Le Maroc s’engage pour le recyclage textile : une filière verte et rentable
Le Maroc ambitionne de jouer un rôle de premier plan dans le recyclage textile, un secteur qui offre à la fois des avantages environnementaux et économiques.
A cet effet, le pays a signé un accord de coopération avec la Société financière internationale (SFI) et l’Association marocaine de l’industrie du textile et de l’habillement (AMITH). L’objectif est d’accompagner la transition vers des modèles de production circulaires tout en contribuant à atteindre les objectifs climatiques en réduisant les émissions de CO2.
Le recyclage textile consiste à confectionner des vêtements à partir de déchets textiles extraits avant et après le processus industriel. Ce secteur attire de plus en plus les marques et les investisseurs internationaux car il répond à la demande croissante de produits durables et aux exigences du Pacte vert européen. En outre, il offre la possibilité de réduire la dépendance vis-à-vis des importations de fibres coûteuses et de limiter l’impact environnemental de la production textile.
L’un des résultats concrets de cette collaboration est le lancement d’une unité de recyclage des déchets textiles à Tanger par la société espagnole Reciclados. L’usine, qui coûtera 695 millions de DH, produira des fils, des tissus et des vêtements à partir de déchets textiles recyclés et créera près de 6 245 emplois.
IFC fournira également des financements aux fabricants mondiaux de tissus pour développer leurs activités au Maroc et encourager les marques internationales à s’approvisionner dans le pays.
Le Maroc dispose d’un énorme potentiel de recyclage textile, selon une étude de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) publiée en 2021. L’industrie textile marocaine produit chaque année 83 200 tonnes de déchets, dont 66 500 tonnes sont recyclables. Plus de la moitié d’entre eux contiennent 100 % de coton ou sont riches en coton. La plupart de ces déchets proviennent des régions du Grand Casablanca et de Tanger, qui abritent ensemble 70 à 80 % des entreprises textiles du pays.L’ONUDI travaille avec la société italienne Blumine et deux sociétés marocaines, Evlox et Novimat-Casafibre, sur deux projets pilotes pour exploiter ce potentiel. Les résultats de celle-ci sont attendus sous peu.
Selon l’ONUDI, il est important de trier et d’organiser les déchets textiles selon le type et la qualité afin de pouvoir les recycler à l’échelle industrielle sans compromettre la qualité et les coûts.