de toutes les parties prenantes dans cette lutte, a ajouté le ministre, soulignant que la coopération internationale et le multilatéralisme doivent être ses principes directeurs.
A cet égard, Bourita a cité trois recommandations essentielles pour améliorer l’action future de cette coalition, dont la mise en place d’un système d’alerte efficace pour identifier les nouvelles substances synthétiques émergentes. Ce système devrait faciliter l’échange rapide d’informations et de renseignements entre les pays membres, afin de permettre une détection et une réaction rapides.
La deuxième recommandation porte sur la prévention, le traitement et la sensibilisation en donnant la priorité aux interventions de soins de santé précoces et aux options de traitement, en renforçant les partenariats scientifiques et de recherche pour garder une longueur d’avance sur l’évolution des tendances en matière de drogues synthétiques et en mettant en œuvre des programmes de sensibilisation, d’éducation et de résilience communautaire, en ligne et hors ligne.
Le ministre a également appelé à la promotion de la collaboration internationale à travers une coopération accrue entre les pays dans des opérations conjointes, et le renforcement des capacités et des partenariats entre les communautés scientifiques, les professionnels de la santé et les forces de l’ordre pour des réponses efficaces, en mettant l’accent sur le continent africain.
« La perte croissante de vies humaines due aux drogues de synthèse est un rappel fort de la nécessité urgente d’une action concertée », a ajouté le responsable marocain, soulignant que la demande et l’offre de drogues de synthèse augmentent, entraînant l’émergence de nouveaux marchés. au-delà des traditionnels.
S’appuyant sur les données de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), il a rappelé qu’en 2021, près de 300 millions de personnes avaient consommé de la drogue, y compris des drogues de synthèse, soit une augmentation de 23 % en dix ans.
Le nombre de personnes souffrant de troubles liés à la drogue a presque atteint les 40 millions, ce qui représente une augmentation de 45% au cours de la dernière décennie, a souligné Bourita.
Évoquant la « collaboration avérée entre les trafiquants de drogue et divers acteurs non étatiques, y compris les groupes terroristes et séparatistes », il a déclaré que ces groupes utilisent les profits générés par leurs activités illicites pour exacerber l’instabilité régionale, soulignant davantage le besoin urgent de stratégies mondiales.
Au Maroc, la consommation et la toxicomanie sont reconnues comme un problème majeur de santé publique, et la lutte contre le trafic de drogue est une priorité nationale, a-t-il souligné, notant que le Royaume souffre du trafic de drogues de synthèse dans sa région.
Au cours des trois dernières années seulement, les autorités marocaines ont saisi plus de 5 millions de comprimés psychotropes, principalement introduits en contrebande au Maroc depuis les pays voisins, a-t-il rappelé.
Pour lutter efficacement contre les effets néfastes de ce problème, le Maroc a mis en place une stratégie globale et intégrée de lutte contre le trafic de drogues et de substances psychotropes, périodiquement alignée sur les résolutions adoptées par les organes des Nations Unies et axée sur la réduction de l’offre, la prévention de l’abus et de la consommation de drogues, la lutte contre le trafic illicite et le renforcement de la coopération internationale, a-t-il conclu.
La réunion a été marquée par l’adoption d’une déclaration ministérielle conjointe qui officialise la création de la Coalition mondiale contre les drogues synthétiques.
Dans ses remarques de clôture, Antony Blinken a exprimé ses remerciements à tous les gouvernements qui ont contribué à façonner le texte de la déclaration et à l’élaborer.
« Cette déclaration, en termes simples, signale notre engagement collectif à lutter contre les menaces des drogues synthétiques par le biais de partenariats mondiaux entre nous, en coordination avec les parties prenantes non gouvernementales, y compris la société civile et le secteur privé », a déclaré le secrétaire d’État américain.
Il réaffirme le rôle essentiel que jouent les Nations unies et les autres organisations concernées, et engage notre coalition à continuer de collaborer avec elles pour faire face à cette menace, a-t-il ajouté, appelant les signataires « à travailler ensemble pour élaborer des politiques pratiques, pour obtenir des résultats concrets, pour diminuer les menaces pour la santé publique et la sécurité publique posées par les drogues synthétiques et, en fait, améliorer la vie de notre peuple.